jeudi 6 juin 2013

Terimah kasih banja banja (Malaisie en stop)

1er juin 2013, Melacca, Malaisie

Le réveil sonne, l'heure à sonné. c'est avec un peu d'appréhension que je vais aujourd'hui prendre la route, pour ma premiere fois en Asie et pour une fois sans carte. Je vais devoir me fier au gens pour me frayer un chemin dans ce dédale de voies secondaires et banlieues qui cernent melacca. Un pas de plus pour moi qui ne demande jamais rien. Ma destination est pula kapas, une île aux plages de sable blanc a moins d'une demi heure en bateau de Marang au nord est, c'est Soon un vendeur de livre d'occasion qui m'en a parlé. Peu cher et pas trop touristique il y a vécu un an, je vais aller voir ce que ça donne. Je passe au resto malais végétarien du coin et demande un nasi lemak- riz légumes et sauce- à emporter en plus de mon petit dej. Derniers préparatifs, je sors à 9h30 de l'auberge, la chaleur est déjà écrasante, j'achète mes 3litres d'eau et commence à marcher en direction d'une artère principale. En passant je récupère deux emballages en carton pour mes pancartes chez un magasin chinois. "Hiway" pas assez de place pour toutes les lettres mais ça devrait suffire. Je suis les conseils d'un autostoppeur que connaît Anne la reporter des nomades des mers (cf. message sur Singapour) et qui bouge beaucoup dans le coin.
Et ça marche! Zihad et sa famille me demande si je veux qu'il m'emmène à la gare des bus. Non merci mais me rapprocher de l'autoroute sera parfait. Lui et sa femme on passé 4 ans en nouvelle Zélande à faire de la recherche sur la réutilisation du lactose pour créer du bioethanol! De retour au pays il ont un contrat de 7ans avec le gouvernement pour rembourser l'investissement de leur bourse d'études à l'étranger. Merci a la petite famille, bonne continuation.


Helen et Mélissa deux jeunes gentilles comme tout habitent à durian tungal! Elles veulent m'ajouter sur Facebook. Je marche ensuite jusqu'à un meilleur spot, les 33 degrés humides à la plombe me font tremper le tshirt comme jamais, je dégouline et décapsule régulièrement ma gourde pour pas m'assecher ni pisser fluo.
Chua à une plantation de durian, la premiere récolte de mars est passée il en aura de nouveau en juillet, la haute saison du durian. il hallucine quand je lui dit qu'ils se vendent en ce moment jusqu'à 28$ le kilo à Singapour, lui le vend à 3ringgits soit 1,7$ sing! Il me dit prend à droite pour kuantan sinon tu retombes à melacca et ça correspond plus ou moins à l'idée que je m'étais faite du trajet.






Ibrahim fais un tour complet pour me ramasser. Sa femme lui a dit que je n'arriverai jamais à kuantan par cette route. Avant d'aller au mariage du neveu de sa femme, Ibrahim m'emmène à un meilleur axe plus emprunté, en père poule il m'indique sur un bout de ma pancarte "Kuantan" les directions à suivre. Et ça sera pas de trop car après un certain temps je commence à comprendre que cette ville sur ma pancarte est assez improbable: je vois des conducteurs agiter le doigt en direction de l'autoroute de Kuala Lumpur (la voix rapide pour y aller mais je veux éviter les grosses villes), un gars marche à ma rencontre pour m'indiquer un arrêt de bus non loin d'ici. Une famille s'arrête pour me recommander un bus depuis melacca, ok j'ai compris, j'inscris finalement "Kuala pilah" le deuxième embranchement sur l'espace libre de mon carton. Entre temps jai de francs sourires de nombreux types a moto, alors que quelques uns froncent les sourcils et me geulent en gros de rentrer chez moi, un passe et me donne carrément le doigt! Jai aussi droit à l'opposé complet quand un gars de mon age fais demi tour a scooter pour me donner un joli sac avec un petit muffin et un gateau au chocolat, "pour ton voyage" avec un grand sourire, je n'insiste pas a refuser devant tant de generosité et le remercie sincerement. Je le regarde seloigner apres quil m'ai souhaité bonne chance en me regardant dans les yeux, il le pensait vraiment.
Finalement 5min après avoir changer de pancarte pour une ville plus proche, Tin, technicien électrique s'arrête! Il va à Tampin, l'embranchement d'avant. J'envoie le sac dans son fourgon et monte à l'avant. Merci!


David mécanicien à son compte ne voit pas beaucoup de types dans mon genre par ici, en même temps j'ai pas pris le plus simple, c'est pas l'intérêt du voyage. Il me déconseille de suivre les indications d'Ibrahim. Il connaît bien cette route et peu de gens l'empruntent. Tel un père protecteur il m'explique et me réexplique la route à suivre. Je suis ses conseils et continue en levant le pouce vers gemas.


Kamil, discret curieux et attentif va à segemat parfait encore plus proche de kuantan! Il a laissé sa femme et son fils a la plage sur la cote ouest, c'est les vacances pour les gamins. En lui demandant ce qu'il fait comme boulot j'apprend qu'il dirige la police de segemat, 400 personnes sous sa responsabilité. Il a travaillé comme chef d'équipe pour les nations unis en Angola en 97 et au Timor oriental dix ans plus tard. On parle de tolérance et il me répond que les communautés malaises chinoises et indiennes vivent en paix, ensemble. Les crimes qu'il a géré relève du vol de sac à l'arraché par des gangs à moto. Un peu de drogue mais rien de mafia violente comme dans d'autres pays. Finalement il me propose de passer la nuit chez lui, c'est oui! Il m'invite a boire un thé glacé et des mini club sandwich dans un resto du coin, merci. Arrivés dans son énorme baraque de fonction, je squatte la chambre avec salle de bain de son fils. Le petit dernier de 11 ans, il est en ce moment à la plage avec sa mère, c'est les vacances! On fait ensuite un tour dans une plantation d'huile de palme, à une dizaine de kilomètre. Hop deux singes traversent prestement la route! Le gouvernement donne des terres aux agriculteurs qui deviennent propriétaires au bout de 20ans. Ils ne peuvent les vendre sinon les redonner a l'état. Les plantations sont partout et nous arrivons dans un district ou vivent les travailleurs, une école, beaucoup de cases, structures en bois et toles ondulees, certaines aménagées en dur, maisons modernes sur un etage avec des murs jusqu'au sol. Les couleurs vives, jaune, violet, rouge, des maisons contrastent avec le vert profond des palmeraies. Les jeunes patrouillent en vespa et mobylettes, outil essentiel pour se rendre dans les plantations m'explique kamil, même si le prix moyen est de 4000rm, 1100$ us! Alors ils font des prêts à la banque en attendant que le fruit de leur labeur rembourse les frais.
Sur le retour Kamil veut me faire découvrir les fruits locaux que je n'ai pas encore goûté, on passe chez l'épicier prendre un guava, sorte de pomme poire très très ferme et un peu acide, une papaye et des queen fruits les mangoustines, dans la famille des litchis. Plus loin kamil se gare pour aller faire un tour au marché de nuit. Le soleil embrase les lacérations du voil nuageux qui couvrent l'horizon. Une image forte alors que l'on se font dans la foule et les stands aux mets tous plus appétissants les uns que les autres. Ce n'est pas vraiment la saison mais kamil ajoute tout de même des ramboutans au panier, les litchis chevelus! J'essaie de croquer rapidement ces instants magiques alors que kamil fait les achats. On me regarde un peu avec un sourire. On prend des brochettes, satay, avec la fameuse sauce aux cacahuètes rôties Kuahkachang.
Retour chez kamil pour la dégustation de fruits et les brochettes, un grand plaisir de remanger de la verdure après tous ces plats de riz nouilles et soupes des jours passés. Je m'endors dans la chaleur de la chambre, ventilateur au maximum, et les bébêtes qui me piquent de partout. Ma première journée en stop en Asie, ça y'est je suis défloré et toujours aussi amoureux de la route, je repense à tous les gens qui m'ont porté ici, la, merci.


Dimanche 2juin
Réveil difficile à 6h15, l'envie de gratter les myriades de piqûres sur mes coudes et mes chevilles, ça chauffe mais ça passe en me levant. Kamil à fini sa prière du matin, je bois le café qu'il m'a servit accompagné de quelques fruits. Il me les a d'ailleurs tous mis dans un sac pour le voyage.
Achichi, son chauffeur vient nous chercher avec sa voiture de fonction. Kamil à décidé d'aller au mariage d'un ami à côté de Kuantan! Peut être un peu aussi car c'est la bas que je vais.
"Living together for a better tomorrow" résonne le jingle de la radio, on file à 120 entre les palmeraies. Pause petit dej dans une cafet de bord de route ou je teste l'oiseau local le quail, très fin. mon hote s'enquiert auprès des serveurs comment se rendre jusqu'à kapas. Afifi pousse même la berline jusqu'à kemaman. J'en demandais pas tant. Bref j'ai pas le choix c'est une gentillesse infinie. On se quitte en se souhaitant de bonnes choses pour la suite, il aimait feuilleter mes carnets de voyage alors je lui demande de choisir un dessin, la mer depuis shelter bay à blenheim, nouvelle zelande! Salut les gars, merci pour tout.




Une bonne marche d'une heure et demi pour me rendre de l'autre côté de kemaman, Rob me demande combien je veux pour aller à dungun. Je lui explique le principe du stop et il me dit d'embarquer, il me dépose plus loin avant de tourner pour aller au boulot. Il me dit qu'il va contacter un de ses amis qui pourrait m'embarquer plus loin. Merci rob!
Pas le temps de voir son amis, trois amis qui vont à la pêche à dungun s'arrêtent! Seul le chauffeur parle anglais, je sors tous mon vocabulaire d'autostoppeur malaysien, on rigole bien.



Amir, 19ans et son ami peuvent me déposer à la jetée de marang mais ils doivent d'abord passer à un village chercher un ami. Ils ne parlent pas très bien anglais et je commence à me poser des questions quand ils font demi tour et m'expliquent comme ils peuvent que le village est en arrière. Je reste attentif, car on roule un sacré moment, on rentre dans des petites routes. Puis ma tension retombe quand on arrive chez une famille, toute à la terrasse de leur maison, à l'ombre. Amir récupère un de ses amis qui vit la. On refait tout le trajet et ils me déposent pile devant le quai, même si je leur dit que c'est pas la peine de faire un crochet pour moi.
Avant de se quitter, Amir pointe alors le réservoir et me lance discrètement un "payer". Je lui dit non et m'excuse pour le malentendu. J'ai pas été assez explicite sur le fait que j'avais pas d'argent pour le trajet. Il tente et c'est de bonne guerre, je reste un peu gêné et agite la main alors qu'ils repartent. Merci les gars!


J'embarque une demi heure plus tard pour pula kapas par le dernier bateau. Seul client à bord je m'assoit à côté du pilote et son apprenti qui prend la barre en mer, le petit coin de paradis grossit à vu d'oeil. De hauts nuages se cachent à l'horizon sur le continent, mais devant nous c'est le ciel bleu! Je salue les pilotes qui s'éloignent à peine débarqué. J'y suis! Merci beaucoup à tous ceux qui m'ont permis d'arriver la, l'intitulé...

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