jeudi 11 avril 2013

huit clos

Mercredi 13 mars a l'aube, Wellington, rosemere backpacker

- Hier j'ai envoyé un mail à Jenny une allemande rencontrée à Nelson au nord de l'île du sud, elle part aujourd'hui à blenheim pour l'auberge grovetown ou le proprio fournit du travail à condition qu'on loge dans son backpack, un classique en nouvelle Zélande... Certains demandent même une caution au cas ou on partirait avant les semaines destinées à remplir la fonction (vendanges, emballage de pommes, ...) incroyable le nombre de garanties que le patron peut avoir dans ce pays! -
On se réveille de bonne heure dans une auberge de fêtards qui roupille profondément. On profite les premiers du petit dej gratos, un des bons côtés de l'auberge. Je fourre quelques tranches de pain de mie pour notre picnic sur le bateau à destination de l'île du sud. Je monte à l'étage embrasser mon Mika, la visite express me frustre, je pars sans me retourner, qui sait quand et ou on se reverra...
Hop on est dehors nos sacs maison sur le dos, le ventre et dans les mains. On transporte le bazar jusqu'à la navette qui nous emmène à l'embarcadère. Le déchargement à du retard, et incroyable un train sort de la cale! On a le temps de contempler la quantité impressionnante de wagons qui peuvent rentrer dans notre ferry, pas moins de trente spécifie la brochure. Ils traversent le pays, comme nous.

Salut Wellington, salut ile du nord

On pénètre dans le dédale de langues de terres de l'ile du sud

Après un bis repetita sur le traversier des deux iles qui constituent le pays, on renfourche nos sacs et on marche jusqu’à la sortie de Picton, port d’entrée de l'ile du sud. On tend le pouce et peu après un autre type se poste derrière nous. Une bonne demi-heure d'attente au soleil et un type des iles Fidji nous embarque ainsi que l'autre pouceux qui s'en va rejoindre sa famille a Christchurch! A l'approche de Blenheim, je repère le nom des routes, l'auberge donne sur la départementale, ça y'est je reconnais le lieu grâce a mes impressions écran des cartes internet. On remercie notre chauffeur et on traverse prestement la route ou les voitures filent a toute vitesse, pas de limitation de vitesse le hameau est sur une perpendiculaire a la route, de l'autre cote de la ligne de chemin de fer, également en face de l'auberge, un lieu charmant. On ouvre la porte de l'auberge-resto-bar de Grovetown et on rencontre le proprio Damian, il passe en coup de vent car sa femme va accoucher, il y a de la place dans les dortoirs apparemment. On décide de se poser même si il n'y a pas de boulot assuré pour les prochains jours. On traverse les parties communes et je vois la Jenny qui matte la télé, elle vient juste d'arriver. On se salue surpris de se retrouver après si peu de communication. Je m'installe dans un dortoir de gars, deux Anglo et un Américain partagent la chambre. Audrey se retrouve avec Jenny et les jours suivants, une Canadienne et une Japonaise les rejoignent. On fait connaissance avec le monde de l'auberge, la plupart jongle entre les travaux au jour le jour que Damian leur fournit, priorité aux anciens. Jenny a la chance de cueillir du raisin pour le champagne des le lendemain. Une grande bande de français occupe aussi les lieux, mince! enfin la cuisine car sinon ces trois couples et une amie dorment dans leur van, sur le terrain a l’arrière du bâtiment. Rate pour l'immersion, ça tchatche français on se croirait dans un camping franchouillard!

Et les jours passent, les vendanges sont retardées car les vignerons attendent la pluie. Ensuite vient l'attente du soleil pour faire remonter le taux de sucre dans les raisins. Le proprio nous offre 4nuits quand une nouvelle fois la date de démarrage est repoussée.

On met a profit ce temps pour faire connaissance avec les occupants et explorer les environs, a pied ou a velo, Damian en laisse quelques uns pour les voyageurs a pied. Quelques fois on fait du covoiturage avec des copains qui ont un van, histoire de faire le plein de provisions. L'auberge est souvent bruyante entre la quarantaine de personne qui se partage les parties communes, la route et le chemin de fer sous nos fenêtres, il est parfois bon de s’évader. Mais le coin ne laisse pas des souvenirs impérissables, toute la vallée est occupée par les vignes et la plage est assez inaccessible et battue par les vents. Mais on prend le temps d’apprécier le quotidien se préparer des bons petits plats, s’échanger les conseils avec les autres, s'entrainer a faire son propre pain., boulettes de viandes, galettes de lentilles, tartes et gateaux pour fêter les anniversaires, lever le coude autour d'un biere pong pour la st-patrick.

notre palace, au fond a gauche la cuisine et au dessus nos chambres

les grappes attendent et nous aussi

la rivière wairau

le voile qui laisse ce faumeux taux de sucre stagner

magnifique plage de boue, une sortie de toute beauté, une vue imprenable


petite balade a 20 min a pied histoire de bouquiner dans l'herbe loin du bruit de l'auberge, des voitures et des trains





une escapade pour faire trempette, je tente le coup a vélo jusqu’à l'embouchure de la riviere Wairau




au loin l’Amérique du sud

l'eau est fraiche, très fraiche




un drole de crane trouve sur les galets, des idees?





les cuves a tracteurs viticole sur les starting blocs

le raisin fait le plein de sucre pour le marathon des vendanges





Pour nous faire patienter, Damian nous prete un van pour aller faire les degustations de vins





dégustation dans une brasserie locale, MOA

cocorico, une bouteille de cahors en bas a gauche


a la votre, hips!
le soleil revient et les vendanges commencent demain!

anniversaire de Katia, une des française, basque pardon

recette familiale, la bonne vieille tarte poireaux oignons

Le temps est parfois long et les camarades ne parle que de la météo. En attendant les premières vendanges Damian fait son beurre: déjà deux semaines que l'on reste a son l'auberge. Je pourrai prendre le large avec l’éventualité qu'une autre personne prenne ma place, mais j'ai aussi besoin de ce temps pour moi, le temps pour me poser et regarder passer les nuages.

Ps: j'ai hésité à intituler cet article un peu facilement "les raisins de la colère" mais ce temps à tuer jusqu'au démarrage tardif des vendanges m'a fait un bien fou. Je ne l'ai pas mis à profit, je l'ai pris comme tel à faire des petits rien dans ma journée, m'occuper tout en laissant la place à l'instant, juste apprécier d'être la. En quelques sortes ce huit clos avec mes compères de misère - amis de vendanges - est devenu une sorte de retraite pour méditation. C'est comme si ce lieu permettait à tous les autres moi encore sur la route de me rattraper ici. Et ce lieu le permet je ne dis pas que c'est ce qui se passe. En pratique j'en fais encore trop et je ne laisse pas assez de temps à la méditation. Mais une chose est sûre je vis le présent de mes journées aussi simples soient elles.

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