lundi 17 septembre 2012

The inside passage 2, la cage aux oiseaux

Mercredi 12 septembre.

Je me réveille dans la tente du capitaine Nemo. On l'aurait trempé dans l'eau qu'on n'aurait pas vu de différence. Petit déj au gruau, je remballe sous l'oeil lointain de quelques touristes photographiant les lieux. J'ai campé sur un terrain en vente, seuls une vieille cheminée et son conduit en pierre, vestiges du siècle passé, se dressent dans le champ d'a côté. Il pleut toujours et le plafond nuageux ne dépasse pas les 200m. Autant dire que ca me fait de la peine de ranger ma tente dans ces conditions. Sac sur le dos, dégaine de campeur routard, mon bonnet noir nouvelle Zélande trouvé dans une auberge, je déboule dans l'artère principale, main street. Et la c'est le choc.

les oiseaux
De l'écoulement du ruisseau et du ronron du moulin hydroelectrique de mon spot de la nuit passée je passe au bruit d'une fourmilliere de touristes! Partout les trottoirs en bois sont encombrés. Je marche sur la rue et je suis mort de rire, le contraste est complètement hallucinant, les magasins sont uniquement destinés aux oiseaux sortis de leur cage. Un guide fait une vague presentation de l'histoire de la ville a une poignee de touristes, des cars aux chauffeurs microphonés sillonnent la ville. La fin de saison approche, le fameux Chilkoot trail (l'ancienne voie des prospecteurs pour passer le col et arriver aux lacs, 10j de rando) est fermé. Et de l'esprit des premiers pionniers, il ne reste plus grand chose dans cette exhuberance de tourisme... Des prix délirants, bijoutiers, boutiques de luxe, ... le vrai visage de Skagway se montre après 20h parait-il, quand les touristes retournent dans leurs cabines et où les bars sont justes remplis des locaux. J'ai pas eu l'occasion de tester hier, trop crevé et affamé mais peut être une prochaine fois...

Je continue mon trajet. retour au port ou je prend mon billet et réalise qu'il faut aussi recaler la montre, Alaska Time, une heure de moins! J'ai quelques heures avant d'embarquer. Avec gentillesse ils me gardent mon gros sac. Le temps d'aller réajuster mes provisions pour manger sur le bateau et ptet manger un bout en ville, au chaud.

Je tombe dans une arnaque sans nom et finit par manger une mini soupe et petit paquet de chips pour 10$, la gérante ne veut pas m'en remettre un peu plus. Je me suis réchauffé les pieds mais je plie bagages. Je sais pas si tous les commerces sont comme ça, mais on sent que malgré le prix d'importation (hé oui c'est quand même un coin reculé, je suis venu par la seule route, après c'est la voie maritime pour des jours ou l'avion) les locaux doivent se frotter les mains sur les marges substantielles qu'ils génèrent.

sans oublier le bastion d'une certaine politicienne très cultivée
Je fais quelques emplettes et en route pour le inside passage! Jembarque à bord d'un gros bateau de la marine d'Alaska, le Malaspina. 6 etages! Mais c'est encore qu'un jouet à côté des cruisers qui atteignent les 13-14 niveaux.

Ce ferry fait la liaison avec Juneau, petite ville mais capitale de la province quand meme ou j'arrive ce soir à 23h. Première étape de mon trip dans le passage.


Les nuages se lèvent timidement et un petit arc en ciel nous nargue du coin de l'oeil. Je croise deux suisses (decidement ils ont la cote dans le coin!) qui font un tour du monde, aussi à dix mois de voyage, comme les français partis d'ushuaia, courte discussion ils disparaissent a Haines, ou le ferry marque l'arrêt. J'entrevois quand même un orque remonter respirer, dans la baie! Whaou! la brume se lève et s’agglutine sur les monts qui nous bordent, le décor est impressionnant...

si! si! le petit triangle noir, c'est bien un orque (cliquez pour voir le triangle rectangle en plus grand!)


le tsnunami de nuages
tout la haut la haut il fait beau, j'en suis sur!



Peu apres etre sortis de la baie de Haines, le temps de gâte à nouveau et le vent souffle sur le pont. Dur dur le climat de la cote nord du pacifique. La luminosité décline très vite avec ce plafond nuageux, c'est pas ce soir que je vais pouvoir rester a flâner dehors! Je profite malgré tout du confort du bateau, douches, projection de film, plein de sièges ou j'étale mon bazar, je fais sécher ma tente, et casse la croûte en lisant les aventures de mike horn dans le froid du cercle polaire.

On arrive de nuit à Juneau. La pluie à cessé et je demande à un type du port ou se trouve le centre ville, il me prend par l'épaule et me pointe la pancarte: downtown 12miles, près de 20km! Le port des ferry de la compagnie n'est pas du tout la ou je pensais! Damned! Il est tard et j'hésite à faire du stop pour profiter d'une ville sous ce temps de cochon, seulement quelques heures et mon periple reprend ici meme a 17h le lendemain, direction prince ruppert pour 30h sur le bateau!

Je me cherche alors un endroit pour la nuit, pas évident je prend la seule route qui longe la côté, d'un côté la falaise de l'autre l'eau à quelques mètres. Un peu plus loin quelques habitations, je commence à faiblir, je vois un terre plein en contrebas, le parking bis de maisons sans doute mais vu l'heure je monte la tente. Un pickup passe devant moi et se gare plus loin. Je vais voir le propriétaire avec ma frontale et lui explique ma situation. Sûrement un peu déboussolé de voir un extraterrestre comme moi ici il me dit un "ok". Merci! Après un Chili en boîte vite fait sur le gaz: dodo.

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