jeudi 19 février 2015

une semaine de marche au maroc

Mercredi 17 décembre 2014,

Il y a quelques temps que moi et mon ami Édouard avons décidé de partir marcher dans le haut Atlas pour pour passer un noël au soleil (mais pas au chaud, y fait plutôt froid dans les chaînes de montagnes du Maroc!). En mots et en images, en voici la petite histoire.

J'arrive à Marrakech en soirée, visite la ville avec les touristes de l'auberge où je loge les jours suivants. L'occasion de me perdre dans la médina, les souks des artisans et quelques palais de nabab, aussi manger mes premiers tajines et visiter les jardins de Jacques Majorelle, fondés par Yves-St-Laurent et où se trouve un musée sur la culture berbère particulièrement intéressant.


























Mon ami Édouard me rejoint le samedi 20 décembre. Ensemble, nous décidons de prendre le temps du voyage et de restreindre notre excursion en territoire marocain à une marche le long de la vallée du Dadès. Nous n'aurons pas besoin de guide pour la partie principale de notre randonnée, par contre on marchera le long de la route départementale, ou non loin. On définira notre itinéraire plus précisément au cours de la semaine. Le dimanche nous prenons donc un bus qui nous emmène de Marrakech jusqu'à Boumalne. Le bus escalade les pentes de l'atlas pour passer un col à 2400m, nous basculons dans le plateau de l'atlas et traversons Ouarzazate, le Hollywood marocain du cinéma, le bus remonte le cours du Dadès, à notre gauche la chaîne de l'atlas détache ses sommets enneigés sur un ciel bleu pétrifié. Les étendues désertiques aux couleurs ocres s'étendent de part et d'autre de la route jusqu'à notre terminus.






C'est ici que notre route commence, une semaine de randonnée à remonter la vallée, puis les gorges du Dadès pour atteindre M'semrir, basculer dans la vallée de la Todhra par Tamtatouchte après un col à 2600m, traverser les gorges et enfin redescendre à travers l'une des plus grandes et plus verdoyantes palmeraies en cette saison hivernale pour atteindre Tinghir (prononcer Tinrir). On trouve des auberges tout le long de la route, pour cette période de l'année, plutôt creuse, une nuit à deux diner et petit déjeuner inclus, nous coûte 200DH, soit environ 10e chacun. Le soleil se couche à 17h30, les températures oscillent entre 18 degrés au soleil et -5 degrés la nuit. Le ciel bleu nous accompagnera tout le long de notre périple. 






















A mi-parcours avant d'atteindre M'semrir, vers Aït Arbi nous faisons une boucle de 24h pour passer la nuit du mardi chez les berbères des montagnes, des anciens bergers nomades(amazigh comme ils se prénomment culturellement, ce qui signifie homme libre contrairement à l'appellation berbère donnée par les arabes qui ont conquis le pays au VII et VIIIe s. et qui veut dire barbare). L'ami d'un guide que nous avons rencontré nous y emmène. La famille de Khalidja et Lahcen nous accueille très chaleureusement pour la nuit. Un moment dans le silence des montagnes et la simplicité d'une vie en marge de la civilisation. 






















































Nous reprenons plus tard les services d'un guide local pour traverser les montagnes qui séparent la vallée du Dadès de la vallée de la Todhra. Nous passons à nouveau une nuit chez les nomades, cette fois-ci le dénuement est complet, la famille dont le père est mort l'année passée ne possède aucun objet matériel, hormis les ustensiles de cuisson et une lampe à gaz. Les enfants marchent pieds nus, dans cet environnement rocailleux, à 2300m d'altitude, seul le plus grand possède une paire de chaussure Quechua, trop grandes mais offertes par un ami touriste de notre guide. Édouard fascine les enfants en faisant jouer des musiques sur son téléphone cellulaire.


































Nous coupons finalement dans la montagne vers le sud pour éviter Tamtatouchte où il n'y a pas grand chose à faire. Notre randonnée prend fin le dimanche après midi suivant à Tinghir, le 28 décembre. La journée du retour se termine par un hammam traditionnel bien apprécié. Un très beau voyage qui nous aura appris sur la culture amazigh, la situation politique et religieuse du pays, la tolérance et le régionalisme, l'accueil souriant des gens qui ont croisé notre route et bien d'autres choses pour nos premiers pas en Afrique du nord...