jeudi 20 juin 2013

Passer entre les gouttes (frontiere Thailande - Cambodge)

Dimanche 16juin départ de Bangkok a la gare ferroviaire, direction le Cambodge!

Je quitte mes deux loulous Joris et Marion, amis coupeurs des vendanges en nouvelle zélande, eux partent plus tard dans la journée pour Phuket au sud ouest de la Thaïlande, on se prend dans les bras, à la prochaine en France ou au Canada!




Apres un contre la montre matinal dont je me suis fait une spécialité le train démarre, moi dedans, ouf. La frontière à l'est est à 4h de tortillard mais pour 1,5€ j'y vais les yeux fermés! Je suis placé dans les premières places à l'avant, je donne sur la porte du conducteur, une mini cabine sur la gauche du couloir, ce dernier est grand ouvert sur la voie ferrée que le train avale. À peine parti depuis 2 minutes, on s'arrête en pleine voie. On se trouve encore en centre ville, les rails sont bordés de petites cahutes en tôles et parpaings, le pseudo-bidonville plus ou moins propre,  installations provisoires définitives vu qu'aucune loi ne régit la construction par ici. Des gens mangent sur leur coin de table. C'est alors que je comprend, je vois le chauffeur revenir d'une buvette qui donne sur la voie avec les mains chargées de petits sacs de café et jus glacés, des pailles qui dépassent. Il remonte en cabine le train repart, on passe alors devant un passage à niveau sous une 4 voies aérienne, un bouchon monstre s'est agglutiné devant la barrière! Énorme! Coïncidence ou nonchalance je rigole bien de la situation, le type a bloqué la circulation pour aller chercher des rafraîchissements pour la route!

Perchées sur les arbres, des cigognes scrutent le train qui s'éloigne de la capitale. On traverse de nombreuses rizières qui s'étendent parfois loin à l'horizon, les agriculteurs retournent leur champs inondés avec des sorte de tracteur à deux roues à aube qui motocultent sous la surface, eux sont attelés par un banc de bois en arrière qui surfe au dessus des rizières. De grands escadrons de hérons blancs s'envolent au passage du train. Toutes sortes d'oiseau traînent d'ailleurs leurs pattes dans l'eau pour glaner de quoi grailler. Le ciel est chargé, on traverse quelques gouttes, puis des rayons percent faiblement au lointain et éclairent la campagne de l'est du pays.







Le trajet tire à sa fin, le gros des passagers est descendu quelques arrêts plus tôt. Je prend mes aises sur les banquettes en sky pas taillées pour les grandes guiboles. La pluie revient faiblement alors qu'on débarque du train à arnyaphrapet, la ville frontière. Je partage finalement un tuk tuk avec 3 voyageuses du meme train pour atteindre la douane. Mon premier tuk-tuk! Forcé d'en prendre un les bus ne roulaient plus! La petite dame nous amène à bon port, non sans avoir essayé de nous déposer dans un faux bâtiment pour faire les visas.




Le coin est réputé pour essayer d'arnaquer les voyageurs. Je me suis renseigné sur la frontière arnyaphrapet-poipet sur cet excellent site www.solobackpacker.com. Je mattend au pire, les filles sont aussi au parfum. On traîne pas et on passe finalement la douane thaï sans se faire aborder ou presque, de l'autre côté du pont nous attendent les douaniers cambodgiens et ô surprise au lieu des 20$ officiels requis pour obtenir son visa. Un des type, un officiel, nous tend un bout de papier a4 ou il est écrit au stylo à bic 23$ = 20$ + 100bahts! En gros les types veulent s'arrondir leur fin de journée! On joue au stupides avec les trois voyageuses, prétendant ne pas comprendre et ne pas avoir d'autre dollars ou bahts thaïlandais! Après un moment un type prend nos passeports. On attend 5minutes et ils reviennent joliment attachés à l'intérieur de nos feuillets. Ah bah c'était pas si compliqué!
Reste à faire tamponner la date d'entree sur le territoire, ça se passe plus loin sur l'avenue frontière. Quelques formulaires à remplir et nous voilà débarqué au Cambodge!

Il fait nuit, 19h déjà. Ou seulement... dépendement du point de vue.
Des types tirent des charrettes chargées de paquets dans des sacs plastiques jusqu'à des hauteurs incroyables. Les phares des mobylettes, plus nombreuses qu'en Thaïlande, les éclairent à contre jour. L'air est chargé de poussière et matérialise le faisceau des véhicules. Fini les tuk tuk à trois roues, ici les moto sont attelées d'une remorque couverte avec deux banquettes qui se font face, la version cambodgienne. Des types nous interpelle pour des tacos jusqu'à Siem reap notre destination à tous. Je pensais passer la nuit ici à Poipet mais le prix que les filles négocie n'est qu'un dollar plus cher que le bus, qui d'ailleurs ne tourne plus à cette heure. Pour 10$ chacun on se lance pour 2h de 4x4 climatisé, le coffre est chargé de cartons, le chauffeur s'est juste prix un extra avec nous, il apparait qu'il devait se rendre à Siem reap. Il n'est pas très causant et on tombe tous de fatigue, hypnotisés par les phares dans la nuit noire. On évite le deuxième plan arnaque quand il s'arrête à l'entrée de la ville. Mr Ha descend du véhicule, et un type ouvre la porte: plus de taxi  vous devez prendre un tuk tuk. On lui répond fermement qu'on ne bougera pas tant qu'on ne sera pas à destination (on avait par ailleurs de payer la course au départ). Le chauffeur reprend finalement le manche et nous dépose devant un hôtel d'un vieux guide du routard.

L'etablissement a changé pour une version plus luxueuse. On s'enquiert d'un endroit plus abordable, je laisse les filles dans une chambre climatisée, on m'a parlé de dortoirs quelque part en ville. Après une errance tardive dans les ruelles bien sombres de Siem reap, je déniche enfin le backpacker du touriste, garden villa, pas cher et festif, 1$ la nuit pour des matelas avec moustiquaire dans un hall de passage pour monter au bar, je prends avec plaisir ce petit prix pour rééquilibrer mon budget que j'essaie difficilement de tenir en dessous de 17€/j . Je rencontre une espagnole au bar qui s'est donné rancart avec un israélien pour aller visiter les temples d'Angkor demain matin, l'attrait de la ville, j'embarque! Je fonce peu apres sous la moustiquaire prendre du repos, me cache sous le drap housse pour éviter les deux guguss qui ont réussis à se faufiler entre les mailles du filet. Une nuit transpirante, moite, pas de vent, la sono du bar, les chiens errants qui poussent des cris d'enfants en pleine nuit, deux types qui jette un troisième larron complètement saoul dans le lit à côté de moi aux petites heures, je suis obligé de lui foutre des coups pour le tasser sur son lit, une nuit mouvementée ! Enfin au Cambodge et bienvenu dans l'auberge de la débauche du backpacker!

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