vendredi 19 octobre 2012

comperes sans frontieres

Dimanche 7 octobre, vers hope, l'apres midi touche a sa fin

Hep siouplait une ptite ride
en haut a droite summerland, ou je cueillais les cerises en 2009


Randy le fils de Dennis me depose sur la 3est, bien aligné pour aller direct a Cawston. Mes hotes repartent et je retend le pouce, déjà dans l'ombre d'une montagne. Pas beaucoup de voitures dans le coin mais apres une petite demi heure Pat arrête son suv et sa remorque ! Il était à Vancouver pour vendre les pommes de son petit verger, il s'en retourne à osoyoos et passe donc par cawston, yesss! Jai du pot la c'est clair. 2h30 de discussions emballées sur la nature humaine, de grands moments. Le décor est épique autour, on grimpe un col avant de replonger entre les flancs escarpes de la vallée du parc manning.

Pat me paie un hotdog avant d'arriver, sympa! Et doublement sympa il me dépose devant le verger ou bosse Seb. Le père du patron est en train de sortir de la propriété je lui explique ce que je fais ici à débarquer en pleine nuit avec mon backpack, et puis j'entends une voix au loin. Ca l'a l'air familier, he bien oui c'est mister Seb qui passe pas loin de l'entrée, et sort des buissons, yeahh buddy!! Je laisse repartir Pat qui assiste à nos retrouvailles. Ça yest j'y suis, de nuit, timing et larguage au poil, c'est quand meme fou ce qu'on peut faire avec un pouce!

Pat
Seb me fait le tour du propriétaire, présentation des collègues, une petite team de 6 pickers, fin de saison, les autres sont repartis au Québec. On pointe le nez dehors, et qu'est-ce qu'on voit y pas ? Une traînée dans la nuit etoilee se tortille gentillement au nord, et a bien y regarder elle traverse le ciel! Ouais jai ramené une luniere du nord dans mon sacs pur le petit Seb! Une aurore blanche, l'horizon est teinté de vert. Incroyable à cette latitude.
Ya comme un truc bizarre dans entre les etoiles
aurore boreale ou abus de produits chimiques dans la vallee?
On se prend des news depuis les cinq mois de son départ de Montréal. On rentre dans l'abri des picker, un toit, trois mur, gazinieres, frigos, tele magnetoscope VHS. On s'allume un feu dans le poil a bois. La tente de Seb à rendu l'âme il squatte le canap de l'abri cuisine et m'invite à faire pareil, je déroule mon tapis au coin du feu, les ouvertures sont plus ou moins bâché, on met quelques bûches avant de se glisser dans le sac. Demain c'est lundi mais Seb a pas l'air motivé pour bosser, c'est parfait!

Réveil au son de la cafetière, des casseroles et poêles, l'équipe s'affaire à avaler du solide pour la matinée, nous on se tortille dans nos sacs de couchage, pas encore pret a sortir le nez degors, le frais du matin pointe encore. Quelqu'un remet des bûches sur les braises que la nuit a laissée.
on émerge et Seb mijote une bonne poêlée, un café cowboy plus loin et nous voilà sur la route. Seb veut ramener des bouteilles de la vallée, direct du producteur. Car oui, incroyable mais vrai le Canada produit du vin! Enfin ... du pinard... bon allez sus aux blagues chauvines, en route pour la dégustation!

la vallee desertique de keremeos-cawston
on fait des pieds et des mains pour avoir un lift

Hank
Hank s'arrete pour nous embarquer. De la tribu Similkameen, du même nom de la rivière qui coule dans la vallée, Hank retourne à Seattle ou il vit avec sa femme depuis 15ans. Il était venu voir son frère qui a une ferme dans la réserve de cawston. On a le goût de déguster mais aussi de randonner. Seb m'avait parlé d'une certaine "sleeping beauty", une montagne aux formes bien rebondies, une poitrine dont le téton est fièrement dressé vers le ciel. Pas de bol Hank nous dit qu'elle se trouve aux états unis, on est très proche de la frontière nous dit il. Hank nous laisse à l'entrée du chemin qui mène à la propriété de Forbidden Fruit. Comme son nom l'indique ils font du vin de fruit, m'a l'air curieux tout ça! Le soleil est haut dans le ciel, je fais tomber la polaire pour le tshirt, tant qu'on est pas à l'ombre on est au poil! On ouvre la porte du point de vente. Sacrée panoplie de médailles. On fait le tour de la carte en levant le coude et ils s'en sortent bien. les vins de poire sentent un peu le bonbon mais ça peut pas être mal pour le dessert. Les vins de prunes sont bien sympa, assez leger quand meme, ou alors faut casquer. Et je suis surpris par un vin de cerise bien subtile et profond, Médaille d'or, ils l'ont pas volé et le prix non plus, 30piaces!
On demande au monsieur s'il connaît un coin ou crapahuter l'après midi. Ils nous dit qu'il suffit de suivre la crête au dessus de sa propriété. Ok on repassera prendre les bouteilles avant fermeture.

des 'bines' de pommes
tu vois la bas, bin c'est pas la qu'on va en fait
Et c'est parti mon kiki, attaque de la colline par la face nord, le sommet à l'air interminable, on suit les chemins d'animaux, tient une biche! enfin on atteint un plateau. Le moment de regarder de l'autre côté de la crête, on aperçoit effectivement une cahute frontalière au loin et des grillages qui s'étendent de chaque côté dans une vallée pelée, jaunie par un été presque sans une goutte. C'est le paysage désertique des westerns, on a beau être en automne ça commence a cogner, et c'est qu'on a mouillé le maillot! on se partage les quelques gouttes de notre unique gourde à moitié remplie. Ouais c'est nous les gourdes! Le temps d'une pause on se fait un magnifique inukshuk, voir mon post de y'a 3ans dans les rocheuses du sud pour les explications. Un ptit humanoïde de pierre en pleine bronzette face à la vallée! On laisse notre trace quoi!


Captivés par le défi d'atteindre le lopin de terre plus haut que celui sous nos pattes, on continue notre ascension. Et la vue est imprenable! En bas la rivière similkameen et ses abords boisés et verts. De l'autre côté le désert canado-américain, et au fond la sleeping beauty qui nous nargue. Et à nos pieds, ... La frontière! un poteau nous indique la démarcation, ça yest on est aux states à nous les femmes, la fortune et la gloire! À ce qu'il parait y'a des caméras partout, mais sur cette pseudo crete large de  50- 100m un incendie à cramé le bois. On se marre en imaginant les douaniers venant nous botter le derrière. Les deux passeurs de drogue de pacotille!
Bin on a marché et sué dur, un bon repas s'impose! Une barre de céréales pour deux, c'est festin!
"et ils marcherent, longtemps..."


aux states
L'estomac bien mis en appétit notre équipée de bras cassés se remet en route, s'agit de descendre maintenant!
On part en zigzaguant entre les bois morts et les éboulis de pierre, alternant entre les états unis et le canada, on est des vrais kamikazes. Kamikaze de falaises, ouais. La route est pas vraiment aussi facile que la montee. La roche est pas tres stable aussi bien au sol que sur les parois. On marche sur des œufs en s'agrippant aux touffes d'herbes seches. Après quelques tentatives infructueuses et plusieurs rocs qui déboulent sous nos bottes, on trouve un passage, on ride la caillasse en mode dérapage à flancs de colline, nuages de terre, éboulis, la totale, on finit par quelques sauts de cabris entre les plus grosses pierres, l'ombre de la montagne d'en face nous rattrape, le soleil est passé derrière. ça y'est les bois, la rivière, le lit de galets, on est au pied de la bébête et on se retourne pour contempler notre chemin, surement la façon la plus stupide pour redescendre, mais c'est ça qu'on aime. Merci montagne, t'auras pas eu notre peau!

facile!

au fond, le buste de la sleeping lady, la chevelure dans la pente de gauche
On remonte la rivière pour retrouver la cave à vin et on finit par traverser une propriété ou un type refait le toit. Il s'alarme un peu qu'on soit la c'est la première maison après la frontière américaine, les douaniers américains lui ont dit de les prévenir de tout passage sur ce territoire. Il a déjà vu pas mal de trafic de drogue. On explique ce qu'on fait la et on trace, bah on a pas vu l'armée débarquer! Arrivé à la propriété pour acheter les bouteilles, la patronne nous dit que le type sur le toit vient juste de l'appeler pour confirmer que c'était bien son mari qui nous avait envoyer vers les crêtes et la frontière. Incroyable, ça niaise pas avec les states! Retour sur la route avec la lumière qui décline. Pas trop de succès, on marche sur le bas cote. Ça klaxonne derrière on se retourne, c'est le type sur le toit! Tim, pas rancunier il nous explique les histoires de passeurs de drogue et comment les states font appel aux bons citoyens canadiens pour les rendre responsables de toute personne qu'ils verraient passer la frontière. Délirant, et de plus il n'y a aucun panneau aux abords de la rivière pour prévenir les péquins qui se sentiraient l'âme de randonner sur la berge, ni même les kayakistes qui sont attendus après la frontière par une chute de barrage de 30m. Il nous precise aussi quil y une camera a 10metres du poteau ou on a pris la pose! Tim nous laisse en bas de la route menant à l'orchard (personne ne dit verger par ici). Merci msieur.
Tim
(ndr: rendu ici, je vous propose la version de la balade par Seb, sur son blog, avec d'autres photos qu'il m'a chippé http://www.gotobc.ca/si-on-marchait/ )

Ptit repas avec les pickers accompagné de vin de poire, le lendemain Seb va filer un coup de main au patron dans les rangs, nettoyer quelques arbres et prendre un ptit billet supplémentaire pour la route. De mon coté je pars a la recherche d'une cascade ou parait-il il y a des ours noirs "garanti" que disait une amie cueilleuse. Ours ou pas jai bien envie de découvrir le coin.  Pendant que les autres sont déjà au turbin je pars au nord, longe les orchards de pommes et plonge entre les flancs decharnés des collines.


Un petit ruisseau fait son apparition. Encaissé au fond de la gorge, la nature verdoie sur les abords. Du crottin de cheval et des bouses bien fraîches jonchent le sol sablonneux. Les fermiers ont pour habitude d'emmener les bêtes paitre dans les collines. Le soleil disparaît derrière les sommets quand je pénètre dans le sentier. L'automne est de nouveau la, plus que présent, le sol est tapissé de jaune, différentes teintes de feuilles déchues. Le ruisseau disparaît dans la terre assoiffé puis réemerge plus haut. Des bêtes au loin, des vaches, elles me regardent passer pendant que je fait un détour pour ne pas les chasser du chemin. J'entends la fameuse chute d'eau, je scrute les alentours mais pas de nounours à l'horizon, je passe sous la petit rideau d'eau et remonte de l'autre cote entre les arbres et arbustes.


Je sors des feuillus et retrouve les broussailles séchées par le soleil, herbes couchées, presque de la paille sur pied. Les pieds de sauge recouvrent les clairières, l'odeur particuliere de la vallee de l'okanagan. Je coupe les pentes de la colline et rejoint le sentier plus bas. Je sors de ce coin de verdure et reprend la route de l'orchard sous le soleil de midi. En fin d'apres-midi on va faire des emplettes, ce soir gros gratin, entre la tartiflette et le gratin dauphinois. patate crème bacon, oignon et fromage, vin blanc pour trinquer, on fête le départ de Seb, il prend le bus en pleine nuit pour s'en retourner à Montréal. 72h de trajet, merde dude enjoy! On tchatche en attendant que le mega gratin prenne forme dans le grill, 2h30 de cuisson y passent mais ça en vaut la peine, c'est presque comme à la maison! Bien repus, on souffle les bougies avec les dernières bières.

seb deploie son ticket de bus ...
Vers quatre heures j'entends du remue ménage, Seb met le sac à l'épaule, une copine lui donne un lift jusqu'à l'arrêt de bus, je serres le kid dans mes bras. On se revoit en nouvelle zelande, pas de frontière mec!

mardi 16 octobre 2012

À la recherche de Dennis la pépite

Samedi 6 octobre, Vancouver


la terrasse de la colloc, un petit coin de paradis dans vancouver
Je traîne à la maison des filles, y'a rien qui presse, les oiseaux gazouillent dans l'arrière cour. Un peu optimiste je me dis que le pouce m'emmènera chez Dennis ce soir, c'est seulement à 170km. J'avais rencontré ce type y'a 3ans, un ancien chercheur d'or, qui travaillait avant dans les mines au nord du Saskatchewan. Il avait un cancer quil soignait en fumant des joints medecinaux sur prescription. J'ai malheureusement plus son contact, ni son nom de famille, il est introuvable dans l'annuaire. Pas grave je me souviens de la tronche de sa baraque. Pendant que les filles nettoient leur petit jardin je fais deux trois ajustements sur le vélo de lisa, pas aussi pédagogique qu'à la coop ou j'étais bénévole à Montréal, mais j'ai bien exploité le bougre, ça vaut bien deux trois coups de clé. Je profites encore des rayons de soleil et prends la route un peu tard, mais j'ai repéré un coin sympa pour tendre le pouce, le bus 25 va m'y déposer. Une photo souvenir comme au camping de liard hot spring ou on etait voisins, à la prochaine les filles!

christine lisa et le gus, merci les filles!

direction Yale, a 30 bornes au nord de Hope!
pur spot
La rampe est au poil, les voitures roulent lentement devant moi, plein de place pour se tasser, le soleil brille j'ai la banane! Malgré un grand nombre de chauffeurs surpris de ma tête hilare de les voir tirer la tronche dans leur van et 4x4 de luxe, Jason s'arrête. Il bosse pas en ce moment. D'habitude il conduit des chariots élévateur en entrepôt. On discute electro, les soirees sont pas toujours au top dans le coin et il faut debourser 200$ pour une soiree psy trance! Pas le meme prix qu'au quebec. Il passe déposer un truc chez un pote et je le guide à travers Surrey pour atteindre le même spot ou je m'étais retrouvé en août 2009! Je reconnais les rues après tout ce temps. Merci Jason pour la ride et le petit détour!

jason
En revanche ils ont refait la bretelle et elle est beaucoup plus serrée que la dernière fois, Ross prend quand même la peine de piler sur le bas côté. Il est manager dans une boite d'électroménager, 25ans de service, même poste. À côté de ça il customise des harleys. Il me parle du hasard fou d'un voyage à Cuba, dans le bus qui le sortait de l'aéroport. Il y a sympathisé avec un mec qui se trouvait avoir pris le même avion que lui, allait au même hôtel que lui et s'avérait habiter Hope, la ville à côté de la sienne, Abbotsford! Depuis ils sont amis. Il me dit de passer le voir et prendre une bière au resto grec de son ami si je passe par la.

ross
Il me droppe avant la bretelle, l'échangeur est un peu mal foutu pour les piétons (ahaha) je retrouve rapidement mon bout de route et un coin sympa pour que les automobilistes s'arrêtent, les ombres commencent à s'allonger. Elliot, ancien pouceux me fait avancer de quelques sorties, du côté de mission. Il bosse comme vendeur dans un magasin d'outils mais espère faire la saison de ski dans une station juste au dessus de Vancouver, plus proche plus fun. Il a bien bougé dans le canada, mais me dit qu'il y a rien de comparable au BC il y a tout ce qu'il faut pour s'éclater en sport nature. C'est pas faux mais faut faire de la route dans ce bout de pays, c'est grand pour un européen comme moi.
elliott
Vilpur et sa femme rosy, d'origine indienne me donnent ensuite un lift, un peu suspect sur mon identité, l'atmosphère se détend quand je lui explique ce que je fiche la sur l'autoroute alors que le soleil décline sévère. Ils vont aux sources d'eau chaude Harrison pour une heure, ils m'invitent et je les auraient bien suivi mais si j'y vais c'est cuit pour arriver ce soir chez Dennis. Mais ça c'est pas un drame, j'aurai dit oui dans l'absolu mais y'a ce pote de Montréal, un certain Seb, qui fait son frileux et rentre au Québec mercredi prochain, il est dans la vallée d'Okanagan depuis 5mois, cueillette de fruits! Le plan est donc d'aller y faire un tour avant qu'il ne déguerpisse.

Vilpur et Rosy
Vilpur me laisse donc sur la route, je quittes ce charmant petit couple et marche d'un bon pas vers un coin avec une meilleure visibilité. Mon ombre s'étire sur des dizaines de mètres. Le soleil se couche vite en maudit! Et je suis pas rendu, 60bornes jusqu'à hope et quelques dizaines de plus jusqu'à yale sur l'ancienne transcanadienne ou habite Dennis. Un drôle de québécois me prend finalement en voiture, Fabrice la quarantaine, Dj en ce moment. Il a des amis bien placsé qui ont l'air de lui raconter plein de secrets d'état très intéressants (sic). Mais je suis pas trop fan de conspiration, la cruauté du quotidien est bien plus accablante. Enfin de compte dans ce qu'il me dit que le gouvernement controle tout, que tout est planifié, blablabla et son histoire personnelle, la permanente de son caniche (?) il essaie d'une certaine façon de justifier sa position de personne aisée qui ne veut pas remettre en cause son mode de vie. Je peux me tromper aussi. Bref Fabrice a quand même l'air d'un chic type qui apprécie bien la vie après une relation pas facile avec la mère de ses enfants. C'est dommage car il va ce soir à kelowna "tout près" de chez Seb! Mais j'ai qu'une idée en tête et je peux pas rater cette occasion de revoir le père Dennis, s'il est encore en vie.
Merci Fabrice! Bonne route de nuit!
Et oui c'est le crépuscule, sans m'en apercevoir la vallée s'est resserrée et la luminosité a chuté en un claquement de doigt, enfin en une conversation en voiture très exactement! Je me retrouve à l'entrée de hope, faut que jailles à l'autre bout, aye carumba, je me mets en place à la sortie de la ville a 19h. Le ciel est bleu marine. Après une heure je suis sur le point d'abandonner, les néons du motel doivent me donner un aspect lugubre, quand une jeune nana avance vers moi en faisant de grands moulinets de bras. Shawny a 23ans et -triste à dire- plus de dents devant. Elle est complètement jetée aux chimiques. Elle me demande vingt fois mon nom. Elle est toujours stressée de plus savoir ou elle a rangé son couteau, pour se défendre des psychopathes, qu'elle dit. Shawny fait parti de la communauté autochtone à côté de hope, elle fait du pouce pour rentrer chez elle, à 8km. C'est une habituée du spot mais ça a pas l'air de prendre. Encore un exemple du probleme nord americain des gouvernements "blancs" avec les premieres nations. La voie lactee nous couvre depuis 20h, je me vois pas débarquer chez dennis en pleine nuit, l'humidité pointe, je lève le camp. Je vais tenter ma chance auprès de l'ami de ross qui tient le resto grec. On sait jamais des fois que je puisse gratter un bout de sol chauffé!

je rate l'anniversaire de rambo en ville, projection du film en plein air, si j'avais su j'aurai v'nu!
Je traîne mes guettres à travers la ville silencieuse, des pubs eclairent les rues quasi desertes, les chiens jappent au loin. Je continue dans la même ambiance, avec un type qui se fait menotté de façon musclée par deux officiers, le mec beugle des trucs sur sa femme. Plus loin un gars passe à côté complétement saoul, le regard au loin. Yeahhhh western! trash!
Après une petite heure de marche j'atteins le resto en question, le dernier avant d'atteindre la forêt!sans blague on pouvait pas faire plus loin! Je tombe sur le type en question, je lui explique ma rencontre avec son pote ross. Il sourit on échange deux mots, des clients entrent il est en tablier de chef. Je vais pas le retenir, je sens pas le gaillard disponible a m'aider, je lui demande si je peux planter ma tente à l'extérieur, il me dit que oui point. Pas grave, au moins je me ferai pas déranger par le personnel. Je suis claqué de porter mon sac. Je jettes ma tente sur la castine à défaut d'une dalle de béton. Je dévore deux trois affaires, accroche la bouffe dans un arbuste pour les ours et zou dans le sac! Je suis bien finalement et m'endors comme une pierre au fond du lac. Merci a tous pour vos ride.

je laisse ma trace dans la rosée du matin
Je me réveille au frais du matin le soleil est déjà haut le temps de démonter le campement il est déjà 8h30, jtrace jusqu'au spot de la veille, une petite barre de céréale leader price dans le ventre (merci mana!) jtraine pas car je vais devoir repasser par hope apres avoir du dennis et rejoindre ce ouistiti de Seb dans la soirée si je suis chanceux, c'est à 3h d'ici. Un autre type fait fait du pouce il rentre chez lui, à hope, il à tout plein de sacs, je me met plus loin de l'autre cote du pont qui enjambe la Fraser. Une rivière monumentale, des bancs de galets immenses s'étendent dans les longs virages. Pas le temps de trainer à faire clic clic, je garde ça pour moi. Et ça traîne pas, sur le coup de 10h mike arrête son vieux pickup au propane. Un ferrailleur de la région qui va refiler une flopée de pneus usagés à son paternel, à 300km de la, normal quoi. Ancien pouceux aussi, il prend tous les types sur la route, mais il y avait une voiture de flic stationnée à côté du gars d'avant, sinon il l'aurait embarqué. Un solide gaillard qui joue aussi aux jeux vidéos, niveau 90 a world Of warcraft. Il les pique à ses gamins. Si son personnage est aussi balaise que lui, ça doit pas rigoler sur les champs de bataille virtuels!
Le bon Mike
on arrive a Yale, je reconnais le carrefour principal, la maison de dennis et sa femme ellen n'est pas loin. Je dis au revoir a mon chaufeur et embarque sur le chemin le long de la track de chemin de fer qui traverse la ville. La cahute du gaillard est juste au coin! mais quelques elements ont change, bah ca fait trois ans. je toque a la porte, roulement de tambour... Un enorme type torse nu ouvre la porte la gueule enfarinee, il ajuste ses lunettes. Je m'attendais pas a voir ce type et lui demande s'il connait ou haibite dennis, j'ai du me planter de baraque. Le gars me dit que non, dennis a demenage voila tout, sa femme a des problemes aux reins et ils ont du bouger il y a quelques annees. Il sait qu'ils sont toujours en ville au bord de la fraser mais il sait pas exactement ou. Il me conseille d'aller voir les gars du marche aux puces qui s'installe sur la grand route. Alright! Apres discussion avec du monde du marche un certain jim m'indique la route. je redescend vers la riviere, je tourne et ca y'est j'apercois les sculptures sur tronc de earl un ami de dennis. je monte les marches du chalet, je toque. Ca s'ouvre et je reconnais le type, c'est bien lui, la barbe blanche en moins! il me reconnait aussi et m'invite a l'interieur. des amis sont la, on fait les presentations et on discute du coin de tout et de rien, dennis m'explique qu'il ne sort plus depuis que sa femme est sous dyalise il doit aller regulirement a abbotsford, mission pour qu'on s'occupe d'elle a l'hopital. Il doit preparer tous les repas car elle ne peut pas prendre de sel, pour faire des economies, il fait des conserves de betteraves, carottes, ... pour l'hiver. Malgre son rythme de docteur improvise -les infirmieres du coin ne sont pas formees pour les problemes renaux- son agenda et des dizaine de cartons de medicaments a gerer, dennis a toujours la patate et me raconte encore toute sorte d'histoire sur le coin, comme une de ses pierre, marbree de strie vertes et roses, une toute nouvelle pierre qui se retrouve actuellement seulement en australie, et qui se vend 16000$ la tonne, une niche pour des gisements autour de yale. Dennis est un passionne de mineraux comme les premiers chercheurs d'or. Je lui demande comments il s'est retrouve ici, au bc. Dennis est ne dans le nord du saskatchewan, a fait pas mal de betises mais rien de grave, il s'est retrouve ensuite a travaille dans les mines d'uranium et de nickel, le meme nickel qui a servi a largue plus de bombe sur le vietnam que pendant toute la deuxieme guerre mondiale. Et puis il et tombe malade plusieurs fois, jusqu'a ce qu'il comprenne que ca venait de l'air qu'il respirait, il a voulu sortir de la mine, on l'a mis dans un atelier de traitement des minerai. pas de ventilation meme probleme, le comble. Un jour il en a eu marre, il a charge tout ce qu'il pouvait dans son pickp, il est monte avec sa femme et son fils d'un an et ils sont parti sur la route. Ca les a menes jusqu'entre hope et kamloops, la ou il a construit son chalet de ses mains, haut dans la montagne. Je lui demande a quoi ca ressemble au nord des plaines, il me dit qu'il connait cette region de lacs comme sa poche, il y a passe des 6, 9 mois etes avec sa femme en canot a vivre de gruau et poisson au milieu des plaines, rivieres, etangs et marecages. vivre simplement mais avec un sourire tellement grand qu'apres tout ce temps je peux le ressentir, plein de techniques pour se faire du cafe, du pain sur place a partir de plantes, ecorces... Des savoirs qui se perdent. l'heure file et pour une fois je me sens un peu presse, c'est mon compromis pour pouvoir etre ici avec dennis et arriver la bas avec le seb, ce soir si je suis chanceux. Son fils randy me donne un lift jusque sur la 3est, passe hope, on embaraque Ellen avec nous, une petite sortie pour elle et le temps de souffler un peu pour dennis. Avant de monter je mets le retardataire sur le capot du pickup et prend une photo avec ce combattant de la vie et sa femme qui n'a pas moins de merite d'avoir supporte un trublion pareil. A la prochaine Dennis
le dennis blanc comme un linge mais fier comme un singe! sa femme Ellen et son fils randy a gauche 

dimanche 14 octobre 2012

A travers vancouver, ils se retrouvèrent et levèrent leur verre!

Dimanche 1er octobre vers 16h, a la sortie de squamish, BC.

squamish a vancouver
En moins de dix minutes je me fait embarquer par Peter un programmeur de site web à son compte. Je quitte ce spot assez naze ou mon chauffeur a été vraiment sympa de s'arrêter avec un bas côté aussi étroit!
Il me raconte un tas de choses sur Vancouver et la région comme le coût exorbitant de l'élargissement de l'autoroute pour les JO, whistler est à une heure derrière nous.
Coup de bol Peter habite dans le même coin de vancouver qu'anthony, mannaic et marion(femme et fille!).

peter

Je prends de quoi faire glouglou et je fais dingdong à l'improviste. Je sers dans les bras mon vieux pote de fac. Hé oui comme on se le dit plus tard ça fait déjà 6ans qu'on a eu notre diplôme! Manna tient déjà quelqu'un dans ses bras: c'est la petite Marion! Elle écarquille les sourcils et doit se demander qui est cet hurluberlu avec un sac à dos escargot. La petite famille est rentrée il y a deux jours et ils sont bien crevés et Marion a de la fièvre. Le Tony a aussi de vives douleurs dans les lombaires. C'est pas cette fois ci qu'on va faire les 400coups. Et pis je rapplique en début de semaine, reprise du travail! Mais c'est un grand bonheur de partager des moments ensembles à l'autre bout de la terre où on s'est connu. On se raconte nos voyages et on parle du beautiful BC comme ils disent sur les plaques d'immatriculation, la magnifique province de Colombie britannique!
Marion tient quand même le coup et nous fait plein de sourires avant d'aller au dodo. Une petite dame qui me rappelle une autre Marionnette bretonne, qui a bien grandi depuis ses premiers pas! Je leur montre d'ailleurs une photo de Marion ma nièce et mon neveu matthieu en habits de serveurs et princesse, quelle classe!


Le lendemain je marche vers Stanley park, le poumon vert de la ville, depuis leur appart à west point. une bonne trotte pendant laquelle les nuages se lèvent et font place à une douce chaleur en bord de mer. La lumière dorée m'éblouit. A l'horizon, les pétroliers dansent en chorégraphie au rythme du reflux des marées.


Downtown depuis kitsilano


Je croise deux vrais ratons laveur (des vrais coco!) et plus loin un groupe de six qu'une famille est en train de nourrir pour prendre des photos, assez consternant sur la prise de conscience de nos actes. Hallelujah big mac culture.




marion, en pleine lecture

Mardi le soleil resplendit, les nuages sont cantonnés aux montagnes. j'explore la pointe ouest de la ville, vers UBC la plus grosse université de la province. Une longue marche sur le sable, le vent marin dans la face. Je regarde les corbeaux user de tactiques diverses et variées pour subtiliser quelques morceaux de crabe au bec des mouettes. Tellement comique qu'on pourrait les croire humains. Un héron guette une de ces scènes et les eaux claires et peu profondes.







Des plages de galets prennent le relais, les rochers luisent encore de la marée qui s'est retirée.
Je finis ma balade par la visite du musée d'anthropologie. Un bâtiment construit dans le style des maisons longues autochtones de la côte ouest. Il abrite l'art des premières nations établies le long de la côte, du golf, sur lile de Vancouver jusqu'à l'île des haidas: Haida gwaii, au large de prince Rupert, entre Vancouver et le Yukon. Les principales pièces exposées sont issues du cedre, l'arbre de vie, des totems aux faces et traits exacerbées, des pirogues taillées à même le tronc, des caisses en bois pour ranger ou cuisiner, des plats pour partager des repas communautaires, les potlatches, ou une maison invitait plusieurs centaines de personnes des villages avoisinants pour célébrer le nom d'un nouveau né, une union, ... Potlatche signifie "donner". Intéressant dans l'époque ou l'on vit... Une tradition qui revient grâce à quelques résistants qui se sont opposés à l'interdiction. Le gouvernement blanc avait banni la tenue de potlatches, une façon d'accélérer le processus d'assimilation...
Une collection impressionnante et une visite guidée qui trace les grandes lignes des cultures autochtones de la côte ouest. On retrouve aussi une sculpture connue de Bill Reid, métissé haida, orfèvre qui découvrit sur le tard sa culture autochtone et s'en fit un des plus célèbre messager. Cette sculpture représente un aigle posé sur une moule géante, depuis laquelle des humains essaient de sortir. La légende dit que l'aigle les aida à s'extirper pour découvrir le monde. Bill reid s'est representé dans un de ces humains, la tête à l'intérieur, il ne veut pas sortir car le monde d'aujourd'hui ne lui plaît pas.
Le temps passe et il faut déjà que je me retourne ce soir c'est moi qui fait à dîner! Poulet sauce tandoori avec du riz. Rien de bien compliqué mais j'adore ça! j'agrémente de figues et brocoli. Je fais mes courses et on se retrouve les quatre pour souper une dernière fois ensemble. Trinquer a nos retrouvailles sur la côte ouest.
Le lendemain je dois débarquer dans la colloc de deux filles rencontrées sur l'Alaska highway. Elles me proposent de participer à un souper communautaire à l'église, les filles y sont bénévoles! Ça me rappellera les repas dans les rocheuses il y a 3 ans quand j'avais plus trop d'argent.

a plus les amis!

Mercredi 3octobre
Après avoir embrassé mes hôtes je prends mon baluchon et rentre dans le bus pour l'autre côté de la ville. Lisa m'attend elle ne travaille pas aujourd'hui. On se retrouve après plus d'un mois, si proche j'allais pas manquer cette invitation. On passe l'apres midi avec kathrin une de ses collocs à ramener des poulets à une ferme. Elles participent à un programme de réintroduction de l'elevage en ville.  Une association ( qu'on retrouve meme en france parait il, dans le vercors), embauche plein de jeunes dans des jardins pour faire des paniers bio et donne des poussins d'un mois à des particuliers pour qu'ils aient une ponte d'oeufs. Le hic c'est que les poussins de sont avérés à faire cocorico le matin! On ramene les mâles pour reprendre des poules. Pas tout le temps évident de distinguer le sexe sur certaines espèce, la crête n'est pas toujours présente, et le plumage pas forcement flamboyant. Voilà pour les détails techniques en dehors de ça c'est le fun de les attraper et de leur courir après!

le monsieur de paille a l'air d'etre au chomage
les nouvelles colloc

On ramène les poules (dont deux peut être encore des coqs!) dans la grande cage faite maison. Suite au prochain épisode. Je me porte ensuite volontaire pour aider à cuisiner le souper communautaire. Un moment très sympa tout comme le repas. Un syrien passe à la maison ensuite, une histoire d'un réfugié, un guide touristique au pays, il était poursuivit pour critiquer de façon intelligente la religion, il essaie de ramener sa famille en turquie. Sa prochaine destination, bonne chance l'ami.

Je passe le jeudi sur un de leur vélo (!) à faire quelques petites courses à droite à gauche, faire un peu de bricole chez elles, un vieux modele de charnière d'armoire cassée (une pensée a mon steve bricolboy).














Vendredi je retrouve Christine sur la presque île de granville entre deux arrondissements de Vancouver. Je veux du poisson elle me conseille un nouveau fish'n'Chips sur le port, je prends du halibut, miam!

la marina de granville island


rando urbaine



En rentrant a la maison, une des collocs me dit qu'il y a une manif contre le projet de pipeline northern gateway. Ce dernier devrait exporter le pétrole des sables bitumineux pour l'asie. Je connais l'histoire apparemment le prochain gouvernement ne devrait pas le voter mais sait-on jamais... Ni une ni deux je grimpe sur un velo et descend quelques rues plus bas. C'est yann, un québécois qui organise la manif, la deuxième dans le quartier. Quelques jeunes comme moi et pas mal de mères de famille. Ya presque plus de journalistes que de pelos qui manifestent mais Yann joue de la cornemuse pendant qu'on brandit des pancartes a chaque coin du carrefour knight/10th. On tient tous des pancartes geantes, des phrases decoupees. je tiens Kinder morgan, le nom d'un des pipeline. Mes deux compatriotes Jen du quartier et Purnima qui vient d'arriver de Londres la veille(! tiennent le reste "stop Endbrige" Le nom d'une des petrolieres qui travaille main dans la main avec le gouvernement harper et les aides financieres pour faire aboutir les projets. Apparemment le prochain gouvernement provincial ne laisserait pas passer le Northern gateway, selon les dire d'un gars que javais rencontre dans le yukon, proche du ministere. Mais d'autres disent que le federal prendrait le relais et imposerait son choix. il faut rester attentif comme le projet Keystone que Eaubama a stoppe mais qui pourrait reprendre pour diverses raisons de lobbying économique .. affaires a suivre. On est pas nombreux et si l'effet est gentillet la manif prend un caractere informatif pour les automobilistes bon retour de klaxon! Apres une heure je discute avec les organisateurs et repars me changer, ce soir je sors!

Jen et Purnima

Après moults péripéties de communication je retrouve rakel, enfin! Elle vient fêter son anniversaire en ville! On commence la soirée au bar-resto, des amis de vancouver sont au rendez vous. Son copain a pas mal voyagé dans l'est de l'europe, et testé pas mal de biere. A la description je le convertis au picon et pastis ! On finit au railway club ou rakel connait des musiciens des deux groupes qui y jouent. Folk irish punk swing, un mélange explosif qui bouge bien.

le pote magicien qui fait son nouveau tour a rakel
in da club

Je rentre chez les filles par le dernier skytrain, leur métro aérien, demain c'est le départ de Vancouver je reprend l'autoroute vers l'ouest. Les jours sont encore beaux ici mais le temps se rafraîchit dans les rocheuses...