mardi 30 juillet 2013

interminable

Dien bien phu, 19 juillet 2013, 6h

Réveil discret je fourre les dernières fringues dans le sac, boucle les attaches, gribouille mes deux trois adresses au Laos pour Luis qui somnole encore, lui sert la paluche et quitte la guesthouse. Je ramasse un carton dans le couloir. Ça me servira pour les pancartes, apparemment ici comme en Malaisie ça aide (dixit hitchwiki, pas une vérité universelle hein)

siouplait une 'tite ride jusqu'a hanoi?
Je m'attaque à la route pour quitter la ville et au vu des cartes aériennes c'est pas la porte à côté. Peu de rues ici du coup la ville s'étend le long de la route principale. Je grignote des gâteaux sablés petit luxe à 20000 dongs et un roll de riz soufflé fourré à une page à louer bien roborative 5000 dongs. Après plusieurs arrêts infructueux je me pose définitivement. Peu de voitures et les seules qui passent m'ignorent. Un couple à moi s'arrête et dans un bon anglais m'incite à changer ma pancarte pour Son La, à 150 km c'est déjà trop loin, il me conseille d'inscrire tuàn giáo la bourgade ou la route bifurque au sud pour s'en aller vers Hanoi. J'ai du carton et écrit  une nouvelle pancarte.

Merci a eux car peu après un camion s'arrête. Il est déjà 10h30 mais ça y'est je pars! Kai va à la destination de la pancarte et à part son prénom c'est tout ce que je saurai pendant le reste du trajet. Il répond de temps à autre au téléphone, pour le boulot sûrement. On se fait arrester par lea flics pour un controls de routine, le camion ne va pas bien vite non plus. En revanche les environs dont fabuleuses. Des falaises a pics couronnées de végétation luxuriante aux coupes variées nous surplombent. Au bout de plus de deux heures de tournicotage dans les collines qu'on atteint Tuan Giao après 70 km. La ville aussi est très étalée, par chance Kai s'arrête à l'extérieur de la ville en direction de Son La. Je le remercie chaudement, il refuse ma proposition de portrait ce qui colle en fait à mes lifts passés, je n'ai pratiquement que des portraits de personnes avec qui j'ai eu un échange. Il me quitte sans un mot et reprend la route, merci!








En chemin un voisin me fait signé de venir à l'intérieur pour boire un coup. J'accepte et rencontre sa femme et leur gamin qui en est à l'heure de la becquée. Il sent l'alcool mais me sert pourtant un verre d'eau chaude! Je partage mes gâteaux sablés et on essaye d'échanger sans parler ni l'un ni l'autre la langue de l'autre. Je quitte les lieux assez rapidement car l'heure tourne, à peine 100m plus loin l'emplacement est parfait, je sors cette fois ma pancarte pour Son La mais il y a encore moins de véhicules ici. Que des camions de chantiers ou de transport.

Et c'est un de ces derniers qui s'arrête! Incroyable, un 33T. Je monte dans le cockpit ou se trouve déjà 3types et le chauffeur. Assis au milieu de la banquette arrière (le lit du chauffeur) je rigole bien avec mes compères de voyage même si encore une fois la communication orale est quasi impossible. Puis un des gars appelle une amie qu'il me passe au téléphone. Elle me dit en anglais que l'équipe va bien à Son la et va m'aider à continuer la route.  Vraiment sympa de leur part, merci les gars. Et comme pour la ride précédente avec Kai, ils ne me font pas payer. Lors d'une pause pour remplir les réservoir d'eau du moteur qui chauffe dans les côtes, un de mes voisins remonte dans l'habitacle et me tend un bout d'écorce de cannelle, de la vraie du coin! Comme un bâton de réglisse on mâchouille ça en regardant le paysage à chaque nouveau détour de colline. Je distribue tout le paquet de sablés qui est bien apprécié. Ca me fait patienter car je n'ai en fait rien mangé d'autre de la journée.






À Son La les gars me déposent à la gare des bus, enfin aucun mots d'anglais ne le précise mais ça y ressemble. Trop impatient pour attendre et demander des renseignements je reprend la route après avoir remercié mes compagnons qui redémarrent. Et la ville est sans fin, le soleil faiblit mais j'ai peut être encore une chance de décoller pour la prochaine bourgade. La marche est longue encore une ville western ou les commerces s'alignent tous autour de l'avenue principale. J'achète des beignets et rempli ma bouteille d'eau pour 5000 dongs. Il est 17h, je suis bien claqué.

Soudain une fille travaillant à une station essence, voyant ma pancarte pour Hanoi, me réplique que le bus (ils disent tous car le mot anglais pour voiture) va bientôt passer. J'hésite et finalement j'accepte et pose mes affaires à la station et mon cul sur un banc. 6h de trajet qu'elle me dit. J'en ai ma claque de marcher pour si peu de trafic, c'est une sorte de mission impossible qui demande un temps incroyable pour faire une poignée de kilomètres et Hanoi et encore à 300 bornes. J'ai aussi réalisé que personne ne s'arrêterai pour m'embarquer si leur destination se trouvait être avant Hanoi, il faut écrire des pancartes pour la ville suivante de façon systématique. Je doute même du projet de parvenir à la capitale le lendemain, bref la tentation est grande et je cède. Le bus arrive et je grimpe à l'intérieur. 220000 dongs pour un sleeper. Certains dorment déjà sous leur couettes. Je m'allonge sur un siège bien incliné calé au fond de l'allée. J'ai bien de la place pour les jambes c'est déjà ça. 17h45, le soleil se couche doucement, je lorgne le paysage entre les deux étages de lits, apercevant maisons traditionnelles, paysans, buffles et collines splendides. Frustré de ne pas prendre le temps de traverser ces contrées, j'ai quelques regrets d'être monté dans ce bus. Mais bon la montre joue contre moi, mon avion décolle bientôt il me reste 3jours complets. J'aurai pu faire mon guerrier et continuer la route le lendemain coûte que coûte mais le le routard manque de carburant, j'ai besoin de me poser et souffler. Il n'y a pas de bon choix. Mais voyons le verre à moitié plein, il n'y a pas de mauvais choix non plus, juste de vivre la ou le voyage me mène. Le karaoké résonne a plein tube dans le bus, les écrans lcd affichant le kitsh des chansons romantiques. Je transpire tant et plus à me trouver une position pour dormir sans gêner mes voisins. Enfin endormi je rate la pause dîner et dois me contenter de mes beignets. Je pense à l'arrivée de nuit en plein Hanoi, je ne sais où, sans plan de la ville et sans plan ou dormir. J'aurai zappé l'aventure de la route jusqu'à Hanoi mais j'ai décidé d'en tenter une autre de façon pragmatique. Dormir dehors. On débarque à 2h du mat, le soleil se lève vers 5h, je ne vais pas payer un taxis qui m'emmènera de surcroit à un hôtel potentiellement cheros pour quelques heures.

Arrivé dans la ville ou quelques immeubles éclairent la nuit, je rejette tous les types qui me sautent sur le paletot en leur expliquant mon plan sous leur airs ahuris.
La journée a été longue et je n'erre pas longtemps avant d'opter pour un coin de bâtiment légèrement couvert, au cas ou la pluie se manifeste. Je cale mon sac contre moi une bretelle sous le bras et m'allonge sur mes cartons et ma housse de sac à dos. Même si je fais face a un carrefour, peu de gens trainent ici et a cette heure. Il fait bien assez chaud pour ne pas sortir d'épaisseur mais en revanche les moustiques et bébêtes sont de sortie, je me recouvre de mon kway sur les jambes et m'entoure de ma serviette sur la tête. Je trouve une position acceptable et finis par m'endormir. Bonne nuit Hanoi.

dimanche 28 juillet 2013

Sin chào Vietnam!

Dien bien phu, 18 juillet 2013 17h, en provenance de la frontière nord du Laos

Alors que le bus franchit le portail du parking de la gare, une quinzaine de type se jette sur le bus en scandant des réclames et en tendant par les fenêtres des cartes de visite de compagnies de transport.
Même tapon à la sortie, les gars me harcèle pour savoir ou je vais, si je veux un taxi-moto, un hôtel, etc. Je m'échappe de la masse envoie gentillement dans les rosiers une vieille dame qui veut à tout prix que je vienne voir sa chambre, et poursuis mon chemin. Je prend un café excellent dans une ruelle puis fait un rapide tour a la salle du cyber en face afin de récolter quelques infos sur la ville. La gérante sympa me fait pas payer mon quart d'heure de connexion alors que je lui tend 1000dong. Elle a du avoir pitié de moi où plutôt trouvé ça ridicule au vu du très vieux billet que je lui ai tendu. Car pour le moment je dépense les 150000dong qu'un voyageur m'avait filé à Bangkok alors que je lui refourgait mes ringgits malaisien. C'était bien cool de sa part. Ça me permet de patienter en attendant de trouver ou changer mes kips. De retour vers la gare des bus je demande un bon prix à tous les hôteliers. Je retombe sur la petite dame mais une autre guesthouse me propose le tarif que je souhaite 100000dong pour une chambre. Parfait! Les toilettes sont au bout du couloir et il n'y a pas de fenêtre. Mais j'ai deux lits simples pour m'étaler et même la télé!
Je pose les affaires et me douche dans la salle de bain plutôt cracra mais je m'en fiche royal, les fils électriques et les rallonges pendouillent et ont l'air plus que douteux, des auréoles vert-émeraude de moisissures recouvrent les murs, tout est crasseux poussiéreux, difficile de trouver un endroit pour poser ses affaires!

Frais et propre (enfin plus ou moins faut voir la tronche de mes sapes) je part en direction de la colline au bout de la rue principale, au sommet duquel trône une statue géante à la mémoire de la bataille contre les français en 54. Branlée monumentale qui fit reculer les français de l'Indochine pour de bon. Après avoir changé à un bon taux les kips au joailler du coin, je croise de jeunes types qui font de la break au sol, pas mauvais les gaillards. Dédicace a mon steve, je leur montre le freeze 1,2,3 mes seuls souvenirs de mes cours lapidaires, ça les fait bien marrer.





Arrivé au pied du monument, un californien engage la conversation. Il prend mon itinéraire en sens inverse. Je lui donne mon avis sur les choses à faire ou à éviter et puis on discute un bon bout. On compare la vallée à celle de Nappa en Californie et dans l'Okanagan, les monts alentours sont bien plus secs certes, mais c'est la même envergure de chaîne de petites montagnes qui borde la vallée fertile. En tout cas on est pas mal émerveillé de la beauté du paysage. Une petite dizaine de locaux débarquent sur le parvis et nous aborde d'un air bien jovial. Le californien me fait remarquer qu'on représente les deux pays qui ont le plus foutu la merde dans ce pays! Les gars nous parlent de tranchées, plus loin, qu'on peut visiter. Les gars veulent prendre une photo au pied du monument. Je leur dit ouais une photo de paix! C'est le ricain qui s'y colle et appui sur le buzzer avant de nous quitter pour aller manger.






Je tarde pas non plus à lui emboîter le pas. Le ciel couvert plonge rapidement la ville dans l'obscurité. Je salue la bande de papys et redescend dans les rues de dien bien phu. Je tombe sur un resto qui propose un menu basique que les locaux ont l'air de tous manger. Vraiment bon, je dévore en face d'une tablée de pote qui ont l'air s'enchaîner les petites bouteilles d'alcool fort. Un des type m'invite a les rejoindre. Je viens trinquer et j'essaye d'apprendre deux trois trucs en vietnamien et puis commande une petite bouteille pour ma note. Il m'incite aussi à finir leurs nombreux plats, ils en peuvent plus.
Après pas mal de shots, on décide de retourner à nos pénates, un des gars me montre comment allumer la pipe géante qu'ils fument brièvement. S'ensuit une petite tasse de thé vert et tout le monde quitte les lieux. Sacrés gars, une bande de joyeux lurons! Un vrai accueil chaleureux pour cette première journée au Vietnam!







À la guesthouse je regarde des navets américains sur les chaînes du câble, l'image hertzienne grésille mais ça me suffit pour me faire tomber dans le sommeil, je suis comme un coq en pâte.

Le lendemain, pris d'une flemingite aiguë je végète au café internet avant de me trainer jusqu'au musée de la guerre au sud de la ville. La route est longue mine de rien et il fait une chaleur incroyable. Arrivé au guichet à 10h40 la nana m'ecris sur un papelard qu'ils ferment entre 11h et 13h30. Ça fait pas mon affaire ça. Il n'y a rien a faire dans le coin. Le musée de la colline A1 ou les viets amenèrent les canons qui firent déguerpir les camemberts affiche les mêmes horaires. Je rentre d'un pas lent sous le soleil cuisant en prenant des clichés des habitants sur leur deux roues, ma nouvelle passion, parfois aussi un passe temps.








La sieste a raison de moi et indécis sur le fait de partir en stop à cette heure avancée de la journée, je reste au plumard me reposer. Remarque ça me fait pas de mal après cette cavalcade de transports de la semaine passée. Même plus la motivation de retourner au musée, je descend seulement pour payer une nuit de plus et trouver de quoi pour dîner. À peine ai-je tendu l'argent a la nana pour la chambre qu'un touriste se pointe au comptoir. Mine bronzée, barbe pas clair, cheveux en bataille et habits beige de rando, le type m'a l'air d'un bon gars. Une fraction de seconde s'écoule avant que je ne lui propose de partager ma chambre. Je double la patronne qui s'apprêtait à l'emmener visiter les lieux. Il est d'accord et l'affaire conclue on fait connaissance en retournant dans les étages. On laisse la proprio qui doit l'avoir un peu mauvaise mais bon c'est le jeu!
Comme l'américain, Luis va poursuivre son voyage au Laos et s'en vient également de Sap Ha au nord-est par une piste incroyablement mauvaise, la pire qu'il n'est jamais connu depuis qu'il voyage! On dîne ensemble au cyber café du coin pendant que la pluie s'abat sur la ville. On s'échange nos histoires et bons plans, moi sur le nord du Laos que je lui conseille fortement et lui sur Hanoi et ses déambulations dans la ville grouillante. On enchaîne sur une bière Hanoi dans un resto un peu plus loin avant de retourner au bercail et de dormir sous nos moustiquaires de princesse. Demain lever à 6h pour la route vers Hanoi 450 km de routes, dont la première moitié est toujours montagneuse.

nos lits de princesses, Luis dans son sac a viande

mercredi 24 juillet 2013

fin d'une ère ( frontiere laos vietnam Tày Trang)

Phongsaly, 17 juillet 2013, 8h30, je quitte la ville d'altitude pour redescendre au bord de la rivière nam ou et y prendre une embarcation.

Le bus pour Hat Sa nous fait traverser un pan de montagne terraformé. Les chinois ont apparemment investit la région au vu de l'écriture des panneaux de chantier. Sur une colline voisine on aperçoit même une petite ville nouvelle, certainement pour les nombreux ouvriers qui doivent travailler sur ces chantiers qui bordent la route. Conduire et opérer d'énormes camions de gravats, tracto-pelles et autres engins pour élargir la route... Oui car je n'ai vu aucun ouvrier trainer a phongsaly, ils doivent vivre en autarcie. Étrange.
Quand les terrepleins de terre orangée ne cachent pas la vue, la végétation de lierre, lianes et bambous géants remplit le panorama. Les bambous ploient tels des doigts crochus sous leur propre poids. Les plantes grimpantes recouvrent les interstices et donnent aux versants des airs de cascade végétale. D'autres fois ce sont de grands arbres longilignes au tronc apparent qui semblent pousser le couvert de la forêt comme des champignons après la pluie.
en allant a Hat Sa les camions defilent, devant moi la coiffe d'une femme Akha qui dépasse et son petit gars
Après une heure de descente j'achète mon billet pour Mouang Khoua à 4-5h en aval. 105000kips car nous sommes suffisamment nombreux (touristes et locaux) pour filer les 1,2milions de kips que chaque capitaine demande pour rentabiliser son voyage. Je fais la rencontre de Frank, un français de 32 ans qui voyagent avec ses deux fils de 8 et 10 ans, un mois pour un trajet un peu inverse au mien. ils reviennent de 3j de trekking dans les tribus akha de la région. Ils ont tous les trois beaucoup aimé l'aventure, traverser les rivières jusqu'a la poitrine, échapper aux serpents, les manger et rencontrer les cultures locales!
Et ce n'est pas leur premier voyage. Frank les trimballe à travers le monde depuis quelques années, Amérique du Sud, Mongolie en stop et à vélo avec leur mère. Aujourd'hui Frank me dit que ce serait bien qu'il contacte sa nouvelle compagne qui est restée en France pour s'occuper de ses deux nouveaux enfants, il ne l.a pas encore fait depuis leur arrivée il y a près d'une semaine!
Le bruit du moteur occupe beaucoup l'espace et on souffle un peu quand on doit accoster ne serait-ce que quelques minutes. Certains rapides sont bien sportifs mais notre capitaine gère très bien les écueils et les mouvements de l'embarcation. Puis une route nouvellement taillée à peine hors de l'eau surgit de la forêt sur notre gauche, encore un coup des chinois. Plus loin on passe une colossale construction de béton. J'interroge Frank, ce serait un nouveau barrage, il en avait vu un autre plus avancé lors de son trek. Frank me parle alors du photographe belge avec qui il a pu discuté. Ce dernier était au port ce matin. Alors que nous descendons la rivière, lui la remonte et part pour quelques jours de trek avec un guide, plus au nord. Il est venu étudier les impacts sur la vie locale et Frank me fait prendre conscience de l'enjeu. La région va être complètement changée. Certains villages vont être noyés ou déplacés de force. L'accès a la route construite le long de la rivière et jusqu'au barrage va amener son flot de civilisation et progressivement décimer les traditions des ethnies qui vivent dans cette province reculée du pays. Ils sont d'ailleurs invités par le gouvernement lao -complice et largement arrosé par les compagnies - a se déplacer d'eux même vers les routes afin de bénéficier d'un meilleur accès à la santé. La blague. Mauvaise.
Le trajet se poursuit sous le ronron bruyant du moteur au milieu de cette forêt pourtant si paisible. D'ici peu les allers et venus en pirogue cesseront surement.

le photographe belge

des petits villages ou s’arrêtent les locaux



le barrage numero 5 en construction




Mouang Khoua. Nos chemins se séparent avec frank et ses 2aventuriers, ils vont vers luang prabang. Je leur recommande les chutes de Kouang Si! De mon coté je passe la nuit a l'auberge Nam Ou, seul locataire. Je compte attraper le bus quotidien du lendemain matin et aller au Vietnam, mon 6e et dernier pays d'asie du sud est! Après avoir chargé quelques photos au seul cyber du patelin, je me fais inviter par les proprio pour partager leur dîner! Sans un mot ou presque ils me pointent la chaise et me prient de m'asseoir. Un bol de riz est déjà servi, une des deux filles me tend une paire de baguettes. Plus qu'être assis autour d'une table, j'étais attendu et je suis sur le cul! Je déguste leur soupe aux petits poissons, encore entiers, et un ragout de buffle au gingembre, de la carne au bon goût fumé. Je les remercie aussi simplement et sincèrement qu'ils m'ont invité. L'écho du cri des coqs dans la vallée vers les 3h du mat me réveille, un son fantastique voire cauchemardesque!


Nam Ou guesthouse, pas cher et super vue sur la riviere

le coiffeur












Jeudi 18 juillet, le bus d'oudom xai arrive étonnamment a l'heure ou presque, je suis le seul type à embarquer et il reste des places assises, incroyable. L'asphalte est de bonne qualité et même si on roule pas vite pour regrimper sur les crêtes, il n'y a pratiquement aucune secousse. Pas vraiment une satisfaction car même si mes cannes et mon derrière se réjouissent, ce tracé à l'investissement colossal en raison du relief montagneux et des conditions climatiques, tient son existence grâce à l'intérêt des chinois pour la rivière nam ou et les barrages qu'ils y construisent. J'ai vu de mes yeux une partie du travail titanesque accompli la veille.

La route neuve des chinois (ou vietnamiens peut être hein, ceux qui ont de la thune à investir) se fait recouvrir de temps à autre par des éboulements. Dame nature est toujours vivante et de longue coulées de boue orange recouvrent les parois. Par chance pour mon agenda les tronçons ont déjà été dégagés. Les pneus patinent quelque fois dans la boue fraiche mais on s'en sort tres bien. Je passe mes derniers kilomètres dans les montagnes de bambous estampillées Laos. Au passage d'un col, c'est la frontière du pays. Deux bâtisses aux extrémités d'un virage en épingle. Des bouses de vache jonchent le gazon du terre plein. Aucun bruit ici a part des cigales et quelques oiseaux. Le type tamponne la pile de passeport et nous voilà reparti pour quelques kilomètres de forêt duty free avant d'atteindre le poste frontière vietnamien. Dans l'enceinte de l'édifice, sur un grand panneau je vois le tarif de 45$ pour un visa affiché en gros! J'ai du en débourser 60 a Vientiane. L'équipe de l'ambassade vietnamienne de la capitale se fout bien de la gueule du monde, rha les douaniers tout puissant...

En tout cas pas de pot de vin à ce poste frontière je suis traité comme les locaux, ça fait plaisir! Passeport en main je traverse le bâtiment des douanes, me voilà au Vietnam! On se rempile une heure de trajet en descente pour atteindre dien bien phu dans une grande vallée ou les ramasseurs s'affairent dans les rizières qui la recouvrent.
un des barrage des chinois qui va changer la région et ses habitants
vers la frontière vietnamienne





Vietnam !!!!