lundi 31 août 2009

Au coeur de la montagne et tout en haut, les rocheuses

Dimanche 23 août
Je fais la rencontre de Tom, personnage accueillant, il est midi il vient à peine de rentrer à la maison...avec Denis et Hector il nous invite prendre une bonne soupe aux légumes du jardin...je suis tout de suite mis a l'aise... On discute de la vallée ou il va nous emmener. Il nous explique les problèmes qui pèsent sur cet écosystème endémique "inland rainforest climat". Les compagnies hydroélectriques veulent détourner deux torrents dans des tunnels percés a travers la montagne pour générer de l'électricité, déposséder la vallée de seulement 80% de l'eau qui y coule. L'ère de la déforestation touche à sa fin, ils ont coupé tout ce qui étaient accessible, ou presque. Aujourd'hui le Premier ministre de la province, droite, promeut la privatisation à outrance des ressources naturelles, une politique qui permet aux usa de venir exploiter l'eau canadienne, la détourner pour les américains, tout cela sans payer de taxes ou presque...
Ici on réalise comment les environnement vierges disparaissent, des environnements qui ont également du disparaitre chez nous, des signes comme la disparition de l'ours brun, des loups français. Tom nous met ce simple fait en avant, la bêtise de l'homme a toujours vouloir tracer des routes, partout... souvent à l'origine des routes forestières... une route c'est une frontière animale... l'habitat est restreint la reproduction menacée... C'est comme ça que la transcanadienne coupe la population des grizzlis en deux en Amérique du nord, il n'y a plus de brassage de population entre les animaux du nord et du sud des rocheuses, les projets hydroélectriques des torrents contre lesquels Tom se bat et d'autres (station de ski, routes) mettraient un terme à la reproduction du plus gros foyer de grizzlis du sud des rocheuses... Qui dit Grizzly dit aussi toute la chaine animale en dessous de ce prédateur... la suite du combat est devant les tribunaux et les blocages...
Tom va passer quelques jours dans sa maison dans les bois a Argenta, au nord du lac Kootenay. On fait nos sacs et quelques courses pour avoir de quoi une fois dans le sauvage.

On prend la route, 2h30 vers le nord est de Nelson, a suivre la rive du lac gigantesque, encaissé dans les rocheuses, magnifique. Tom nous raconte ses voyages en Asie, anecdotes et aventures, truculent... par la fenêtre je regarde le paysage, le lac miroitant, la route sinueuse a flanc de falaise de l'autre côté, il fait beau, j'ai un gros sourire... on passe le lac Kootenay et on change de bord en traversant la rivière qui s'écoule du barrage du lac Duncan (artificiel)
Il nous emmène encore un peu plus au nord, en remontant le torrent glacier creek, sur la rive droite du lac Duncan. Tom veut nous présenter des amis a lui avec qui il se bat contre les compagnies.
On arrive et on sort du pickup

On est a côté du torrent, le soleil est passé derriere la montagne, il fait frais. On prend une pelure et on rencontre mick et gabriela, la soixantaine, ils élèvent des chevaux en liberté, ils sont descendu des plateaux pour s'occuper du foin et vivent dans leur maison de rondins. Mais souvent ils vivent plus haut dans la montagne, a cheval, au grand air dans les prairies d'altitude.
On fait également connaissance avec les chevaux, vive la liberté! ...

Tom et Coddy le chien croisé husky de Mick

Tom discute avec ses vieux amis, nous on regarde autour de nous, on parle pas trop, on écarquille les yeux, le souffle de nos respirations, le bruit du torrent, puissant, les chevaux qui marche autour de nous, ... c'est ... le paradis! Tom négocie avec ses amis, on plantera les tentes sur le terrain, et en échange on filera un petit coup de main a Mick et Gabriela s'ils ont besoin d'aide...Du coup bin ca se passe maintenant, la luminosité baisse, on monte nos tentes pres du torrent, la locomotive qui tourne à l'eau fraiche, un moteur qu'on arrête pas... on aime ça
Tom va passer la nuit dans sa maison a Argenta, habitée par des amis a lui, ils s'occupent des jardins pendant qu'il est à Nelson. Il nous rejoint demain matin, on commencera la journée en amenant la vingtaine de chevaux plus haut dans la vallée, changer d'air changer d'herbe...

L'obscurité guette, les estomac se réveillent, c'est l'heure d'allumer le feu... Nos tentes autour du foyer, on lance le feu a l'aide des fameuses et quasi indispensables écorces de bouleaux, mieux qu'un allume gaz, le feu prend immédiatement! toujours aussi fasciné, je sors le matos pour manger, la casserole de ferraille bon marché. Au menu riz au navets, choux vert, parmesan, ail et tomates... sur le feu nourrissier... un régal, on remplit les panses, éclairés par les flammes et le ciel étoilé... on se couche, bien heureux d'être dans ce lieu...

Le lendemain matin, réveil dans l'humidité ambiante, grosse rosée due au torrent, il fait pas chaud, le soleil est coincé derrière la montagne, on se réchauffe autour du feu matinal et d'un bon bol de gruau agrémenté de banane et confiture, un thé... on attend 9h30 pour que les premiers rayons apparaissent sur notre campement

Tom arrive un peu plus tard, Gabriela et Mick ont préparé un cheval pour nous, Rockeet, une jument massive et très douce, c'est Hector qui s'y colle pour le début de l'ascension. Avec Denis, on suivra le groupe en pick up un peu en arrièresur le chemin, Tom passe a côté de ma fenêtre et me demande si je veux jouer au french cowboy, "sure, man!", Hector me passe le relais et comme ça je continue le trajet sur Rockeet, ma première chevauchée, le paysage est magnifique, un sacré souvenir, au creux de la vallée, le torrent, qu'on entend parfois plus fort dans certains virages... c'est fou d'être ici... on arrive au lieu-dit, on descend de monture, on est près du glacier Horseshoe (fer à cheval)
les chevaux dans leur nouveau terrain et au fond le glacier qui fait le tour de la montagne de gauche, on redescend à l'arrière du pickup...
Tom nous dit qu'il va rentrer le lendemain sur Nelson, on peut rester autant qu'on veut ici, tant qu'on aide ses amis à l'occasion, c'est ok pour nous... On discute environement, je me propose de l'aider sur un montage vidéo pour la protection de la vallée à notre retour sur Nelson... ca marche j'irai le rejoindre à Nelson pour bosser avec lui contre le gite et le couvert!

On passe l'après-midi a empiler des pierres sur la rive du torrent, un peuple de roches, des Inukshuk, tradition des ameridiens du cercle arctique pour servir de repère et qu'on retrouve partout dans le pays et aussi parce que c'est hyper amusant à faire!

On vit au rythme du soleil, repas autour du feu, un deuxième foyer a coté de l'eau pour chauffer un chaudron d'eau et se laver au grand air, le pied!
Le mardi matin Hector nous quitte pour retourner à Nelson, une femme l'attend... aye aye aye! Denis et moi sommes motivés, on a encore envie de rester ici, on a suffisamment de vivres, on est bien, salut l'ami!

Mercredi et jeudi on aide Gabriela a remonter du foin pour les chevaux depuis la vallée, on va pas cacher que c'est du sacré boulot, 300bottes a empiler dépiler, et gabriela l'as du volant, c'est pas gagne! Le soir Gabriela nous fait a manger avec des légumes que des amis lui donne, un délice, on reprend des forces et on discute sous les étoiles...
Vendredi on se prend la journée, depuis tout ce temps on a toujours pas crapahuté dans les bois, Mick nous conseille le treck jusqu'au Macbeth Icefield, 8h aller retour, mais faut aussi se rendre à l'entrée du sentier, 7km, pas grave on tente!!
Le jeudi soir on prépare la nourriture, on se couche avec le soleil, lever tranquille a 8h, on récupére quand même de nos chargements de paille, on décolle finalement a 9h20 le temps de faire les backpacks, quelques bornes en légère cote jusqu'à l'entrée du sentier pour se chauffer, let's go!!!
On arrive a l'entrée du treck, un joli panneau nous avertissant que ce sentier est réservé aux randonneurs experts... forcément... ok on prend note, même pas peur, on est équipé, on fonce dans le sauvage...

'tu vois cette montagne la haut?...'
... d'abord tu transpireras dans les sentiers a picpuis tu perdras ton partenaire de cordée dans les canyons de l'ancien glacier tu regarderas chacun de tes pas sur les sentiers des crêtes interminables

tu t'abreuveras à la source, c'est de la bonne
tu feras attention a ne pas créer d'éboulis, ni te prendre de roches sur la caboche
et enfin le glacier! la barquette de vanille ! qui est-ce qui a laissé ouvert le congélo, ça fond... oui ... un bout, il s'étend derrière et sur la gauche, un champ de glace ... qui a perdu 60% de sa surface en 25ans....
Après 4h30 d'ascension a mouiller la chemise, l'heure de se reposer et reprendre des forces avec le kilo de pâtes aménagées maison... le sac sera plus léger à la descente !
On médite l'ascension, je crayonne deux trois croquis, mais on fait surtout une sieste sur les rochers... on en a plus que besoin... à l'abri du vent, le soleil nous réchauffe
17h, le toit du monde, pas un chat... c'est parti pour la descente, 2h15 de cavalcade a bloc, pur fun! attention aux ours:
Ca y'est on voit les tentes, retour au campement avec les étoiles, 10h30 de sortie, plus de 8h30 de marche... laver la casserole, faire le feu, la cuisine, sourire malgré la fatigue, vidés... on l'a fait, des images plein la tête et des souvenirs plein les cuisses... on mange de bon appétit, la nuit est profonde, on va bien dormir

On passe le samedi matin a se reposer, manger tranquillement et retourner sous les arbres faire la sieste... on se retrouve dans l'après midi, on émerge... on décide de bouger, d'autres aventures nous attendent... ailleurs
on fait les bagages aussi vite qu'on peu pour embarquer dans une voiture de randonneurs sur le retour... on commence a marcher, on tend le pouce à l'approche d'une voiture, la deuxième est la bonne, des campeurs, ils nous dépose en bas du torrent, au bord du lac Duncan... un pickup sort la minute suivante du campement, on tend le pouce... Après un léger remord, ils font marche arrière, on monte à l'arrière! ils nous déposent 10km plus loin, sur le bitume, la route, la vraie, avec des voitures! .... les minutes passent, les heures... rien ... malchanceux on va passer la nuit sur place...
J'aperçois une camping-car dans un champ, on y va, on sait jamais... gagné! une porte ouverte, on ne fait que passer, il y a deux lits, génial! on passe la nuit au chaud, un petit thé le matin et c'est reparti... pour de l'attente, encore... et enfin un jeune qui s'arrête et nous emmène plus loin à Kaslo, à mi-chemin jusqu'à Nelson, on déjeune au bord du lac avant de retendre le pouce,
Lee, ancien autostoppeur anglais, nous embarque jusqu'à notre destination, rock a fond, temps génial, on revient du paradis, on reviendra un de ces quatre pour les grizzlis, on est heureux...

On arrive chez Tom en fin d'après midi, il nous invite à souper, comme d'habitude. J'apprends qu'il s'est fait volé son ordinateur, dur. L'outil sur lequel j'étais censé réaliser le montage, pas grave je le ferai à Montréal quand on sera prêt... télétravail plaisir, bénévole mais c'est simplement lui renvoyer la balle après ce qu'on vient de vivre...
Du coup après moult réflexion, je décide de repartir, reprendre la route pour ma destination finale, new york autour du 8 septembre. Denis un peu dans le même état indécis, ne va pas aller cueillir plus de fruits, il va retendre le pouce pour Vancouver et prendre un avion direct pour le Mexique, la suite de son voyage...
Après deux jours de repos chez Tom, les batteries rechargées, la route nous appelle, on se quitte mardi 2 après midi, je vais sur la 6 en direction de l'est, Denis prend la 3A vers l'ouest, salut l'ami... rock n'roll Rodney!!

mardi 18 août 2009

Creston et Nelson

Mercredi 13 août 10h

Ça yest... Creston, j'y suis, une grande rue principale, flanquée de boutiques et restaurants, dernière étape pecuniere de l'été! J'va cueillir d'la cerise! Le bucket y est mieux payé paraît il...
A peine sorti du visitor center pour glaner quelques infos sur les vergers de la ville, un québécois me héle depuis un pickup un peu passé "tu veux picker de la cerise?" qui me dit "bah oui!", "embarque!"
Et comme ça je saute sur le plateau du pickup

On file a toute allure vers le nord de la ville, dans la vallee, a quelques kilometres... Les deux a l'avant sont peu loquace...
j'embarque pour un orchard mais pas le bon, le queb qui m'emmène s'avère être une sorte de petit chef de pacotille... A peine ai je posé une question au patron indien (d'inde) que le queb se retourne vers moi et crache "si tas une question ici c'est a moi que tu la poses c'est moi qui t'ai embauché! Si tes pas content tu prend tes affaires et tu crisses ton camp!"
"bin je crois que je vais partir dans ce cas" disje calmement en me tournant vers le patron
Le patron comprehensif me propose de retourner en ville avec un de ses employés, anglophone, qui doit faire une course, ça me sauve du temps d'autostop... Drôle d'histoire, en tout cas salut les cons et vive la liberté!
Je me fais déposer devant la bibliothèque, regarder mes mails et vérifier si des amis pickers supposés etre a creston sont toujours ici.
A peine descendu du pickup qui est ce que je vois devant la bibli? Steven (bon raté c'est pas mon Steve de France)!!!! Nan, Steven avec qui je cueillait a Oliver, retrouvé a Tofino et maintenant a Creston!!! FOU!
Comme moi il cherche sa soeur jumelle, Sarah, qui est encore en ville pour un ou deux jours.. Ça tombe bien je retrouve le numéro de tel de son orchard!! Sans avoir pu savoir si sarah était sûr l'orchard ou en ville on part en direction du verger en question, seul problème c'est loin, il faut tendre le pouce... Et après quelques brins de soleil, les nuages noirs reviennent au dessus et nous deversent des trombes d'eau, on cour s'abriter sous un porche, on continue a lever je pouce sans vraiment y croire, un gros campingcar s'arrête sûr le bas côté pour je ne sais quelle raison,en tout cas sûrement pas pour nous, une silhouette fluette a la fenêtre, ça aurait pu être sarah... C'est beau de rêver...
On regarde les voitures en tendant le pouce...
La porte du camping s'ouvre, Sarah sort, ... Incroyable!!!!!
Completement dingue!!!

l'improbable rencontre! Sarah nous fait visiter le RV de mathieu, picker québécois qui s'est acheté cette maison ambulante pour vivre sûr la toute, partout... Ils passaient par la et sarah a reconnu son frère, génial.
De fil en aiguille les jumeaux decide de répartir dans la vallée d'okanagan attaquer les pommes. quand a moi, mathieu me propose de m'insérer dans une équipe ou des amis a lui cueillent. Ça roule!
On arrive chez oko's orchard 30 pickers, un peu l'anarchie, un peu fou, les gens gentils mais pas non plus enthousiasmé de me voir arriver...
Ils sont entre amis et la saison fini mal, j'apprend que 3jours d'orage, pluie et vent se sont abattus sur les vergers de Creston, très peu de proprio ont encore des cerises, oko en fait parti, ouf!
Un peu plus tard, tony, chef d'équipe queb, me propose de commencer par une matinée de tri de cerise directement dans les bennes que rempliront les pickers... C'est ingrat comme job, 10$ de l'heure mais c'est toujours ça de pris!
La pluie s'est arrêtée mais le sol est detrempé, ma tente plantee sur le verger, je passe une nuit froide et humide avant de me lever au petit matin...faut les vouloir ces pepettes!
Je passe 6h courbé, a quatre pattes, assis sur un coin de benne a trier... Trier et trier
De la cerise bio ici, cest bien c'est sur mais a quel pris? Ici aussi on jette toutes les petites, celles qui n'ont plus de queue ou qui sont mouchettees... Correspondre au moule... En amont de la chaîne le consommateur, nous, qui choisi ses fruits et légumes pour prendre les plus beaux.... Cogiter, a me demander comment on a pu a arriver la, a avoir ces automatismes que la société nous a montré, estimer que quitte a payer autant avoir le meilleur... Et derrière une surproduction des hectares de terres cultivées qui finissent a la poubelle, l'aménagement du sol, déforestation arrosage (oui au canada on ne paye pas l'eau courante consommee, seulement un abonnement annuel, tous ces fruits ne pousseraient pas autrement, il n'y aurait pas non plus toutes ces belles pelouses vertes par un 40degres a l'ombre... Bref!)
Le travail fini, tony fait une réunion. Il a inspecté l'étendue des dégâts de la pluie de la veille, il n'y a plus de boulot il s'excuse et nous demande de plier bagage pour le week end on est samedi 15 août, merde!
Un peu perdu et deboussolé par ce changement de programme inopiné, je flâne en ville et regarde mes mails, Nick un picker de Summerland est a nelson pour quelques jours pour faire la fête avec Loriane qui pickait avec nous. Il me propose de les rejoindre, parfait!
Dimanche soir 22h je me retrouve a nelson dans une auberge, je fais la rencontre d'autres voyageurs et fini la nuit en ville
la vallee de Creston, les nuages ont du mal a partir, l'umidite aussi, les nuits sont fraiches!
les anciens greniers de Creston, j'adore la texture


On commence par un jam rock blues au Royal bar a Nelson, super session! j'ecoute en sirotant ma pinte de biere locale, du meme nom que la ville... Je chercherai Nick et Lo demain... On termine au karaoké, sport national, où des copines poussent la chansonette... Je fini dans un lit avec une couette, bizarre mais j'apprécie ce luxe!
Je retrouve mes comperes de cueillette le surlendemain seulement, on passe une soirée mémorable bien arrosée autour d'un billard, un concert de raggae et a se raconter nos aventures!

Je me reveille a lauberge, nick file vers le quebec,,, on se reverra!
J'attaque ma journeee comme il faut, des pancakes au sirop, un grand cafe, des toasts au beurre de peanut, une terrasse et du soleil... what else???

le tramway qui longe le lac (le bras gauche du lac kootenay)


concert reggae au Finley's
Après deux jours d'auberge le porte monnaie aimerait bien retourner camper dehors. Le fait est que n'ayant plus de job je vais devoir passer mes vacances jusqu'au retour a montréal sans trop dépenser...
Au final je rejoins laurianne sur une petite plage au bord du lac, a une demiheure du centre, en suivant la voie ferrée...
Petit coin de paradis, la ville me plaît bien, on prend nos douches a l'armée du salut, on mange a l'église le midi pour quelques dollars, autour du feu le soir... Une ville sympa,on fait des rencontres, on retrouve des pickers de la vallée
Je fais la connaissance de Denis, frenchie en visite ici et jusqu'au mexique, après la saison de picking... De fil en aiguille, denis me propose d'aller observer les ours dans les montagnes!!!!! Je deviens surexcité, je voulais retourner dans les rocheuses, on va y aller en profondeur! Départ dimanche avec Tom, type de la cinquantaine, treehugger, defenseur de l'environnement face aux compagnies forestière et hydroelectriques.. Hector, picker mexicain rencontré a Summerland, est aussi du voyage...
En attendant, la vie coule paisiblement au bord du lac...

Devant ma chambre, le matin


Shawn un gars de Nelson, tombe en amour avec la region nous emmene faire un tour en barque sur le lac... le soleil, inoubliable, un grand moment de gentillesse aussi, il m'a juste lance un 'Jump' in' embarquez! a moi et Loriane

On l'invite a diner au bord de la plage pour partager et continuer cette belle soiree ensemble, super repas de chef avec les moyens du bord mais gouteux!

la route du sud

Mercredi 12 aout, 9h

Je quitte Dennis et reviens sur mes pas jusqu'a Hope, ou j'emprunte l'autoroute 3 qui suit la frontiere avec l'etat de Washington aux Etats-Unis... une longue ride de 600km m'emmene! on passe des forets boisees du parc de Manning aux canyons desertiques de la vallee d'Okanagan... un retour de pres de deux mois en arrière, a larrivee dans la vallée

le canyon a Keremeos et ses eboulis des avalanches hivernales...

je retrouve le décor de western en approchant de la vallee d'Okanagan
un lac de sel, curiosité locale

Osoyoos, au milieu au fond de la photo la french hill ou j'ai campe a mon arrivee le 27 juin, et a gauche au dessus, la montagne ou l'on avait croisé deux ours noir avec sebastian

On remonte de l'autre cote de la vallée, sur le plateau... Le temps se couvre, les routes deviennent plus sinueuses, les arbres repeuplent les collines, on monte, on approche des kootenay: les rocheuses du sud de la colombie britannique...
Après deux ride j'arrive a nelson, il est 18h c'est une ville hippy sympatoche, on m'y conseille du passer la nuit avant de repartir. Ok je me fais deposer devant une auberge... Pas de chance elle est complète...et toutes les autres également, idem pour le camping... Le karma m'invite a poursuivre la route, la ville ne veut pas de moi ce soir
Pas grave je marche jusqu'à l'extérieure de la ville, a l'est et tend le pouce pour balfour ou un ferry traverse l'immense lac kootenay jusqu'au sud ou se situe Creston ma destination...
Anita (oui oui) venue faire une formation de ceramiste puis un écrivain spirituel perdu dans ses pensées m'emenent a temps pour le ferry de 19h50... Yipaaaah! J'irai jusqu'à Creston!


A Balfour, j'embarque sûr le ferry au soleil couchant, les nuages guettent...
Mais ce ne sont pas eux qui m'inquiètent mais l'orientation du navire... On part plein ouest!!! Rien a voir avec Creston le bateau part pour kootenay bay, une non-ville cul de sac avec une unique route qui suit le lac jusqu'au sud, a Creston, mais 75km plus loin!!!!
Perdu dans mes rêves, dans la lune, et des hasard m'ont porté jusqu'à ce lieu... Il ny a jamais eu de ferry direct jusqu'a creston, seulement des pointilles sur ma carte ign qui signifiait juste le changement dheure...énorme! Je rigole tout seul sur le pont, et réalise la galère qui m'attend ...
Il fait diablement froid, plus de lumière et les nuages couvrent le ciel, des nuages sombrent...
Aucune des voitures du ferry ne m'embarque... Idem a l'arrivée du ferry suivant, le dernier... Je suis... tout seul
Je cuisine rapidement des pates aux oignons (Quand même!)
... Juste avant les premières gouttes de pluie, rebelotte je squatte les toilettes publiques!

A Kootenay Bay, le lendemain matin, au fond un ferry qui s'en vient de Balfour, le premier
Personne ne me prend, je vais marcher... Et quelle bonne idée! Un mécano se rendant au travaille me dépose au village suivant, quelques minutes plus tard une femme partie en californie quelques années me porte jusqu'à creston... Elle revient pour la beauté du coin, lui reste plus qu'a changer toute sa garde robe pour affronter l'hiver!


en descendant le long du lac Kootenay, le beau temps revient doucement

la ruée vers l'or

Lundi 10 aout fin d'apres-midi...
On arrive a Yale, ancien village d'orpailleur, au bord de la riviere Fraser.
Dennis me presente sa femme et m'invite dans son humble maison... plus trop de sous, et oblige de redescendre dans la vallee pour les commodites de la vie... Il y a cinq ans ils vivaient encore a plus de 1500m dans une maison de rondin... au dessus des nuages, mais un accident, l'age et un cancer declare recemment l'ont ramene pres de la route... il soigne son mal a base de marijuana bio, ca fait oublier la douleur le temps d'un moment et jusqu'ici ca lui evite les chimio! le soin par les plantes. On bavarde pas mal apres le souper, politique du pays, exploitation miniere et l'impact cache de l'uranium sur l'environnement dans les annees 70, dans les territoires du nord ouest, la rarefaction du saumon sock-eye, l'influence des U.S sur le pays, ... le canoe ou comment descendre du nord du canada jusqu'au sud des U.S sans jamais porter,
on regarde des k7 de ses campements et ses zones d'orpaillage (il cherche et trouve toujours!), il me montre la sculpture sur souche quami fait avec sa femme (a gros coup de tronconneuse et ponceuse, brut et sauvage comme la region) et les masques indien en cuir d'animaux qu'il a chasse qu'il confectionne lui meme, en harmonie avec la nature et les traditions des natifs... je passe la nuit dans le salon et le lendemain apres un bon breakfast, toastbeurre saucisse et faillots, il m'emmene chez un ami, superbe maison en bois, une deco d'interieur facon conquete de l'ouest,





On prend le cafe dehors sur la terrasse en bois qui donne sur la foret, un aigle passe, ... je les ecoute bavarder sur les gens du village, et les nouvelles de chacun...
Dennis m'emmene ensuite me montrer une cabane de trappeur au bord de la riviere tumultueuse Fraser. C'est la qu'un de ses amis fume les saumons peches...
le lieu de vie pendant la peche, une cahute de roche construite sur les traces d'un ancien sentier indien, repris ensuite par les colons et qui suit le cours de la riviere




la vue magnifique sur la riviere
l'atelier et au fond derriere Dennis, la cabane ou ils fument le poisson
Je passe une soiree de plus chez Dennis, on discute, j'ecoute ses nombreuses histoires a travers le pays a vivre et ecouter la nature, et aussi la voir souffrir par la betise humaine... parce qu' a cote de quelques parcs nationaux, c'est aussi ca le canada, endormir les masses et devaster les regions loin des yeux du public...
au matin avant de repartir, comme j'en ai pris l'habitude je les remercie d'un croquis de leur maison, les montagnes et nuages en arriere plan... salut Dennis a la prochaine! un grand homme ...