lundi 8 juillet 2013

va donc zy voir la haut (frontière Cambodge Laos)

1er juillet 2013 Ratanakiri à l'est du Cambodge,

Je démarre la journée par une bonne suée jusqu'à l'entrée de Banlung je fait demi tour à l'ouest pour reprendre la route qui longe le Mékong, direction le Laos au nord!

Banlung downtown
la future gare des bus, ouverture de la region

C'est une voiture d'étrangers qui me porte jusqu'à l'embranchement vers Steung treng. Mr Ang et Sowai An sont chinois, ils voyagent avec leur compatriote Ton, vietnamien, jusqu'à Phnom Penh, à 10h au sud. Seul Ang 56 ans parle un peu anglais, 3mois de cours, il habite au cambodge mais navigue entre le pays, la Chine et Hong kong, le Vietnam. Il parle toutes ces langues. Il me montre également son passeport qui atteste de son visa en Afrique du sud et au Mozambique, 7mois. Business certainement mais aucun moyen de savoir son activité, barrière linguistique ou gêne, mystère ... Il fait également le traducteur pourSiaw An le chauffeur et son copilote Ton le vietnamien quand je leur raconte mon trajet en Asie du sud est.



Je quitte la drôle d'équipe au-dit carrefour et me lance à pince jusqu'à Steung treng à 6km au nord. J'ai envie de prendre le temps de la marche pour apprécier ces derniers moments au Cambodge. L'air est chaud mais le vent l'est un peu moins, quelques nuages me font un peu d'ombre, c'est une belle marche mais qui dure quand même un bout, je renvoie les hellos des gamins qui agitent les bras à mon passage. De grandes sections de forêt ont récemment été coupées pour l'agriculture.



 Le soleil commence a pèser un peu, le maillot colle à la peau.  Un 4x4 cahotant me dépasse puis s'arrête à une bonne centaine de mètres. Arrivé à sa hauteur le type sorti du vehicule me fait signe et ouvre la porte arrière. Sympa! Je monte et accepte avec plaisir ces quelques kilomètres motorisés. L'intérieur de la landrover a eu la vie dure, le sol est rouge de terre, le tableau de bord défoncé, les fils dépassent, les vitre arrieres sont bombées a l'aérosol noir. Comme certains autres chauffeur de culture bien différentes je retrouve la simplicité de l'altruisme pur, pas de mots échangés, le type racle son fond de gorge et crache à la fenêtre, sa copine assise en tailleur - une barrette en forme de coeur dans les cheveux- se fait discrète. Je les remercie à la bifurcation du pont de Steung treng.









Un peu reposé je poursuit un bout a pied sur l'autre rive pour rejoindre la dernière jonction menant à la frontière. Il est 15h et posé sur mon sac je cuit, les nuages sont partis, les voitures sont quasi inexistantes, quelques camions locaux transportant des gravats, seuls les mini bus gavés comme des oies semblent se diriger vers la frontière. J'opte pour l'option facile et arrête un de ces vans, contre 5$ le chauffeur me fait une place à l'avant, une des passagère est assise sur la boite de vitesse. Une petite pause prendre une petite bouteille d'eau et quelques salaks - des fruits à la chair au goût particulier légèrement fermentée, ils sont recouverts d'une peau rouge à écailles - et je me retrouve devant le poste frontière de Veun Kham, quelques baraques qui vendent des produits de depannage, et des cahutes perdues dans la jungle en guise de bureaux gouvernementaux.


Le douanier cambodgien degraffe mon visa cambodgien et bredouille un "2$ pour le service frontalier" en me rendant mon passeport, je lui répond simplement qu'il n'y a pas de 2$. Bien tenté gaillard! Je marche ensuite jusqu'à la barrière laotienne, des petites guérites dotées de fenestrous à hauteur de canard font office de bureau. Je maccroupi pour voir la trombine du type à qui je tend ma paperasse dûment remplie et mon passeport. "money" qu'il me dit sèchement, ah oui je lui tend aussi les 30$ officiel (a savoir, rien n'indique ici le montant a payer)! Il m'invite à voir le fenestrou d'a côté bureau des visas. Ce douanier, souriant cette fois ci- me tamponne alors la date d'entrée sur le territoire et me lance un 1$ ferme avant de me rendre mon passeport. Il est 16h passé j'avais lu sur le net qu'une taxe est perçue après une certaine heure. J'aligne sans sourciller. Il me demande comment je suis arrivé ici, je lui explique le principe du stop, et l'interroge sur le poste ou pas une âme ne vit: un bus passera a 17h. En arrière de son bureau, j'aperçois deux imprimés A4 des portraits de Lénine et Marx! En attendant je remet le sac sur le dos et m'installe plus loin sous l'imposant bâtiment en construction, le futur poste frontière laotien, quasiment terminé, mais la poussière ocre et les déchets de chantier qui recouvrent le carrelage, les portes ouvertes, donnent l'impression d'un lieu dévasté par une épidémie foudroyante. J'attend à l'ombre le bus mystérieux. J'échange deux trois mots avec un type à moto, qui revient à la charge après que j'ai refusé sa proposition de me déposer au ferry pour les 4000iles du Mékong, à une vingtaine de kilomètres, pour 15$! Ça paraît peut être peu pour l'Europe mais ici c'est exorbitant. Bref à ce prix la je peux dormir cinq jours dans le coin. Cette fois ci il veut acheter mon iPhone, il reste incrédule quand je lui répond que je n'ai pas de téléphone ici. Il me demande alors si j'ai du parfum, il est également prêt à m'en acheter. Pas trop intéressé par mon savon, il poursuit sa route au poste frontière ou il travaille. Un bus passe enfin la barrière du Cambodge, une flopée de barang - l'étranger blanc en khmer- débarque et fait la queue devant les guérites laotiennes. Pas trop enchanté mais c'est ma dernière option de la journée. Le bus stationne sur le parking, je m'approche et deal avec le chauffeur un 3$ pour me déposer en direction des 4000iles, la destination touristique des environs, un archipel au milieu du Mékong, certaines îles ont des routes, mais aucun pont ne les relie au continent. J'embarque à bord et retrouve des têtes de l'auberge à Banlung. J'apprend qu'il se sont fait délesté de 2$ coté Cambodgien et du même montant côté laotien. Parti ce matin de Banlung à 7h30, 3h avant moi, leur voyage est bien laborieux.

De fil en aiguille on se retrouve à repayer 1$ pour une navette jusqu'au port, le soleil se couche en embrasant le ciel, le rouge est intense, un contraste élevé que seul l'oeil peut apprécier, puis on debourse 30000 kip pour quelques minutes de péniche nocturne affrétée pour notre bus, près du double du tarif de jour.


Mais le chauffeur de la dite navette est un peu le tour opérateur du port et decide de la pluie et du beau temps, vend des billets, change l'argent... On paye. On l'aura compris la fin de journée, c'est l'excuse parfaite pour se faire détrousser. Bref, il ne s'agit que de quelques dollars et je joue le jeu du touriste mouton, j'ai envie d'aller voir de quoi il retourne sur ces îles qui ont gagné en popularité ces dernières années. On pose poed a terre a 20h sur l'île de Don Dèt. Nos sacs suivent 30minutes après par la même péniche. Près de 3h pour trente kilomètres... Je finis par me faire embringué par le groupe du bus, raf australien et ses deux comparses caroline et frederika, allemande et suédoise. Ils vont retrouver un voyageur qui bosse dans bar-guest house. Mani un britannique vit depuis deux ans sur l'île, il nous trouve deux chambres chez la vendeuse de sommeil d'a côté. Repas indien entre voyageurs, minuit, mes paupières se ferment d'elles même, retour au bercail, claqué je m'étale sous la moustiquaire, au Laos, surpris d'avoir pu faire tout ce chemin.

2 commentaires:

  1. si peu et pourtant si gênant, 2$ quand même les routes sont payantes en France, je pense que je les auraient laissés.
    Cordialement

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    1. Les 2$ étaient pour sa poche, pas de charité pour les douaniers corrompus ;) merci pour le commentaire

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