Carte postale

Dimanche 2 juin 2012. 17h île de Kapas sur la cote est de la Malaisie

Je saute du bateau pour atteindre la jetée, regroupe mes affaires et salue les pilotes qui s'éloignent déjà. Je me retourne et marche sous l'embarcadère couvert. Devant moi s'etire une longue bande de végétation au vert profond. À ses pieds la plage de sable blanc et autour de moi l'eau transparente turquoise des lagons. Seul le son des vagues qui s'échouent occupe le calme ambiant. Quelques barques aux couleurs vives se laissent bercer au rythme de l'eau. Je suis bel et bien rentré dans cette affiche publicitaire, celle qui nous nargue depuis le mur d'en face alors qu'on attend sa navette pour aller travailler, couvert de nos épaisseurs hivernales. C'est une drôle d'impression, comme de pénétrer une zone interdite!

Je vais au sud de lile à 5 minutes a pied, il y a un dortoir a 30rm au captain long house me dit le prospectus récupéré au port de Marang. J'enlève mes pompes et foule le sable chaud, c'est toujours aussi génial!
Je rencontre Epi et Faris, deux frères qui tiennent la bâtisse sur pilotis, cachée sous les cocotiers et autres arbres tropicaux. Je fais connaissance avec les voyageurs qui logent ici, un français, deux belges, un allemand-italien, une américaine, une suédoise et une norvégienne.

"la malaisie ca vous gagne"

Pour 4 jours le temps s'arrête, seul le bruit de quelques barques à moteur nous rappelle la civilisation. Des panneaux solaires alimentent la petite île de moins de deux kilomètres de long, seulement habitée sur la cote ouest. L'air est plus frais que sur le continent, l'eau est chaude de jour comme de nuit. On s'y baigne à toute heure. Des poissons de toutes les couleurs parcourent les coraux à quelques brasses du rivage, c'est un grand moment de voir ce spectacle pour la première fois. À la nuit tombée on regarde les éclairs dans les nuages du continent pendant qu'au dessus de nous brille la voie lactée. On s'échange nos histoires en Asie du sud est autour des différents plats des paillotes, sauces au gingembre, curry, coco, nouilles sautées, riz frit, jus de mangue et pancakes à la banane, les pieds dans le sable et des feuilles de cocotier en guise de toit. On prend le temps de savourer car l'attente est longue, des fois deux heures, un seul chef par resto pour rassasier tous les estomacs de vacanciers, mais ça ne fait rien l'environnement nous nourrit presque à lui seul. Le soir on sort les matelas sur la terasse couverte avec vue sur la mer, bravant les moustiques mais tellement heureux de se reveiller avec le bruit des vagues. Tout est simple, tranquille. On part effectuer un mini trek dans la jungle pour atteindre une crique de cailloux et rochers découpés, l'eau cristalline nous permet d'admirer les fonds marins avec masque et tubas, du bonheur pour les mirettes, tellement de formes et motifs sur les coraux, c'est riche. Le paradis à un prix aussi maigre soit il, un peu plus cher que sur le continent certes, mais aussi celui du temps qui passe. La route est encore longue jusqu'à Hanoi et je quitte ce coin hors du temps le mercredi 5juin, déjà nostalgique sur le bateau qui s'éloigne de la rive.