Un matin, fin mars 2013
5h40 "coin coin coin coin ...." la sonnerie canard de mon réveil s'élève
dans la chambre silencieuse, on est tous encore sous la couette... les corps remuent grapillants les derniers instants de sommeil profond, des pieds depassent d'un lit.
5h45
j'émerge de ma léthargie et descend de mon lit superposé par un saut de
cabri, ou plutôt d'éléphant à cette heure la. J'entrebâille la porte et a
la lumière du couloir farfouille pour trouver mes affaires dans la
pénombre. Quelques bruits de pas dans le couloir, des poignées de
portent qui grincent, l'auberge s'éveille doucement.
Je descend à la
cuisine et fais chauffer la bouilloire, je pose mon sac d’épicerie sur une table et m'enfile des tartines pendant que mon muesli gonfle, je
prépare un sandwich pour compléter les restes de la veille, mon casse
dalle pour ce midi.
6h15, la cuisine tourne à plein régime, chacun s'affaire à se préparer pour la journée de vendanges.
Je
remplis mes bouteilles d'eau, j’attrape mon sac et sort prendre l'air.
Les clopeux allument leur roulées pendant qu'a l'est un léger halo de lumière détachent les nuages d'un fond bleu marine. Tom gare le van devant la cuisine, les phares
brumisants l'humidité matinale. On charge l'utilitaire, douze de nous aux nationalites multiples, Thomas le Tcheque, Alex, Tom, Pete, Jen les anglais, Jenny l'allemande, Sam la Canadienne, Hiro le Japonais, Tucker l’Américain, Joe l’Ecossais, et Audrey et moi pour la France.
Les deux van et le break démarrent, la trentaine de cueilleurs file vers l’entrée de Blenheim.
6h45, à la station service c'est la parade de
véhicules, Tony le manager orchestrant les manœuvres pour donner les
directions vers le vignoble du jour. Tony, mâchoire carrée et fin liseré
de barbe, casquette vissée, veston jaune fluo, marcel, short
et chaussures de sécurité, un grand maori tatoué local sur les épaules
et carrossé comme un rugbyman, quoique son bide naissant laisserait
penser qu'il pratique plutôt le sport avec la télé et la binouze. La
cohorte se met en branle. Une ligne d'une vingtaine de véhicule
s'élancent sur les monts au sud de la ville. Le long du trajet, j'observe a travers les carreaux, les premiers rayons
qui lèchent un plafond nuageux molletonné. Des formes étranges prennent vie, irriguées d'un
orange éclatant. On traverse les collines
pelées sous l’œil des vaches qui finissent à peine leur nuit. Tom active le clignotant, on quitte la route principale, le convoi se
taille un chemin entre les vignes. Les véhicules de devant soulèvent un
nuage de poussière éclairé par la lumière des phares. Ça secoue un peu. La ribambelle de véhicules se gare en un grand demi tour pour former deux files indiennes, Tom tire le frein à
main et coupe le contact. Silence, le bruit d'un imperméable qui
remue, Pete ouvre la porte latérale, l'air frais s'engouffre. Je
m'extirpe de ma place exiguë. Les fumeurs rallument leur mégot.Quelques
minutes plus tard la voix de Tony retentit, on se rassemble pour écouter le plan de la journée, 7 blocs et 48tonnes à picker - cueillir -, la journée
va être longue.
On se dirige vers les premières rangées, les dispatcheurs nous envoient par paire dans les
rangées, je sors mes sécateurs, je marche avec mon compagnon du jour,
chacun d'un côté de la vigne, on arrive devant la première baie vide -
un tronçon de vigne entre deux poteaux - on pousse du pied la caisse
plastique sous les premières grappes, un coup de sécateur, je jettes un bref coup d’œil pour sectionner les potentielles parties moisies et ploum dans la caisse,
c'est parti pour la journée. À la fin de la baie on laisse la caisse au
poteau suivant, une équipe passera d'ici quelques minutes la vider dans
la remorque d'un tracteur viticole dans cette rangée ou celle d’à côté.
Puis on marche en tête de file jusqu'à la prochaine baie disponible. Et
ainsi de suite durant 2-3h, pendant que Tony vocifère dans les rangs
"allez les gars on y va!" "pas de pourri! pas de feuilles! et pas de
deuxièmes pousses!"regardez chaque grappe! Chaque grappe!" "je
regarde dans vos caisses" "vous devez cueillir plus vite maintenant!"
"marchez plus vite!" "travaillez plus vite!" Tony jongle entre ces
poèmes en fonction de l'heure de l'humeur et de la qualité du raisin, il les agrémente parfois d'un "ladies and gentlemen" mais ne se
lasse jamais de beugler, un côté camp de prisonnier assez particulier,
on se casse déjà le dos et lui nous casse les oreilles. Il est secondé
de Craig, son chef, même dégaine, blanc plus petit et plus bedonnant, il
est pendu au téléphone avec les grands patrons quand il ne passe pas
derrière nous pour nous faire la morale sur ce qu'on a oublié ou mal
cueilli.
J'ouvre une parenthèse sur ce drôle de monde, ce pays qui a
transformé son économie saisonnière avec le tourisme, des rapports
inversés ou l'européen en voyage se voit traité comme une vache a lait, son seul moyen de continuer le voyage dans un pays ou la vie et toutes
les activités sont hors de prix, certainement pas destinées aux locaux.
Une compagnie comme Mr Apple a Napier emploie une grosse centaine de
personnes à l'année et près de deux mille pendant la cueillette des
pommes. Ces boîtes comme nos contracteurs pour les vendanges n'emploient que
des étrangers car sous couvert de dire que les maoris sont feignants -
et le chômage est grand parmi eux - ils préfèrent travailler avec des
personnes qui connaissent peu leurs droits et ne reviendront pas l'année
prochaine. Des exploitants payent aussi a la rentabilité sans
couverture de salaire minimum. Ma version est un peu schématisée mais
malgré certains côtés sympa avec les patrons,
blagues et bonne
humeur, la réalité du commerce est assez cruelle. Les propriétaires et
exploitants de vignes ne peuvent pas embaucher directement des gens, ils
doivent passer par des auberges qui leur fournissent la main d'œuvre.
Ainsi les tenanciers s'assurent d'avoir des rentrées d'argent avec leur
locataires saisonniers. Et quand il n'y a pas de travail et bien on paye
quand même l'auberge. Tout une logique d'exploitation de la manne
touristique assez incroyable. Fin des errements
socio-eco-philosophiques, je replonge ma tête dans le cep.
11h, c'est le break d'un quart d'heure, la pause syndicale mais les horaires sont variables, Tony décide en fonction de l’avancement du bloc. On revient a nos vans s'allonger cinq minutes dans l'herbe rase et jaunies des canicules passées, on mange un morceau et on boit un coup de flotte avant que la voix de Tony ne nous rappelle déjà au turbin. Je retrouve mon partenaire et rebelote
jusqu'à la pause lunch d'une demi heure et même cadence l'après midi. On déménage plusieurs fois dans la journée, les
contrats englobent plusieurs propriétaire pour cueillir les différentes
catégories de raisins en fonction du taux de sucre: pinot noir,
sauvignon blanc et chardonnay, le tout à la main. Le reste est fait par les
machines, des tracteurs à vignes qui enjambent le rang, le secoue et en
aspire les grappes qui tombent en perle, comme dans pas mal de région
françaises, une technique bien plus rentable mais d'une qualité moindre, tout le pourri y passe. Le jour décline, on finit sur une parcelle en cote, ça me rappelle le bon temps dans les vignes du beaujolais, encore une fois Tony bonimente sur le nombre de rangées a faire pour nous presser. Puis
soudain c'est la fin, debriefing rapide sur la journée et on rembarque dans la van pour regagner nos pénates.
Les journées de travail durent entre 7 et 12h
sans compter le temps de transport d'1h30 aller retour parfois, et ce
7j/7. En moyenne, à 12,5$/h cash dans mon compte, pas des masses quand on sait qu'une plaque de fromage d'un
kilo entrée de gamme coûte 10$. Avec ces horaires autant dire qu'on fait
pas long feu entre les crochets au supermarché, le souper, la
préparation de la bouffe pour les lunch et ou jours à venir pour les
plus intrépides. Au retour, on discute avec les copains sur les anecdotes du
jour pendant que d'autres végètent devant le néon de la télévision, je fais
connaissance avec les nouveaux arrivants, ça tourne, une petite partie
de backgammon, je lis quelques pages ou boit un canon a l'occasion.
22h30 silence dans l'auberge, on a quasiment tous soufflé les bougies.
À demain raisin.
vendredi 12 avril 2013
jeudi 11 avril 2013
huit clos
Mercredi 13 mars a l'aube, Wellington, rosemere backpacker
Après un bis repetita sur le traversier des deux iles qui constituent le pays, on renfourche nos sacs et on marche jusqu’à la sortie de Picton, port d’entrée de l'ile du sud. On tend le pouce et peu après un autre type se poste derrière nous. Une bonne demi-heure d'attente au soleil et un type des iles Fidji nous embarque ainsi que l'autre pouceux qui s'en va rejoindre sa famille a Christchurch! A l'approche de Blenheim, je repère le nom des routes, l'auberge donne sur la départementale, ça y'est je reconnais le lieu grâce a mes impressions écran des cartes internet. On remercie notre chauffeur et on traverse prestement la route ou les voitures filent a toute vitesse, pas de limitation de vitesse le hameau est sur une perpendiculaire a la route, de l'autre cote de la ligne de chemin de fer, également en face de l'auberge, un lieu charmant. On ouvre la porte de l'auberge-resto-bar de Grovetown et on rencontre le proprio Damian, il passe en coup de vent car sa femme va accoucher, il y a de la place dans les dortoirs apparemment. On décide de se poser même si il n'y a pas de boulot assuré pour les prochains jours. On traverse les parties communes et je vois la Jenny qui matte la télé, elle vient juste d'arriver. On se salue surpris de se retrouver après si peu de communication. Je m'installe dans un dortoir de gars, deux Anglo et un Américain partagent la chambre. Audrey se retrouve avec Jenny et les jours suivants, une Canadienne et une Japonaise les rejoignent. On fait connaissance avec le monde de l'auberge, la plupart jongle entre les travaux au jour le jour que Damian leur fournit, priorité aux anciens. Jenny a la chance de cueillir du raisin pour le champagne des le lendemain. Une grande bande de français occupe aussi les lieux, mince! enfin la cuisine car sinon ces trois couples et une amie dorment dans leur van, sur le terrain a l’arrière du bâtiment. Rate pour l'immersion, ça tchatche français on se croirait dans un camping franchouillard!
Et les jours passent, les vendanges sont retardées car les vignerons attendent la pluie. Ensuite vient l'attente du soleil pour faire remonter le taux de sucre dans les raisins. Le proprio nous offre 4nuits quand une nouvelle fois la date de démarrage est repoussée.
On met a profit ce temps pour faire connaissance avec les occupants et explorer les environs, a pied ou a velo, Damian en laisse quelques uns pour les voyageurs a pied. Quelques fois on fait du covoiturage avec des copains qui ont un van, histoire de faire le plein de provisions. L'auberge est souvent bruyante entre la quarantaine de personne qui se partage les parties communes, la route et le chemin de fer sous nos fenêtres, il est parfois bon de s’évader. Mais le coin ne laisse pas des souvenirs impérissables, toute la vallée est occupée par les vignes et la plage est assez inaccessible et battue par les vents. Mais on prend le temps d’apprécier le quotidien se préparer des bons petits plats, s’échanger les conseils avec les autres, s'entrainer a faire son propre pain., boulettes de viandes, galettes de lentilles, tartes et gateaux pour fêter les anniversaires, lever le coude autour d'un biere pong pour la st-patrick.
Le temps est parfois long et les camarades ne parle que de la météo. En attendant les premières vendanges Damian fait son beurre: déjà deux semaines que l'on reste a son l'auberge. Je pourrai prendre le large avec l’éventualité qu'une autre personne prenne ma place, mais j'ai aussi besoin de ce temps pour moi, le temps pour me poser et regarder passer les nuages.
Ps: j'ai hésité à intituler cet article un peu facilement "les raisins de la colère" mais ce temps à tuer jusqu'au démarrage tardif des vendanges m'a fait un bien fou. Je ne l'ai pas mis à profit, je l'ai pris comme tel à faire des petits rien dans ma journée, m'occuper tout en laissant la place à l'instant, juste apprécier d'être la. En quelques sortes ce huit clos avec mes compères de misère - amis de vendanges - est devenu une sorte de retraite pour méditation. C'est comme si ce lieu permettait à tous les autres moi encore sur la route de me rattraper ici. Et ce lieu le permet je ne dis pas que c'est ce qui se passe. En pratique j'en fais encore trop et je ne laisse pas assez de temps à la méditation. Mais une chose est sûre je vis le présent de mes journées aussi simples soient elles.
-
Hier j'ai envoyé un mail à Jenny une allemande rencontrée à Nelson au
nord de l'île du sud, elle part aujourd'hui à blenheim pour l'auberge
grovetown ou le proprio fournit du travail à condition qu'on loge dans
son backpack, un classique en nouvelle Zélande... Certains demandent
même une caution au cas ou on partirait avant les semaines destinées à
remplir la fonction (vendanges, emballage de pommes, ...) incroyable le
nombre de garanties que le patron peut avoir dans ce pays! -
On
se réveille de bonne heure dans une auberge de fêtards qui roupille
profondément. On profite les premiers du petit dej gratos, un des bons
côtés de l'auberge. Je fourre quelques tranches de pain de mie pour
notre picnic sur le bateau à destination de l'île du sud. Je monte à
l'étage embrasser mon Mika, la visite express me frustre, je pars sans
me retourner, qui sait quand et ou on se reverra...
Hop
on est dehors nos sacs maison sur le dos, le ventre et dans les mains.
On transporte le bazar jusqu'à la navette qui nous emmène à
l'embarcadère. Le déchargement à du retard, et incroyable un train sort
de la cale! On a le temps de contempler la quantité impressionnante de
wagons qui peuvent rentrer dans notre ferry, pas moins de trente
spécifie la brochure. Ils traversent le pays, comme nous.
Salut Wellington, salut ile du nord |
On pénètre dans le dédale de langues de terres de l'ile du sud |
Après un bis repetita sur le traversier des deux iles qui constituent le pays, on renfourche nos sacs et on marche jusqu’à la sortie de Picton, port d’entrée de l'ile du sud. On tend le pouce et peu après un autre type se poste derrière nous. Une bonne demi-heure d'attente au soleil et un type des iles Fidji nous embarque ainsi que l'autre pouceux qui s'en va rejoindre sa famille a Christchurch! A l'approche de Blenheim, je repère le nom des routes, l'auberge donne sur la départementale, ça y'est je reconnais le lieu grâce a mes impressions écran des cartes internet. On remercie notre chauffeur et on traverse prestement la route ou les voitures filent a toute vitesse, pas de limitation de vitesse le hameau est sur une perpendiculaire a la route, de l'autre cote de la ligne de chemin de fer, également en face de l'auberge, un lieu charmant. On ouvre la porte de l'auberge-resto-bar de Grovetown et on rencontre le proprio Damian, il passe en coup de vent car sa femme va accoucher, il y a de la place dans les dortoirs apparemment. On décide de se poser même si il n'y a pas de boulot assuré pour les prochains jours. On traverse les parties communes et je vois la Jenny qui matte la télé, elle vient juste d'arriver. On se salue surpris de se retrouver après si peu de communication. Je m'installe dans un dortoir de gars, deux Anglo et un Américain partagent la chambre. Audrey se retrouve avec Jenny et les jours suivants, une Canadienne et une Japonaise les rejoignent. On fait connaissance avec le monde de l'auberge, la plupart jongle entre les travaux au jour le jour que Damian leur fournit, priorité aux anciens. Jenny a la chance de cueillir du raisin pour le champagne des le lendemain. Une grande bande de français occupe aussi les lieux, mince! enfin la cuisine car sinon ces trois couples et une amie dorment dans leur van, sur le terrain a l’arrière du bâtiment. Rate pour l'immersion, ça tchatche français on se croirait dans un camping franchouillard!
Et les jours passent, les vendanges sont retardées car les vignerons attendent la pluie. Ensuite vient l'attente du soleil pour faire remonter le taux de sucre dans les raisins. Le proprio nous offre 4nuits quand une nouvelle fois la date de démarrage est repoussée.
On met a profit ce temps pour faire connaissance avec les occupants et explorer les environs, a pied ou a velo, Damian en laisse quelques uns pour les voyageurs a pied. Quelques fois on fait du covoiturage avec des copains qui ont un van, histoire de faire le plein de provisions. L'auberge est souvent bruyante entre la quarantaine de personne qui se partage les parties communes, la route et le chemin de fer sous nos fenêtres, il est parfois bon de s’évader. Mais le coin ne laisse pas des souvenirs impérissables, toute la vallée est occupée par les vignes et la plage est assez inaccessible et battue par les vents. Mais on prend le temps d’apprécier le quotidien se préparer des bons petits plats, s’échanger les conseils avec les autres, s'entrainer a faire son propre pain., boulettes de viandes, galettes de lentilles, tartes et gateaux pour fêter les anniversaires, lever le coude autour d'un biere pong pour la st-patrick.
notre palace, au fond a gauche la cuisine et au dessus nos chambres |
les grappes attendent et nous aussi |
la rivière wairau |
le voile qui laisse ce faumeux taux de sucre stagner |
magnifique plage de boue, une sortie de toute beauté, une vue imprenable |
petite balade a 20 min a pied histoire de bouquiner dans l'herbe loin du bruit de l'auberge, des voitures et des trains |
une escapade pour faire trempette, je tente le coup a vélo jusqu’à l'embouchure de la riviere Wairau |
au loin l’Amérique du sud |
l'eau est fraiche, très fraiche |
un drole de crane trouve sur les galets, des idees? |
les cuves a tracteurs viticole sur les starting blocs |
le raisin fait le plein de sucre pour le marathon des vendanges |
Pour nous faire patienter, Damian nous prete un van pour aller faire les degustations de vins |
dégustation dans une brasserie locale, MOA |
cocorico, une bouteille de cahors en bas a gauche |
a la votre, hips! |
le soleil revient et les vendanges commencent demain! |
anniversaire de Katia, une des française, basque pardon |
recette familiale, la bonne vieille tarte poireaux oignons |
Le temps est parfois long et les camarades ne parle que de la météo. En attendant les premières vendanges Damian fait son beurre: déjà deux semaines que l'on reste a son l'auberge. Je pourrai prendre le large avec l’éventualité qu'une autre personne prenne ma place, mais j'ai aussi besoin de ce temps pour moi, le temps pour me poser et regarder passer les nuages.
Ps: j'ai hésité à intituler cet article un peu facilement "les raisins de la colère" mais ce temps à tuer jusqu'au démarrage tardif des vendanges m'a fait un bien fou. Je ne l'ai pas mis à profit, je l'ai pris comme tel à faire des petits rien dans ma journée, m'occuper tout en laissant la place à l'instant, juste apprécier d'être la. En quelques sortes ce huit clos avec mes compères de misère - amis de vendanges - est devenu une sorte de retraite pour méditation. C'est comme si ce lieu permettait à tous les autres moi encore sur la route de me rattraper ici. Et ce lieu le permet je ne dis pas que c'est ce qui se passe. En pratique j'en fais encore trop et je ne laisse pas assez de temps à la méditation. Mais une chose est sûre je vis le présent de mes journées aussi simples soient elles.
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