quelque part en Thailande

8 juin 2013 au nord de Bangkok, dans la campagne thaïlandaise

J'entends Saw qui dit mon nom, presque 7h, je me leve de ma paillasse et déverrouille le cadenas de la remise ou j'ai dormi comme un bébé. Yam vient prendre le café et me dit d'aller dans son bureau pour prévenir ma copine à Bangkok de mon arrivée. Je galère un peu avec l'ordi en thaï et en sortant de la pièce studio, tout un tas de travailleurs s'est rassemblé autour de l'épicerie ou j'ai passé la nuit, chacun vient chercher son lunch et ses cigarettes, sa boisson énergétique Shark, pour la journée sans doute. Certains sont deja a l'arrière de pickups qui démarrent. Saw s'occupe de tenir la caisse scrupuleusement, elle note les transactions dans ce qui semble être le cahier de comptes. Sûrement l'épicerie de la compagnie de télécommunication. Yam me fait signe d'embarquer, après les plantations de caoutchouc il va me montrer son autre job. 
Je comprend vite, on déboule sur un champ de panneaux solaire en pleine construction. La société privée Parabolic pour laquelle Yam est aussi manager projette de boucler la construction du parc solaire d'ici 18mois, 90Mw seront produits par la surface totale. On rentre dans le parc, Yam sort la vignette officielle sur le tableau de bord. Les structures sont à différentes étapes selon l'emplacement, excavation profonde des tranchées pour évacuer les seaux d'eau qui peuvent tomber pendant la mousson, forage des trous pour couler les poteaux, au milieu une mini cimenterie remplit les toupies. Certains soudent, posent du fer à béton ou attachent les supports des panneaux sur les pilonnes de bétons qui dépassent d'un mètre du sol. Les équipes sont dispersées sur une étendue à perte de vue. Il est à peine 9h et le soleil cogne déjà, pas un mètre carré d'ombre sur des dizaines d'hectares. Les hommes et femmes se protègent avec de grands chapeaux de paille, des capes qui leur couvrent la nuque, certains ont des masques comme les catcheurs mexicains, deux trous pour les yeux et un triangle ouvert pour respirer au niveau du nez. On s'embourbe dans une ornière sur la piste de terre, formée par les camions et les dernières averses. Des gars viennent nous remorquer hors du trou, on atteint enfin l'équipe que Yam venait voir. Ils ont un problème avec la pompe à eau. Yam leur file un coup de main en leur montrant comment remplir le tuyau immergé, peut être pour en vider l'air et amorcer l'aspiration. Après quelques sceaux c'est parti l'eau de la fosse -où certains câbles étaient sous l'eau- se vide et se déverse dans une tranchée de drainage en bordure de la parcelle.

On revient ensuite au bureau ou Yam fait le point avec sa copine et un collègue sur les comptes. Je demande alors a Saw de me montrer ou on se trouve sur la carte du pays. Je découvre qu'on se situe dans la campagne de Takhli au sud de Nakhon Sawan, a 3h au nord de Bangkok! Sans carte et pas non plus très pressé de partir je passe la journée au campement déserté, seules quelques femmes restent pour préparer du matériel de chantier. J’étudie mon environnement et je comprend alors que les ouvriers vivent tous ici, ils dorment dans les baraques de tôles, plusieurs rangées ici et la. La vie dure, infernale avec cette météo dans le haut du thermomètre.

je monte enfin la marienkirsche carte postale a decouper que je trimballait depuis un an

seance dessin avec les gamins

Le soir, alors que les gars sont rentrés du turbin, certains se rassemblent en cercle, je me rapproche et découvre au milieu deux grands coqs qui combattent tel des boxeurs thaïlandais. Coups de pattes coups de bec c'est assez violent. ils les separent quand il se collent, les remettent dans le cercle de combat. Ils arrêtent enfin le match quand les deux poulets sont cou à cou et n'en peuvent plus physiquement.Je dine avec mes hotes, plats typiquement thai, une pate pimentee de crevettes qu'on attrape avec des feves decortiquees, un curry jaune de poisson avec tomates vertes et gros pois, du boeuf en morceau revenu dans son jus et quelques herbes (mysterieux, mais ca goutait aussi le fromage, et pas le moisi hein!), du riz bien entendu, des oeufs au plat. Et on se ressert, merci les amis!