mardi 23 juillet 2013

phongsaly, marcher, marché, apartés

Boun Tai 15juillet 2013, gare des bus 11h30

À l'heure du départ pour Phongsaly la gare est déserte. Ça sent pas très bon mais j'ai bien précisé la date hier en disant "muaaan" =demain, a la dame qui parlait un anglais approximatif. Et au dos du billet elle a bien inscrit 11h30 et j'ai aussi confirmé qu'il ne s'agissait pas de 23h30. Alors j'attend. Après une demi heure le type de la poste qui parle anglais engage la conversation et me demande ou je vais. Il regarde mon billet et me pointe la date inscrite, le 14. On est le 15. En bon voyageur tête en l'air qui ne compte plus les jours j'ai fait confiance à la bonne femme bref. L'accueil est fermé et le type me dit que je vais devoir en repayer un. Je lui explique que j'espère bien que non et que je vais essayer de tirer ça au clair avec le chauffeur. Puis la guichetière se pointe et le type l'interpelle. Il me traduit qu'il lui a dit que je devais repayer un billet car la date n'était pas bonne mais qu'elle lui a répliqué qu'elle arrangerait ça sans que je ne repaye. Ouf! Le prochain bus passe seulement vers 14h. Le postier m'incite à le rejoindre dans son bureau-maison. C'est bien urbain de sa part! En ouvrant la porte, je fais connaissance avec des membres de sa famille qui mangent une soupe aux nouilles avec quelques verres de bière. Mon hôte me sert à boire. On trinque ensemble et on discute comme on peut. J'apprend quelques mots de lao. La bière il me ressert on rediscuté puis il finit son verre d'un trait et je comprend qu'il m'invite à en faire autant. Bon je vais pas squatter la tout l'aprem non plus!
C'est alors que le type me pointe une bouteille vide et me demande si je peux payer. Je suis choqué et pour je ne sais quelle raison de ne pas m'attirer de problème alors que je ne suis pas dans le bus je dis oui et aligne les 10000 le prix d'une bière. Je lui dit que dans ces conditions je peux pas rester et reprend mes bagages pour le banc de la gare, à deux pas en face de sa cahute. De toute manière il devait vouloir que je me casse.
Sur le banc je rumine et fulmine contre moi même. Je propage encore une fois l'image du touriste porte monnaie. Une certaine forme de racisme ou les rapports humains sont guidés par l'appât du gain, ou tout du moins que rien n'est gratuit. Je me lève et retourne voir le postier et lui fait signe de venir depuis le pas de sa porte. Bien sur le mal est fait mais je lui explique quand même le fond de la la pensée que j'apprécie pas trop le coup qu'il m'a fait et qu'il serait également choqué si je l'invitait chez moi et lui demandait de payer. Ok il y a une différence de niveau de vie incomparable mais on fait pas la charité la. On est dans un rapport d'échange et de curiosité de l'autre, pas dans un restaurant! Je lui pointe mon coeur et fronce les sourcils, sans me regarder il mâchouille son cure dent et s'éloigne. Peu après il va voir les voisins qui ont vu la scène et leur touche un mot à la rigolade. Il veut sûrement pas perdre la face.
Bref le bus arrive et la sœur du postier monte avec. Elle ne me décroche pas un mot ni un regard. Bin je regrette pas mes mots pour autant. C'est ce genre de blaireau qui peux ternir l'image qu'un touriste un peu crétin ou un peu sensible peux ramener chez lui. Bon comme d'habitude en tant que touriste on n'interagit qu'avec une infime fraction de la population et parmi celle-ci il s'agit pour la plupart de commerçants travaillant dans le tourisme, l'hôtellerie ou la restauration. Mais bon ça peut donner quelques réticences à accepter les invitations des locaux, vraiment pas bon! Bref je me dis que de toute façon j'accepterai comme toujours toutes les mains tendues et que ce sera à moi de la retirer si je le sens.

La route escarpée zigzague entre les crêtes , à flanc de montagnes, des cahutes jouxtent la route. Le monde vaque à ses occupations à quelques dizaines de centimètres de notre bus. Une dame tresse des chapeaux coniques pendant que les feuilles sèchent le long de la route. Le vide bascule derrière elle et sa maison agrippée à la montagne. D'autres types font fumer je ne sais quoi, sous le porche etroit de leur maison sont alignés des gros bouts de bambous d'un mètre. J'ai lu que ça servait de récipient et peut être aussi pour aire cuire. Dans un virage serré des femmes et des hommes font leur toilette autour d'un puit, tout le monde porte un tissu autour de la taille ou de la poitrine. De grands espaces sont défrichés pour cultiver. Sur une montagne voisine je vois les fameuses rizières à étage, très raide.



Mon voisin s'étale sur mon épaule, certainement crevé des heures de voyage amassées. les secousses et les embardées n'ont pas l'air de le réveiller, tant mieux.  Il lui manque plus que le filet de bave au coin de la bouche, trop mignon.


Phongsaly,

On arrive en fin d’après midi, la tete dans les nuages, 1600m. En cette saison des pluies qui commence dans la région, la ville ne voit pas trop le soleil. Apres avoir trouve une voyageuse allemande dans l'une des quelques auberges de la ville et s’être mis d'accord en une minute pour partager sa chambre (70000 /2 ici ils font leur beurre et impossible de négocier même en basse saison), je parcours la ville a la recherche de quoi me sustenter. Je tombe sur une paillote au coin d'un étang au bas de la ville et commande un riz saute, un de plus au compteur! je décapsule une bière lao a cote d'un groupe de jeune du coin, l'un d'eux m'invite a les rejoindre, je passe un bon moment en leur compagnie puis rentre a la casbah l'estomac et le foie bien chargés!










Le lendemain j'explore la ville et grimpe sur son sommet après l’ascension un petit millier de marches. voir la ville pas vraiment sexy mais les environs sont belles, se faisant timides derrière les nuages. Je parcours ensuite les ruelles pavées ou déambulent les gamins le sourire banane, très amusés de me voir apparemment! ça fait sourire les grands mère, certaines a la trombine marquée, de jolis traits du temps qui passe, remplis d'histoires et de dur labeur. Mais je me sentirais comme dans un zoo a les prendre en photo avec mon gros apn d'1.5kg, j'ai besoin d'entrer en contact avec l'autre avant de le capter, de raconter une histoire, un échange. La ville compte aussi de nombreuses ethnies qui viennent vendre leur produits au marché ou faire leurs emplettes. Le lendemain je prend le bus pour la ville de Hat Sa a 21 km au pied de Luang prabang, une heure de descente, de la je prendrai le bateau pour rejoindre Mouang Khoua au sud.

marche de trottoir au pied de bâtiments sortis de nulle part


le thé seche
le patriotisme délavé















les sortes d'artichaut en avant aux saveurs indescriptibles


au milieu a gauche, un chien, grillé a la broche

on ferme






apartés:

Les pâtisseries du matin.
Le réveil en Asie du sud est un changement d'habitude culinaire pour nous les européens. Et c'est pas forcément une mauvaise chose. Chaque coin à ses spécialités, certaines au goût sucré. Une façon de changer de la soupe de nouille traditionnelle.
Dans le nord du laos je passe au marché prendre des pâtisseries à base de pâte de riz. Certaines sont cuites et vendues dans leur feuille de bananier.
Quelques pièces sont simplement du riz gluant recouvert de noix de coco et saupoudrées de sucre une fois  servis (dans de petits sachets plastiques).
D'autres sont fourrées avec de la pâte de tamarin, et, soit roulées dans des copeaux de noix de coco ou bien aplaties et frites. On trouves aussi des petits pavés gélatineux (toujours l'amidon du riz je pense) au couleurs flashy (colorants). La texture est tellement agréable c'est le petit plaisir du matin. Et le prix est dérisoire, 1000kips pour chacune de ces merveilles de simplicité.
Pour faire passer le tout plutot bourratif faut l'avouer, quelques fruits locaux font l'affaire. Des ramboutans, genre de litchis poilus très beau mais moins sucrés. Je leur préfère les mangosteen, des fruits a l'apparence noire, un peu plus dispendieux ,8000-10000 contre 10000-16000 le kilo, en kips hein. On l'appelle aussi la reine des fruits en asie du sud-est. C'est une coquille molle a la couleur pourpre qu'on ouvre avec un certaine technique pour ne pas briser les quartier de fruit blanc juteux et fragile caches a l'intérieur. Le gout est incomparable. De même pour les salak dont j'ai du parlé dans un autre message, plus amer et fermenté c'est aussi plus dur de les trouver. Et les petites bananes locales sont délicieuses mais je les garde pour la route ou les ptits dej a la baguette Laos, le riz est déjà assez bourratif. J'embarque le tout et je déguste mes emplettes autour d'un café lao

Le café lao.
Un léger goût de noisette et toujours servi avec du lait concentré au fond du verre, quand il est bon il est fort, plein d'arôme. C'est les français qui ont planté le café (enfin pas eux hein les locaux en fait) au siècle dernier dans la région du plateau des bolivans, au sud du Laos et ou je n'ai pas eu le temps d'aller vagabonder.
J'aime bien touiller le lait un peu au début et laisse le reste au fond du verre (assez collant comme texture) pour ma dernière lampée.

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