dimanche 30 septembre 2012

l'esprit de la foret

Jeudi 27 septembre,

une autre journée qui commence bien. J'ai rien a faire et ça me plaît toujours autant!
Je lance un petit feu dans le poêle à bois. Je pose mes toasts à même la fonte, ainsi que  la bouilloire, ma poêlée de spaghetti à l'ail de la veille (dédicace à notre ancien colloc Fabio) et une grosse casserole d'eau pour la douche des fois que le poele ne chauffe pas assez le conduit. Quelques bûches plus loin, un thé bien chaud et l'estomac remplit je prend une douche énergique et utilise finalement l'eau chaude de la marmite pour laver quelques affaires. Je les fais sécher au dessus du poêle! Rien ne se perd de cette précieuse énergie. Je passe prendre le café chez le frère de Paul,  j'ai envie de voir un peu la foret et je lui demande si on peut rejoindre le cours d'eau Lang creek ou je suis passé hier. J'avais vu qu'il passait non loin de chez eux sur une carte. Il me dit que y'a bien moyen d'y arriver en suivant les lignes électriques et en prenant à gauche au bout de la route je devrais tomber sur un camp de jeannette. Le camp est désert à cette période. Il donne directement sur le ruisseau. On se donne rendez vous vers 18h pour aller souper chez Paul.
Je prend mon bazar numérique, un casse dalle et en route!
Il fait bon sur la piste en gravier, l'été indien, je suis en tshirt on est presque en octobre!
J'arrive au campement des jeannette et descend sur lang creek, l'endroit est magnifique comme me l'avait dit David. La végétation est dense. Je marche un peu en bordure sur les galets, remonte sur la berge pour aller voir plus loin. Je trace mon chemin entre les troncs plein de mousse, les fougères, arbustes et ronces. J'emprunte des passages d'ours pour me faciliter la progression, et je voie leurs crottes, certaines assez fraiches. Pas un bruit d'activité humaine. Pendant des prises de vues, des petits oiseaux se posent à côté de moi, un faucon à quelques mètres.




 Les roches sont magnifiques, le debit du cours d'eau à sculpté comme des trous, découpé les berges comme un gruyère. Des corneilles frappent l'air en survolant la rivière au dessus de moi. Un bon bout de chemin derrière moi, je regarde devant et me dis que tant qu'à faire autant descendre la rivière!
Sur les quelques passages vaseux j'aperçois de belles empruntes, de cervidés et ... d'ours noir






Des déjections parsèment le chemin, je suis sur leur territoire. Et puis sur un caillou je voie des éclaboussures d'eau de la taille d'une patte. J'ai l'impression de pister un animal. Plein de signes qui me disent que je ne suis pas le seul à apprécier le coin.
J'arrive alors dans un cul de sac sur la rive droite, pas moyen de traverser sans déchausser, les flancs sont trop à pic et ça glisse de mon côté. Je decide de rester sur la rivière le débit est faible et je sais ou elle va. Je transpire, de la buée dans les lunettes, le fait de me presser pour ne pas arriver trop tard a la maison, le poids du matos en bandouliere. J'ai aussi ce petit mystère de ne pas savoir pour combien il m'en reste avant de rejoindre la cabane aux saumons à l'embouchure. Et puis l'excitation d'être dans la nature, un lieu étranger, sauvage, avec toute sa faune, entre autre les boules de poil sombres... Je me pose deux minutes, change de tshirt, mange un sandwich, range tout mon attirail de photo, les puits de lumière ont disparu depuis un bon moment. J'explore le meilleur passage pour traverser sans avoir de l'eau au dessus des molets ni me péter la figure. J'enlève les chaussures, les met en bandoulière par dessus l'épaule, c'est parti. Je garde les pieds à l'air le reste de la décente. Les parois sont plus raides et le cours se rétrécit, le débit augmente et les petits parterre de galets sont moins nombreux. Je fais des sauts de pierre en pierre, change de rive, je passe au dessus, en dessous des arbres couchés en travers du cours d'eau, et soudain, juste devant moi, en relevant la tete, il est là.

À quelques dizaines de mètres, un ours noir cherche sa pitance dans l'eau, il trône au beau milieu de cette jungle incroyable. La bête en quête de saumon est grosse, bien plus que celles que j'avais vu dans le nord des rocheuses. Quelques secondes qui durent une eternité, j'hésite, prendre une photo, fuire, rester, se baisser, puis il me voit, lui aussi, il hésite et dans un bond souple et lent il disparaît dans la forêt.

Après une descente loin de tout sentier, après toutes les traces laissées par ces êtres invisibles, ce moment est magique. Un court instant que seuls mes yeux auront capté, pas eu le temps de dégainer le boîtier. J'en reviens pas. Je suis alle a sa rencontre. Je reprends mes esprits et décide de longer la rive opposée, je surveille bien l'endroit ou il a disparu. Il doit déjà être loin et finalement me laisse tranquille, je descend quelques minutes et j'aperçois un bout de mur en béton recouvert de mousse qui soutient la berge. Je remets mes chaussures et retrouve la civilisation, la route, quelques voitures, le soleil aussi, le cours d'eau retrouve le niveau de la mer, les hauts cèdres et pins Douglas s'effacent pour les feuillus et les broussailles de mûres. Je m'assoie encore sonné de la descente, des heures de bonheur et une rencontre rêvée, inespérée.

ours, attention a moi , attention a toi

samedi 29 septembre 2012

Lang creek, le nid de saumons


Mercredi 26 septembre
Reveil au son des oiseaux, Je passe chez David prendre le café, on bavarde, il me dit que la bête nocturne était peut être un raton laveur (un raton coco!). En tout cas il a ete bien discret pour son depart! Plus tard je me balade dans les environs et descend de l'autre coté de la route, je prends le temps...






  
j'effraie quelques canards a l'embouchure de lang creek
je marche sur la plage encombrée de bois flottant, des troncs plutôt. Le ciel bleu tient bon. je passe à la maison d'interprétation sur la reproduction des saumons, au pied du cours d'eau lang creek. A l'embouchure, la ville a organise un passage protege pour faire passer les saumons et les etudier. La saison n'a pas encore commencé, le lit de la rivière est trop bas pour qu'ils puissent la remonter, mais aux premières pluies, ils vont venir par milliers. Un éclaireur épuisé gît entre les rochers. Je remonte à la casbah et David m'invite à souper!

Prends en de la graine


Mardi Paul m'emmène à sa maison dans les bois. Il y a 40ans lui, son frère et un ami ont acheté ces 18 hectares de forêt pour une poignée de dollars. Je découvre ce petit coin de paradis, difficile à retranscrire en images. Plusieurs maisons ossatures bois, des chalets de hippies parsèment les lieux, certaines habitées, d'autres qui yservent d'atelier, débarras. Un splendide potager occupe une des clairières. Ils ont amenagé des passages entre les arbres pour rallier les maisons. Plusieurs étangs leur servent a arroser les légumes, passé un temps ils y mettaient du poisson, avant qu'une loutre ne fasse le nettoyage. Depuis quelques années ils sont reliés a l'électricité. 
la maison de david
Je fais la rencontre de son frère David, et d'un autre David, un ami qui squatte une cabane d'amis avec sa copine lav'. Pendant que les frangins vont faire leurs affaires, je bavardes avec le jeune couple. De bonnes discussions engagées sur le projet de pipeline au nord et les droits des premières nations, lav est à moitié autochtone. 

On va manger un morceau dans l'ancienne maison de Paul qui aujourd'hui est celle de son fils (il vient de temps en temps) cuisine sur le poêle à bois. On bavasse pas mal autour du feu. Paul ne me demande rien. Je me propose pour aider mais il me retient. Va te balader sur la plage plutôt. Il me laisse gérer mon apprivoisement du lieu. On parle des moyens moderne de communication. Et comment il se sont intégrés au voyage. Paul me dit une chose que les gens ont perdu est la "spontanéité", se laisser surprendre par les événements. Une autre chose qui va avec est "se demander" "they don't wonder anymore" les gens ne se demandent plus comment va untel, il ne s'imaginent plus. Les medias sociaux. De façon quasi instantané ils sont informés de l'activité de la personne, et ils s'y tiennent. Ils se renseignent sur les moindres détails, "quel va être le meilleur deal pour tel ou tel hôtel, ils ont la photo de la chambre, avant même d'y avoir mis les pieds". Les gens regardent leur écran au lieu de regarder par la fenêtre. Et je sais bien de quoi il parle! On finit par aller manier la hache à fendre, histoire de refaire le plein. On s'attaque à de vieilles couennes de tronçon, hemlock ou mieux mais inutilisables pour le travail du bois. On s'acharne pas trop et direction la cote, Paul m'emmene dans une petite crique prisees des plongeurs. On traverse une végétation luxuriante et on reste à regarder la mer depuis les rochers.




Soudain paul pousse un cri en pointant du doigt la mer, une énorme baleine baleine est en train de faire surface à quelques centaines de mètres! Elle est suivie par une sorte de bateau gouvernemental. Il s'avérera plus tard que c'était une baleine à bosse. Elles ne viennent jamais dans ces eaux, mais l'espèce est en voie de disparition. Et son environnement menacé, celle ci s'est réfugié dans le passage pendant plusieurs jours à faire des aller retour. Plus loin elle reprend brièvement son souffle.


Le soir on dîne avec David, le frère, quelques bons légumes du jardin dans l'assiette et un chouette verre de vin que David fait avec des raisins de Californie. On parle de l'europe et de son trek sur le chemin de stjacques de compostelle l'année passée avec sa femme, 600km à pied! Paul retourne à la maison, ou j'étais la nuit passée, il travaille demain. On se donne rendez vous jeudi chez lui pour un souper avant que je ne reprennes la route. La nuit. La lune presque pleine découpe la cime des arbres autour de la clairière. La lueur eclaire quelques journaux sur le bureau devant la grande fenêtre de la chambre. Dans mon lit j'entends des bruits en bas, ça remue la brouette ça frotte contre des objets. Personne ici, un ours rode ou un félin. Et puis c'est des pas sur le toit en tuiles de cèdre, au dessus de ma tête à moins d'un mètre. Un des deux chats qui dorment sur le balcon? Ca parait trop léger pour un cougar, un bobcat? Je me pelotonne dans mon sac et finis par m'habituer aux bruits de la forêt qui tranchent avec le silence absolu. Plus tard des bruits sur le lino, derrière moi. Un des deux chats? Je me retourne dans le noir j'entend la bestiole disparaitre. Je remonte et passe au grenier, une fenêtre ouverte donne sur les tuiles! je la ferme et descend et vois les deux chats sur le balcon, la chose est ici, à moins qu'elle aie eu le temps de ressortir sur le toit, mais j'ai rien entendu. Bah c'est pas la petite qui va manger la grosse. Retour au plumard, mais je fais pas le malin.

vendredi 28 septembre 2012

Powell river à l'improviste

Lundi c'est le départ, je continue ma route vers le sud, mais pas bien loin, powell river où habite le père de corey, un gars de fort st john chez qui j'avais passé une nuit. J'embrasse julie une vraie maman qui s'est assuré que je ne manquais de rien. Ian me donne un lift jusqu'au ferry de 8h, on se fait un gros hug et on se dit à la prochaine.
Heriot bay, une pause sur la route, merci marie pour ce super plan! Mettre la main a la pâte, vivre sur l'eau et se reposer au chaud.  Merci Ian et julie pour le temps passé avec vous, sur l'eau, sur terre et avec la famille, à bientôt! Au revoir les huitres prenez du poids dans vos casiers!

Sorti du ferry, je marche pas mal le long de l'ancienne autoroute, le soleil se lève sous le plafond nuageux. Je pose mon sac après une bonne trotte et temps le pouce.

Apres 20minutes un vieux pickup se gare devant moi. Chad, ancien pouceux qui bosse dans l'ossature bois, me fait sortir de la banlieue pour petits vieux de Campbell river. une courte ride mais qui m'aide bien. Chad connais le spot ou je vais pouvoir etre pris rapidos.

Et Chad a vu juste, cinq minutes plus tard je repars avec Dianne, travailleuse sociale qui revient de 3jours de camping sur la côté ouest. Elle me dépose ensuite au centre ville de courtenay. Merci a vous deux! J'ai encore du temps avant que le bus qui amène au prochain ferry ne passe. Powell river est de l'autre côté de la mer intérieure, côté continent, et le ferry part de comox, un patelin qui jouxte courtenay. Je me pose à la bibli blog et feuilletage de magasines, le temps que la météo s'améliore et puis je remballe pour me chercher un ticket de bus, je me dirige vers les locaux sous un beau ciel qui se dégage. La nana de l'accueil me donne un pins de la ville, oh yeah! Le conducteur de la ligne 11 little river emmène ses voyageurs jusqu'au ferry. Le temps d'acheter le ticket, hop deux trois photos, hop deux trois mûres dans le gosier, on board!
au loin powell river


Un gros navire. On laisse les nuages derrière nous, ils essaient de nous rattraper mais devant nous c'est un beau ciel bleu qui se dessine au dessus de Powell river, yeeha!
enferme dehors!

un autre draw meat!
Je débarque et me balade à l'aveugle. Cherchant vaguement un coin ou me poser mais pas de terrasse avec vue sur la mer. Je pousse un peu plus loin en longeant la cote. Je vois un parc en contrebas. Il donne une bonne vue degagee sur la mer et le ciel. Je prend possession d'un banc et fainéante devant ce spectacle. Les nuages, ajourés, laisse passer les rayons par endroits, la mer s'illumine ...  et ça change tout le temps!




Passées 18h je pars en quête d'une cabine téléphonique et appelle le paternel de Corey. Coup de fil impromptu, j'ai le père surpris au téléphone mais pas désarçonné pour autant, je lui explique que j'ai rencontré son fils, que je suis la, ou je me trouve dans la ville, blablabla ça coupe! Plus de crédit sur ma carte, le temps que je dégaine de la monnaie et rebigophone, sa femme me dit qu'il est en route pour me retrouver au point que j'ai nommé. Ça traîne pas! Peu de temps après, le pickup de Paul fait un demi tour dans la lumière dorée du soleil déclinant! On se serre la main. Un type franc et chaleureux au premier coup d'oeil. On pose pas de question on embarque, jump in! Je lui dit qu'il faudrait que je fasse quelques courses, il me répond qu'on verra bien, que ça presse pas. Ça sent l'arnaque je vais encore me faire inviter à souper. On arrive chez lui, de l'autre côté de la ville. Une super baraque avec baies vitrées sur la crique dont les eaux sont protégées. Les lueurs orangées du soleil se reflètent à la surface. Je fais la connaissance de la mère de Corey, née en Angleterre. Adorables ils me mettent les pieds sous la table. Je vous passe les détails mais le repas est savoureux et plein d'attentions. Ouverts à m'accueillir sans aucune manière. On parle îles shetland, peinture, différences culturelles, histoires d'anciennes générations, ...

En me parlant du lendemaim paul me dit You do whatever you want nils. Je fais ce que je veux, mais oui c'est super ça!!! Mais je sais déjà, je vais aller filer un coup de main à sa ferme, plus loin, la ou il habitait il y a 5ans sans électricité. hehe je suis pas la pour me tourner les pouces. Un accueil chaleureux et un solide repas de gourmet méritent bien un peu d'aide si je peux m'être utile. Je descend comme un prince dans mes "appartements", le sous sol, entouré des peintures de la femme de Paul, un mega lit et une télé où j'enclenche le DVD que paul m'a prêté sur le white pass, le fameux train qui accéléra le trafic entre Skagway et Whitehorse, en passant par un col à 1300m à 50km du niveau de la mer, 2.4 à 4% de pente! Taillé à coup de pioche et de poudre noire en 1898... Rare dans le genre. Je ferme les paupieres sur les images et vidéos d'archives avec un fond de country ragtime. Sacrée journée, j'en reviens toujours pas des surprises du voyage, un merci infini à mes hôtes.

lundi 24 septembre 2012

Quadra Island, marcher sur l'eau

Lundi 17 septembre

la campbell river a l'aube
Les lueurs et la rosée du matin me sortent de la somnolence. Je me réveille dans mon bivouac, le sac de couchage au milieux d'herbes hautes, les voitures passent derrière moi, sur le pont qui enjambe la rivière. La même eau qui coule a deux mètres de moi, j'avais pas fais gaffe en pleine nuit!

la marina au debarcadere sur quadra island
 Je remballe, direction le port. Je prends le ferry de 9h30, et débarque plutôt que prévu sur Quadra Island. Je laisse un message à ian et julie et part à la découverte de l'île. De fil en aiguille mon pouce interpelle Jim, un voisin des ostréiculteurs, il me dépose à leur maison, à heriot bay de l'autre côté de l'île. Je fais connaissance de la sœur de Ian et son mari. Bref avant même de rencontrer mes hôtes je connais tout le quartier.

a l'horizon, tout au fond, le continent
Après un pic nic sur la plage, je vois arriver Ian à la maison. Il m'emmene sur le port ou julie est encore sur le bateau. Je leur file un coup de main pour descendre des huîtres.
À peine arrivé aussitôt dans le rythme on va boire un verre dans un bungalow au frère de Ian, en visite comme leur soeur.





le bus
Le mardi on attaque la journée à la ferme, sous un gros soleil qui dure toute la semaine. Petit dej préparation de sandwich, bidon d'essence pour nourrir le bateau, on part au petit port a pied et on largue les amarres a 8h30. On file vers le soleil, un bon ravigottage d'air frais pendant 20min et on arrive sur la ferme. Leur matériel est installé dans une petite baie a labris du mauvais temps et des gros coups de chien pendant l'hiver. Par ferme on s'entend qu'ici pas de cochons ni de poules, on travaille sur les bateaux ou des plateformes au raz de l'eau pour nettoyer ou arrimer des casiers d'huîtres. En ce moment c'est la saison du seeding autrement dit s'assurer que les bébés huîtres prennent du volume sans se faire recouvrir de moules ni s'agglutiner les unes aux autres dans leur seaux ou cageots pour les plus grandes.
l'atelier
 On commence par arrimer le bateau a la platforme ou Ian et julie ont un mobilhome, ils y mangent leur lunch  l'hiver quand il fait froid l'hiver. On change d'embarcation pour une petite  barge avec un treuil. Ian nous emmène vers les rafts récupèrer des casiers qui pendent sous l'eau. Ian sur les planches du raft, Julie au treuil, je récupère les casiers qu'Ian détache. On lève aussi quelques paniers a seeding qui pendent le long de lignes de flotaison. Direction la plateforme atelier, on débarque le tout.

Aux tables de tri, on commence par le rituel: enfilage de tablier et une bonne paire de gants. Pendant que je fais du seeding, ils s'occupent de classer et nettoyer les huîtres, les plus grosses a deux ans de maturité, pour les commandes de leur clients.

les pretes a manger

les fermiers en plein seeding
Pour ma part je dois remuer les huîtres (tumbling) les détacher les unes des autres.


les paniers dont je m'occupe
J'oublie pas de récupérer les oursins qui traînent dans les casiers,  ils empechent les moules de se fixer et aux huitres de se coller ensemble. ce sont les gardiens des huîtres en quelques sortent. Quelque fois des petits crabes ou poissons de roche se cachent dans les paniers, hop à la flotte! 
J'envoie ensuite le contenu de chaque barquette dans une grosse poche en maille de filet. Je brasse le tout à l'eau, ça permet d'éliminer toutes les minuscules moules qui se sont déposées à la surface depuis la dernière opération. Ça casse aussi les fines feuillures des huîtres qui dépassent. En se débarrassant de cette surcharge, les moules mettent leur énergie à prendre du volume et à se renforcer. (j'ai bien appris ma leçon julie? Hehe).
le seeding, les toutes petites huitres, qu'on trie avec minutie
Ensuite on brosse les petites moules qui restent et on répartit les huîtres dans les casiers. Si certaines ont été ouvertes pendant le brassage bin on les mange! Une fois empilés, on stock ces derniers en attendant la fin de journée ou on ira les immerger sous les rafts, l'opération inverse du matin. On y ajoutera quelaues oursins pour veiller au grain. Et d'ici une demi année, dépendamment de l'ensoleillement hivernal, elles seront prêtes à être récoltées!
les casiers prets a etre immerges
Et au long de la journee il faut nettoyer tout ça! Casiers, le sol, les tables de travail, le bateau... sinon ça sent la moule! Sur les coups de midi on fait la pause lunch sous le son de la radio locale basée à Cortes Island, en face. On fait bronzette dans nos chaises de camping au milieu de l'eau, le pied! 
je pense huitre donc je suis
Vers 14h 15h la journée est terminé, ou presque le mardi il faut charger les huîtres sur le bateau pour expédier les commandes.

Mais au retour de ma première journée, Ian pousse un 'whale!', des baleine ?!
Quatre orques jouent près de la plage avec les saumons, ils chassent plus exactement! Un vrai spectacle certains sortent a moitié de l'eau et retombe de tout leur poids. Ian a coupé les moteurs on reste a distance respectable pour ne pas les deranger, 3,4 bateaux regardent la scene avec nous. lrs baleines tueuses prennent leur temps et rabatent une dizaine de minutes plus tard les saumons vers l'autre bout de la plage. on renclenche le moteur avec un gros sourire. Sympa comme accueil!
Arrives a la marina d'heriot bay, on debarque sur le ponton. On placent les huitres dans les bac à glace du camion de leur compagnie, ou ils ont quelques autres associés. C'est Ian qui est de corvée pour emmener le camion a campbell river. Et d'ici deux trois jours maximum, elles seront dans les cuisines de grands restaurants sur l'île, à Tofino, Vancouver, ... Toronto et Montréal !

la vue depuis Ian et julie, Heriot bay

La semaine passe vite malgré les après midi qui laissent plein de temps. Petite balade à vélo voir le coucher de soleil, introuvable dans tout cette végétation, l'île est immense en fait. Verre de vin autour du feu pour marquer la fin de l'été vendredi. Une pensée au paternel, je fais une tarte aux mûres pour un souper. Elles sont partout ce serait dommage de s'en priver!

Samedi soir c'est une levée de fond pour des associations caritative à la salle des anciens de la légion canadienne. C'est l'occasion de gagner de la viande! Un drawmeat ils appelent ça! On achète des billets de lotterie à 1$ et il y a 4 tirages au sort pendant la soirée, et les chanceux repartent avec des bon morceaux de bidoche ou poisson! La soirée se poursuit en potluck (chacun partage un plat) et j'y m'amène la touche de ma mère (recette du père!) avec un tarte aux oignons poireaux!


les vieilles souches de Quadra gagne 8 a 4
sur une equipe de Campbelle River



Dimanche Ian va jouer au hockey à Campbell River avec sa bande de potes. Une tradition depuis 18-19ans pour les plus ancien. Ils jouent dans une league pour les plus de 35ans! Je peux pas rater ça! Je les accompagne et me cale dans les gradins supporter l'équipe et prendre quelques vidéos et clichés !

une petite biere sur le ferry pour feter ca

Au retour on passe au heriot bay inn, Le pub à côté de la maison! C'est une soirée reggae, y'a de l'ambiance pour un petit bled.
Une semaine de sedentaire s'achève sur quadra Island, j'ai décidé de poursuivre ma route, suite au prochain épisode!


lundi 17 septembre 2012

The inside passage 6, BC ferry, une journée sur le pont et sous le soleil!

Dimanche.

Réveil par le personnel de la compagnie. 5h, je remballe doucement et monte à bord du northern expedition, le ferry qui fait la liaison avec l'île de Vancouver. un petit héron nous regarde depuis la berge.
départ de Prince Rupert aux aurores
À moitié réveillé à moitié endormi, je sors finalement sur le pont profiter des lueurs du matin, une bonne session à humer l'air marin. les rembardes sont encore toutes perlées de rosée, fait frette. Les nuages filtrent les premiers rayons qui jouent dans le haut des collines.Je finis par m'écraser dans un siège et finir ma courte nuit. Je passe le reste de la journée dehors, repas au solarium avec mes provisions et du soleil plein la face.





L'apres-midi je discute avec un certain Tony, un gars de prince ruppert originaire de halifax (cote est!) qui traite sa leucémie a Vancouver depuis un an. Il en a fini avec les chimios mais doute de vieillir. Il accumule les ennuis de santé dus à son surpoids et son passé d'alcoolique. C'est loin derrière mais les problèmes sont toujours là. En attendant il fume la marie-jeanne, et ça soulage. Il me raconte tout un tas de choses sur la pêche au saumon qu'il pratiquait encore l'année passée quand ça allait mieux, la mise en conserve, les tailles, les poids des espèces de poissons. On regarde les baleines au loin! Faut avoir le coup d'oeil mais elles sont la!



Quelques dauphins nous accompagnent aussi dans les vagues du bateau!
Les tonalités de vert donnent un peu de volume aux masses qui s'élèvent de part et d'autre du passage. Des coupes à blanc aussi, des débuts de port se créer sur ces îles. Pour l'industrie du bois certainement. Des cascades se jettent le long des parois des collines qui parfois sont montagnes. 

les coupes de bois opèrent dans le secteur, sur les îles inhabitées... par les hommes
le chalut a lulu mais cest pas pour du merlu
une belle balade qui rattrape le prix et un bateau qui malgré son bling bling vaut pas un clou comparé aux Alaska marine ships bien old school: douches, disposition des sieges, lumiere naturelle, pas de surclim, accessibilite a 360 deg sur le pont (35dol de plus chez bc ferries pour etre dans la salle en avant!)
Au loin on aperçoit des sommets enneigés mais la végétation a bien changé depuis le Yukon et la température aussi. Je prends des couleurs!


On voit aussi des saumons morts flotter à un moment. Tony m'explique que les types pêchent trop des fois et boivent pas mal. Ils deviennent infoutus de s'occuper de leur pêche dans les temps et balancent leur poisson pourri par dessus bord. Sans commentaire.


Le soleil se couche, je pose ma plume numérique et vais admirer l'astre, seul sur l'océan. Ouais, je suis chanceux en tabarnouche!


Un repas plus loin, le bateau approche, le temps de remballer mon barda et d'aller trouver refuge pour la nuit. Je descend dans la cale et vais me poster dans la queue des passagers en attendant que la tranche avant s'ouvre. Je tourne la tête voir si j'aperçois pas Tony parmis les voitures qui nous entourent, il est juste derrière et me salue. Je me dirige vers lui et vois que son pickup est bien chargé. Je lui dit que j'allais lui demander un lift (je dois prendre un traversier à Campbell river pour aller chez les woofers sur quadra Island. Et campbell river est sur la route jusqu'à Vancouver ou va Tony) mais que ça a l'air complet. Il le dit que ça va le faire il doit donner tout un tas du bazar à un ami sur le quai. Ça va faire de la place. À l'avant c'est le neveu de son ex femme et sa petite copine qui vont monter ils retournent à Vancouver. Du coup il me propose l'arriere du suv. Un peu planqué pour pas qu'il se prenne d'amende. Ok Tony! Ça roule pour moi!

le monstre d'acier rend son quatre heure
Dix minutes plus tard je me retrouve encastré dans la barquette du pickup. Tony me donne un oreiller en mousse. Cool, en route pour un bon gros deux heures de lift! Ça secoue, quelques lampadaires m'eclairent de temps a autre, je regarde les miriades d'étoiles par le haillon. Et la route, qui défile sous les feux arrières du pickup.
mais qu'est-ce que je fous la!
Tony fait semblant d'etre naturel pour la pause ;)
Tony me dépose à une station essence. On se souhaite merde pour la suite.merci Msieur! Passées 2h du mat, je traîne pas et squatte un bout d'herbe le long de la Campbell. J’étends juste le matelas et le sac de couchage. Le clapotis et les étoiles c'est pas le bateau mais c'est pas mal!