mercredi 5 juin 2013

Saunapour


Jeudi 24mai 2013, Singapour 

L'avion atterrit après avoir traversé un labyrinthe de couches nuageuses aux textures et dimensions incroyables, épique. Un piège a lumière.  Je fais une croix sur le soleil, j'arrive au début de la saison des pluies et me dit qu'au travers de ces colosses dépassant les 10km d'altitude (plus haut que l'avion), veritables montagnes nepalaises en suspension, le soleil arrivera difficilement a se frayer un chemin jusqu'a la terre.

Je prend mes affaires laisse passer le gros du flux de passager et passe la porte de l'appareil. Je me le prend en pleine face. Le mur.
32 degrés gorgés d'humidité. Mon t-shirt se colle instantanément à ma peau. Sorti de la rampe d'accès en accordéon, la clim réduit l'effet. C'est une fois dans les souterrains de l'aéroport attendant mon bus que je mesure la chaleur locale, j'ai l'impression de revivre la canicule de 2003 quand j'étais à benicasim en Espagne, l'humidité en plus. En tout cas finit le pelage de miche, je suis bien content de retrouver l'été, bienvenu en Asie!

Le bus sort du terminal et je vois enfin la lumiere du jour, et le soleil est de retour, ca alors! Après une galère pas possible, j'arrive finalement jusque chez mon amie Amy, je gravis la côte jusqu'à sa barre d'immeuble les anciens logements des familles de la police singapourienne. la rue à flanc de colline est accotée à une jungle d'un vert intense. La côte est assez faible mais je ressens le poumon vert battre à côté de moi, l'humidité me submerge et je redouble de transpiration. Première fois que je "sens" la forêt, troublant.

Sa porte et ouverte elle est la dans le canap à pianoter sur sa tablette, 4 ou 5 ans qu'on ne s'était pas revu, Singapour c'est pas la porte a côté! On s'est rencontré en Afrique alors qu'elle faisait son tour du monde, en deux ans. Puis on s'est recroisé à son passage en France, elle restait chez benoît mon compère qui était du voyage en Afrique. Bref c'est dingue! On se prend dans les bras elle me demande si je sens mauvais en rigolant, ça lui manque! Bien vu! Je pose mes affaires, Amy me dit de faire comme à la maison, elle va s'occuper de deux trois affaires pour le resto italien qu'elle a en plus de son job de vendeuse chez mcclaren. Après ces voyages extrêmes elle s'est perdu dans le boulot mais son instinct l'a remis sur les rails de la liberté, elle a démissionné la semaine passée et part dans un mois au Tibet pour trois semaines! Une fois que la graine et semée difficile d'enlever toutes les racines...

On part ensuite au resto de son mec, italiens, oui le resto et lui aussi, Lukasz, seulement né en Pologne, un accent italien comme on l'aime. c'est lui qui nous invite, et quel dîner! On est en terrasse avec vue sur les lumières de la ville. La pizzeria chic donne sur un canal avec en fond le spectacle de lasers depuis marina bay, autant la rue aurait des airs vénitiens, autant l'autre rive à des allures surréalistes, dignes de science fiction.
Après avoir fermé boutique, ils memmenent boire un verre du côté de Clark quay un quartier qui ne dort pas, on passe un pont piétonnier ou les jeunes peuvent sortir de l'alcool, ça piaille et ça roucoule, on arrive ensuite dans un faux carrefour piétonnier, les immeubles ne sont que façades de déco au premier étage et l'ensemble est sous une verrière, des trompes géantes ventilent l'espace, rien que des bars et clubs, au milieu de la place une scène ou les artistes remballent leur matériel, les jeunes sont sur leur 31, quelques ladyboy font le tapin au milieu de la foule ou toutes les ethnies asiatiques se mélangent, plus loin des catapultes permettent de faire du saut à l'élastique entre amis, la fourmilière grouille de vie... Un petit côté artificiel disneyland avec ces faux murs et les bars à outrance regroupés en masse comme pour canaliser le flot de la jeunesse singapourienne dans cet unique quartier. D'un autre côté Amy m'explique que Singapour est une ville très sûre, les filles peuvent s'habiller comme elles veulent sans subir de remarques et peuvent rentrer à n'importe quelle heure de la nuit.

U



















































Je passe les jours suivants, tantôt seul, tantôt avec Amy et son copain, tantôt avec Anne une amie d'amie qui effectue un reportage sur les nomades des mers en Asie du sud est, une aventurière passionnante. J'explore les centre commerciaux pour faire mes béats, envoyer mon attirail du campeur à Montréal, refaire mes lunettes pour pas cher, trouver un guide de voyage, ... J'ai du coup une vision assez particulière de la ville-état. Elle m'apparaît comme un supermarché géant ou les employés sont aussi les consommateurs. Quasiment pas d'espace vert en centre ville mais certainement qu'avec les transports certains parcs sont accessibles. À l'heure du repas je me perds dans l'abondance de boui boui qui garnissent les centre commerciaux. Des déclinaisons sans fin autour du riz, nouilles, soupes aux influences chinoises de diverses régions. Je me régale et même si les portions sont assez minces les prix sont bas. Amy me fait découvrir le durian, le roi des fruits, et ça sent pas très bon mais c'est plutôt bon!
Le dimanche j'ai droit à une pluie torrentielle le temps de quelques heures, des sceaux d'eau tombent littéralement du ciel. J'évite de justesse la douche. Puis les nuages partent et le ciel se dégage pour laisser apparaître le soleil qui se couche.
Je quitte Amy et Lukasz mercredi matin, mon bus m'attend pour Melacca, une ville sur la côte ouest malaisienne à 250km au nord. 5jours chez eux, ils m'ont chouchouté et invité partout. On se dit à la prochaine ici ou a Montréal en sachant que ça ne sera pas forcément évident, merci Amy! Ps 100e message du blog levez le coude à ma santé!

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