melacca, selamat datang

Mercredi 29 mai 2013, 8h, Singapour 

Je rate mon bus pour la Malaisie a 2minutes près, je le vois s'éloigner du quai d'embarquement. Pas forcément en avance et pris par une furieuse envie d'aller me soulager après mes nouilles au piment de la veille, j'ai manqué le départ de 8h. La nana de la cahute me dit que c'est le seul bus de la journée elle me conseille de prendre un taxi fissa et de rattraper le bus -dont elle me donne le code- aux douanes. Mission impossible mais je fais confiance à la dame, je trouve un taxi et atteint la frontière, et en sortant de la douane singapourienne reconnaît mon bus sur le quai vers la douane malaisienne!

J'embarque.
Des palmeraies qui se fondent plus ou moins parmis les arbres locaux defilent le long du plat pays.
Les canalisations en forme de v pour guider les pluies des moussons bordent la route.
On fait un arrêt au resto route, mini food-court.
Je prend un plat de nouille sautées au poulet, avec une sauce qui ressemble à la sauce soja mais plus fluide et avec un léger goût de caramel, pas très copieux comme d'hab mais assez bon. Un thé au gingembre, je me prend une gaufre auprès d'un comptoir tenu par toute une équipe de femmes voilées, la plus jeune me donne le change et un beau sourire, je passe a la section épicerie avant de remonter dans le bus, des petits gâteaux à la noix de coco en forme de rondelle emballés à Johor une ville à une heure au sud et une grande bouteille d'eau. Coût de l'opération: cinq euros! Un tiers de moins qu'à Singapour, et c'est sûrement pas l'endroit le moins cher en Malaisie. Mon porte monnaie va être content.
Je Change mes dollars sing pour des ringgits à la pause lunch et quelques heures plus tard je me retrouve dans un terminal de bus en plein cagnard.


Un bus part en centre ville, la masse agglutinnée de gens venue faire du shopping m'oblige à prendre le second, également rempli à craquer! Chanceux d'etre assis je fais brièvement connaissance avec ma voisine, une chinoise qui est journaliste pour une télé au Tibet depuis 7ans, elle parait dix ans de moins que son âge. Elle revient pour deux jours à Melacca qu'elle adore. On se retrouve dans la même auberge, on fait quelques rues ensemble et elle me fait goûter les souflés au durian, à gober d'un coup, on se prend des cendols, un dôme de glace pilée recouverte de crème au durian, caramel, noix, et confiseries locales vertes en forme de brin d'herbe, pas mauvais! Je reste finalement 3nuits à Melacca captivé par l'architecture, les plats aux couleurs variées et la découverte de l'histoire de ce bout de Malaisie. Une ville colonisée par le sultanat d'indonesie qui a apporté l'islam, puis prise par les portugais au 16e siècle, suivis par les hollandais un siècle plus tard, et finalement annexée par l'Angleterre qui en détruisit les fortifications pour décourager les hollandais à la récupérer. Au fil de ces assauts et changements de main, les chinois ont migré en Malaisie ainsi que les indiens. L'islam, le bouddhisme et l'hindouisme cohabitent en paix. Les temples, mosquées et églises se jouxtent dans cette ville au cœur dense et aux ruelles étroites. Un long canal traverse Melacca et donne des airs vénitiens à la cité.