samedi 16 février 2013

Into the bush

Lundi 28 janvier 2013

Le festival se vide peu à peu,  les burners reprennent la route. On fait nos au revoir aux copains et voisins de tente, la petite tribu, on s'est tous laissé bercé  par la douceur de ces dernières journées, le spleen se lit dans les regards.  Le moteur du magic van ronronne après que le voisin nous ai démarré la batterie a plat, on fait des signes de la main à ceux qui restent humer le parfum du départ. Sonja, Audrey, micka et moi reprenons la route de taupo, au sud.

En route pour de nouvelles aventures!

Peu après c'est de nouvelles embrassades, mickael et Audrey filent sur la côte passer du temps tous les deux. Le moment de reprendre chacun sa route. Je reverrai certainement les loustics sur Wellington. Salut les amis! Sonja commence un boulot dans une auberge d'ici quelques jours dans les parages et  pense rester à Taupo d'ici la. De mon côté je dois rechercher du boulot pour les deux prochaines semaines. On se prend finalement un dortoir à une auberge. On descend tranquillement de notre petit nuage en se prenant l'apéro en terrasse, le soleil se couche sur le lac Taupo, nous laissant rêveur sur les aventures des derniers jours.
Je passe 3 jours dans la bourgade, auberge, fourrés, camping gratuit - ou je retrouves des têtes du kiwiburn - ; je dors un peu partout après des journées a prendre mon fix de junkie sur le net de la bibli, a m'occuper des photos, blog, emails, trajets, skype, annonces de job... le dur labeur du voyageur!



Lors de ces recherches mes yeux s'arrêtent sur une annonce d'un fermier. Il recherche un peu de main d'œuvre dans son coin de pâturages pour divers travaux champêtres contre un nourri logé. Éventuellement un peu d'argent a la clé dépendamment du travail requis/effectué. Ça a l'air réglo et j'écris un cours message au patron, Alex. Quelques minutes après, mon téléphone vibre. Je discute avec Alex brièvement et l'affaire est conclue, j'irai faire un tour dans sa ferme voir de quoi il retourne.

Jeudi 31 janvier.

Je me réveille alors que le campement dort, je démonte la tente pendant que l'eau de mon thé chauffe. Je plie bagage et quelques têtes émergent dans l’entrebâillement des tentes. Je bavasse un peu avec les copains, accepte un café d'un canadien, un autre Corey (cf. Un post pas écrit sur la traversée des rocheuses sur l'Alaska highway). J'échange mes coordonnées avec tam un hongrois et finit par prendre une ride avec Omer, un israélien. Il me donne un lift du camping jusqu'au centre ville de taupo. Merci dude, peut être à plus tard dans Bay of Island!

Omer au fond et son compagnon de voyage allemand

En attendant le soleil me cloue au sol, il est midi et je transpire à grosses gouttes pour atteindre l'embranchement qui me mènera à bon port. J'avais prévu d'aller doucement vers le nord, trouver de la job sur la route et faire du surf vers Raglan. Histoire de me rapprocher d'Auckland ou ma mère arrivera mi février, mais c'est finalement l'est qui m'appelle. La route en stop va être longue, du au lacets dans les collines escarpées. Alex habite a 5-6h d'ici dans un coin de verdure le long d'une petite route a 40 bornes de Gisborne... Gisborne, un spot de surf! Pas fou le loulou, je perd pas le nord et j'ai toujours l'intention de me prendre du temps pour aller jouer l'équilibriste sur les vagues.
Une heure de marche plus tard, je pose ma coquille d'escargot et tend enfin le pouce. Pas trop chanceux, j'ai moins de succès que dans le nord du pays. Les cigales du coin jouent leur musique sous le soleil de midi. C'est seulement une bonne heure plus tard qu'une voiture s'arrête, départ à 13h je suis pas rendu!



Bert s'en va à Hastings, il revient de taupo avec son véhicule et un nouveau moteur d'occaz. Y'a trois semaines de ça, la voiture l'a lâché sur cette même route alors qu'il partait en week-end avec la famille. Pendant que la femme et les enfants sont restés a l'ombre sous une chaleur de plomb, Bert a du faire du stop pour rejoindre Taupo. Eh oui comme au bon vieux temps, ici la couverture réseau se limite aux agglomérations. Les gens sont beaucoup plus relax sur l'utilisation des cellulaires.
Bert travaille de nuit dans un hôpital pour déficients mentaux, un travail tranquille et qu'il aime bien mais pas facile pour la vie de famille que je lui répond. C'est sur il fait des siestes mais voit un peu ses enfants avant de partir au boulot. Il a surtout pas eu de pot avec la météo pour ses dernières vacances avec toute sa famille dans le nord de l'île, une pluie du tonnerre pendant toute la durée de leur séjour! Bert est un bon vivant et garde le sourire, on parle de tout et de rien, on rigole bien. Il me pointe du doigt les collines environnantes, tondues par l'industrie forestière, la région est une des plus grosse ferme sylvicole au monde. Pour ça les colons ont du rasé les forêts et bois originels et continue apparemment. Après 15-20 ans ils reviennent raser à blanc et vendre le tout à l'export en chine. Bref entre ma visite au musée sur les kauris- les arbres géants au bois précieux- remplaces par des pâturages à travers toutes l'île et les étendues sylvicoles à perte de vue la biodiversité n'a pas l'air d'être une préoccupation majeure en nouvelle Zélande. C'est vrai qu'avec 4 millions d'habitants au compteur et donc une densité riquiqui, c'est assez dur de réaliser les impacts sur l'environnement de ces transformations de paysage. A titre de comparaison si chaque européen coupait autant d'arbres que les kiwis l'ont fait depuis l'arrivée des premiers colons, il n'y aurait sûrement plus un seul arbre debout dans toute l'Europe. Quelques coups d’œil suffisent à voir le gâchis laissé par l'industrie (genre verda après quelques recherches, quelques photos ici http://www.flickr.com/photos/alan_cressler/8416065908/ ), des myriades de troncs décharnés et explosés par les machines jonchent les pentes délavées par l’érosion... La surface sylvicole cultivee dans le pays est de 2 millions d'hectares, et est en expansion, le besoin de rassasier la demande de bois toujours plus grande au lieu de changer les mode de vie, les achats compulsifs versus le recyclage, le 2e main, la reparation de meubles, etc. Malgré tout, ce bois semble être plus ecolo que celui d'amazonie, ou la faune et la flore sont encore diversifiées. ( http://business.newzealand.com/vAm7hbA/media/105684/sustainable-performance-nz-pine-feb-2011.pdf )

On sort des collines, au loin se détache l'océan pacifique, majestueux! Ma route part vers la gauche, celle de mon chauffeur continue a droite. A l'embranchement sur la route transversale, Bert fait un petit crochet pour me mettre bien en vue des prochaines voitures, dehors entre deux coups de brise la chaleur est écrasante, Bert me tend son pack de jus d'orange. Il me souhaite de belles aventures dans le pays, on se salue chaleureusement. Thanks bro'.

Bert, merci



Quelques voitures plus tard, une cinq portes noires fait demi tour! Rosemary une nana du coin me demande ou je vais depuis sa fenêtre.
Elle va à wairoa voir une amie, à mi chemin de Gisborne, superbe! Je la remercie pour le demi tour, elle me dit qu'elle a eu des remords à me laisser sécher au soleil!
Neuf fois maman, rose travaille pour le département de l'agriculture, elle veille à ce que les cultures soient conformes aux règlementations. Un boulot sympa qui lui fait voir du pays et pas mal de monde. Elle m'explique deux trois trucs sur le coin et me conseille d'aller dans un parc au nord de wairoa si le temps me le permet. De belles randos avec un superbe lac paraît-il, idéal pour camper. Je quitte rose qui va retrouver son amie pour prendre le thé comme on dit ici, ce qui veut en fait dire qu'elle va dîner chez son hôte. Elle me donne son contact des fois que je passerai à Hastings ou que j'aurai besoin de quelque chose, merci beaucoup et à bientôt peut-être!

Rose
Je marche jusqu'à l'extérieur de la ville pour tendre le pouce sur une belle ligne droite, Jay et sa mère Yolande me propose d'aller un peu plus loin sur un bon spot pour faire du stop qu'elles me disent. Mais c'est parti! Cinq minutes plus loin je me retrouve sur une colline avec vue sur wairoa et l'ocean. Les filles repartent, un détour pour me filer un petit coup de pouce, plein de gentillesse, merci.
Jay et Yolande
Deux véhicules passent et ca marche! un 33tonnes fais retentir la pression de ses freins et se parc sur le gravier du bas côté. Je grimpe poser mes fesses dans le camion de Scott. Il va livrer des racks à bouteilles du côté de Gisborne. Un petit air goguenard de Mickey rourke  avec une bonne brioche, il me parle du pays qu'il a traversé dans tous les sens, je lui raconte mon programme pour les prochaines semaines. On gravit des pentes ardues pour le 18roues et puis soudain la baie de Gisborne à l'horizon, le camion dévale les pentes pour retourner sur le plat des pâturages de bord de mer. Pas très concentré sur mon itinéraire, je rate le rond point pour la ferme d'Alex. Pas de problème, Scott hésite pas a faire un demi tour sur un terre plein tout bosselé, il me dépose sur le rond point et me souhaite bonne route avec un grand sourire. Un chic type, merci l'ami et bonnes routes à toi également!

Scott

Un coup de klaxon, et le camion disparaît derrière les buissons. Pas grand monde sur la route de Tiniroto. Je passe un coup de fil à Alex pour lui dire ou j'en suis. Il me rappelle et me dit que son fils va revenir de Gisborne d'ici une demi heure, génial! J'en profite pour manger un morceau, fruits secs et boite de thon et piquer un somme dans les rayons du soleil couchant.

Peu apres un pickup recule derrière moi sur la route, je soulève mon chapeau de paille, un type me demande si je veux une ride. Je lui explique la situation. Il m'invite à monter, il connaît Alex et son fils aussi, qui doit être au bar. Le type en question est Craig, la trentaine, un autre fermier du coin, je grimpe dans le pickup, et salue sa copine Aly qui est au volant. Craig a un bon coup dans le pif aujourd'hui c'était relâche, il me tend une bière et on trinque. Je découvre qu'il s'agit d'une ferme à viande de moutons, Alex a 3000tetes, Craig doit s'occuper d'en gros la même chose, il a aussi des cerfs d'élevage pour la boucherie.  Arrivés chez lui on change de pickup, et Craig me fait faire un tour de la propriété avant de me déposer chez Alex. Les routes sont sinueuses, de parts et d'autres s’élèvent des pâturages jaunis. Il n'a  pas plus une goutte depuis 3 semaines et les herbes sèches brillent dans les lumières dorées du couchant. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, je rencontre enfin le fermier, chemise à carreaux, grosses chaussures de sécurité, pantalon poussiéreux, le teint rouge, buriné par le soleil et une solide poignée de main. Le grand Alex me souhaite la bienvenue et sa femme lui emboîte le pas, elle me montre une petite dépendance ou je vais pouvoir m'étaler pour la nuit, demain je pourrai descendre dans la maison des backpackers, pleine de trois allemands ce soir. Je finis de me caler l'estomac avec un ou deux sandwichs, lance une machine et file au lit. Je salue Craig et Alex qui restent à parler terrain et moutons. Moi je vais les compter, demain lever à 6h30, bonne nuit!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire